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LA MORT DE LAURENT SCHWARTZ

Nous avons appris avec tristesse la mort de Laurent Schwartz, grand mathématicien, qui était au demeurant l’un des premiers signataires de notre
Appel pour une Paix Juste au Proche-Orient.
Nous vous transmettons ci-joint une lettre adressé au Monde par Brahim
Senouci, professeur de physique à l’Université de Cergy Pontoise, et membre
de CAPJPO


Laurent Schwartz et la Palestine

Votre édition du 9 juillet 2002 rend hommage à Laurent Schwartz. Vous
saluez fort justement le virtuose des mathématiques, le défenseur des droits
de l’homme et vous rappelez son goût pour la collection des papillons. Vous
évoquez largement son combat contre la guerre coloniale en Algérie qu’il a
prolongé naguère par une exigence publique de vérité sur les exactions qui
l’ont accompagnée. Cependant, vous omettez son engagement en faveur d’une
paix juste au Proche-Orient qui devait passer, selon lui, par la fin du déni
de justice et de l’oppression que subissent les Palestiniens. La force et la
constance de cet engagement ne le cèdent pourtant en rien aux autres causes
qu’il a défendues. Il a tenu ainsi, en dépit de son état physique, à marquer
de sa présence une réunion qui s’est tenue à Jussieu en février 2002 pour
lancer une pétition vers les médecins et scientifiques pour une paix juste
au Proche-Orient. Votre quotidien a d’ailleurs rendu compte de cette réunion
ainsi que d’un certain nombre d’initiatives qui ont suivi. Pour Laurent
Schwartz, ce dernier combat était indissociable de ceux qu’il a menés tout
au long d’une vie marquée par une haute exigence éthique. A l’heure où
Israël continue et intensifie sa répression contre le peuple palestinien
tout en se prévalant d’un magistère moral auto-octroyé, il serait bien venu
de faire part à vos lecteurs de l’indignation que provoquait en lui cette
situation. L’occulter est, pour le moins, une mauvaise manière faite à un
des rares intellectuels à ne s’être jamais fourvoyé dans de mauvaises causes
et dont la cohérence, le talent, la capacité de subversion ne se sont jamais
démenties.

Brahim Senouci