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LE GRAND RABBIN DE GRANDE-BRETAGNE : LA POLITIQUE D’ISRAEL EST INCOMPATIBLE AVEC LES IDEAUX DU JUDAISME

27 août – Le Grand Rabbin de Grande-Bretagne, Jonathan Sacks, a adressé mardi un avertissement sans précédent aux dirigeants israéliens, en déclarant notamment qu’Israël a aujourd’hui une politique « incompatible » avec les idéaux les plus fondamentaux du judaisme.


Dans une interview au quotidien The Guardian, Jonathan Sacks, qui est âgé de 54 ans et dirige le judaisme britannique organisé depuis plus de 10 ans, se départit ainsi de ses prises de positions publiques antérieures, consistant à affirmer, en termes généraux, son soutien à Israël et à « la paix ».

« Je considère la situation actuelle comme particulièrement tragique (…) Elle amène Israël à adopter des comportements qui sont incompatibles, à long terme, avec nos idéaux les plus profonds », déclare-t-il.

Jonathan Sacks se déclare « particulièrement choqué » par les reportages publiés ces derniers mois sur l’action des militaires israéliens, notamment ces photos où l’on voit des soldats prenant la pose, avec complaisance, devant le cadavre d’un Palestinien qu’ils viennent de tuer.

« Il est évident qu’un conflit aussi long que celui-là, et l’absence de toute espérance, génère des haines et une insensibilité qui, à terme, corrompent toute notre culture », ajoute-t-il.

Jonathan Sacks annonce ensuite que dès le lendemain de la guerre de juin 1967, il avait été partisan d’une rétrocession, par Israël, des territoires conquis par son armée (Gaza, Cisjordanie, Golan, Sinaï), et qu’il n’a pas varié depuis.

Il réitère d’autre part sa vision des relations israélo-palestiniennes de paix, estimant qu’Israël (notamment son premier ministre de l’époque d’Oslo Yitzhak Rabin) a fait plus de chemin vers l’adversaire que n’en ont fait les Palestiniens. Mais selon The Guardian, ces remarques seront sans doute insuffisantes pour éviter un déchaînement des secteurs les plus droitiers du judaisme britannique.

D’autant que le rabbin se déclare prêt à discuter avec l’un des leaders islamistes les plus extrémistes de Grande-Bretagne, un certain cheikh Abou Hamza, et qu’il révèle avoir eu récemment des conversations avec un haut dignitaire du clergé chiite iranien, l’ayatollah Abdullah Djavadi-Amoli.

L’interview de Jonathan Sacks est publiée à l’occasion de la sortie d’un livre, « La Dignité de la Différence, ou comment éviter le choc des civilisations ».

Jonathan Sacks a pris la direction des Juifs Orthodoxes de Grande-Bretagne, une communauté de 280.000 personnes, en 1991. Il s’était abstenu jusqu’à présent de toute prise de position tranchée sur l’occupation des territoires palestiniens, à la différence de son prédécesseur, Immanuel Jakobovitz, qui l’avait fermement condamnée.