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LE RESPONSABLE DU FPLP AHMED SAADAT EN GREVE DE LA FAIM

26 août – Le secrétaire général du Front Populaire de Libération de la Palestine, Ahmed Saadat, a entamé une grève de la faim pour protester contre sa détention arbitraire à Jéricho (Cisjordanie), a annoncé lundi un porte-parole de cette organisation.


L’incarcération d’Ahmed Saadat est un exemple de déni de l’Etat de droit particulièrement flagrant, dans lequel trempent tout à la fois Israël, ce qui fait office «d’Autorité Palestinienne » à savoir son Président Yasser Arafat, ainsi que, de manière directe, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis.

Ahmed Saadat faisait partie des militants enfermés avec Yasser Arafat dans son siège présidentiel de Ramallah au printemps dernier, dont Israël réclamait la livraison, en échange de la levée du siège du bâtiment (Mais pas de la ville. Depuis lors, celle-ci est réoccupée, et soumise à couvre-feu permanent).

Le gouvernement israélien, dont la conception du droit des personnes est à géométrie variable (exécutions sommaires pour les uns, arrestations suivies de détention arbitraire pour les autres, check-points et couvre-feu pour le plus grand nombre) reprochait à Saadat sa participation au meurtre du ministre israélien d’extrême-droite Rehavam Zeevi, fin 2001.

De fait, l’organisation palestinienne a revendiqué le meurtre de ce responsable politique israélien, en le présentant comme des représailles après le meurtre, par Israël cette fois, du prédécesseur d’Ahmed Saadat à la tête du FPLP. Une règle tacite avait prévalu jusqu’à cette action israélienne, qui protégeait les « responsables politiques » (membres du gouvernement, responsables de partis politiques) palestiniens et israéliens d’attaques armées de la part de l’adversaire.

Yasser Arafat proposa alors de faire juger Saadat par la justice palestinienne, dont la Haute Cour finit par ordonner la libération du militant. Sharon, pour qui les institutions palestiniennes n’existent que quand ça l’arrange, dénia toute valeur à ce jugement.

Et Yasser Arafat accepta donc, en échange de la levée du siège de la Muqqata, qu’Ahmed Saadat soit transféré dans une prison de Jéricho (ville non occupée, « seulement » encerclée, par l’armée israélienne) … sous la garde de militaires britanniques et américains. Ce que le gouvernement israélien accepta à son tour, après avoir spéculé longuement (et publiquement) sur l’intérêt qu’il y avait pour lui d’assassiner Arafat lui-même. Ces derniers jours, l’armée israélienne s’en est cependant pris à la famille Saadat, en assassinant Mohammad Saadat, un frère cadet d’Ahmed, au cours d’un raid punitif.

Ahmed Saadat a cessé de s’alimenter depuis dimanche, et a demandé un entretien à un représentant de l’Autorité Palestinienne, a ajouté le porte-parole, cité par l’agence Reuters.

« Les militaires britanniques et américains, dont la mission était théoriquement de se limiter à la surveillance de la réalité de la détention, se conduisent comme les geôliers effectifs de Saadat. Ils lui ont confisqué son téléphone mobile, et imposent des mesures humiliantes à ses visiteurs », a commenté le porte-parole.

L’épouse d’Ahmed Saadat, Abla, a de son côté indiqué qu’elle tenait Israël pour responsable de toute détérioration de l’état de santé de son mari.