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Compte-rendu de la 32e Mission civile de protection du peuple Palestinien : cueillette des olives

24 oct: Voici le compte-rendu fait par la 32ème mission le mercredi 23 octobre au soir concernant les événements survenus en Palestine tandis que les internationaux présents tentaient de protéger les villageaois Palestiniens qui voulaient récolter leurs olives.
A noter que leur présence a permis le retour de plusieurs familles dans le village de Yanoun abandoné par les familles palestiniennes face au contant et brutal harcèlement des colons israéliens.


Du Dimanche 20 au Mercredi 23 octobre 2002 :
Dimanche soir, la 32ème mission s’est séparée en 3 groupes pour 3 villages :
Le premier groupe a été au village Awarta pour aider les palestiniens à faire la récolte. Mais cela s’est mal passé : Un colon menaçant est venu et a expliqué que tout le monde avait 2 minutes pour dégager. . Le groupe (composé
d’internationaux et de Palestiniens) a préféré ne pas insister et a quitté les lieux, ce qui ne lui a pas épargné des jets de pierres de la part des colons. De retour au village, les internationaux ont pris l’initiative de porter plainte auprès de la police israélienne. La police a demandé s’ils étaient capables de les reconnaître, ce à quoi les internationaux ont répondu par l’affirmative. Toujours est il qu’aucune action n’a été entreprise contre ces colons.Devant le peu d’espoir de faire avancer la situation, le groupe a abandonné et a rejoint le deuxième groupe, à Yanoun.

Le deuxième groupe, des membres de Taayush ainsi que le maire et le directeur de l’école étaient les premiers à rentrer dans Yanoun. Le vendredi précédent, les 6 dernières familles qui l’occupaient l’avaient abandonné et avaient
rejoint le village de Akraba. Seules restaient des personnes âgées dans 2 maisons isolées.
Les membres du groupe ont alors ouvert une maison et commencèrent à s’organiser : ronde la nuit, pour repérer d’éventuels colons. Hind insiste sur le fait que la centrale électrique du village a été neutralisée par les colons en avril 2002, et que depuis, il n’y a ni eau courante ni électricité. L’eau est donc récupéré dans un puits et un
groupe électrogène fournit un minimum d’électricité, pour les portables notamment. Dès la première nuit (de dimanche à lundi) des colons ont été entendus (sonnerie de téléphone) dans le village, sans toutefois qu’il y
ait eu de contact direct.
Dans la journée de lundi, 3 familles (avec femmes, enfants et personnes âgées) sont retournées au village. Les internationaux ont essayé de les rassurer et de les convaincre de rester, ils ont dormi en compagnie
d’une des familles afin de la rassurer autant que faire se peut. Mardi matin une des familles (accompagnée des internationaux) a voulu récolter les olives dans les champs voisins, mais en a été empêchée au
bout d’une heure de travail par des tirs provenant de 2 endroits différents (dont une jeep). Il faut savoir que le village de Yanoun est entre deux collines, elles mêmes occupées par des colons.
Dans la journée, 5 familles ont à leur tour réintégré leurs maisons dans le village. Les médias ont commencé à arriver, et le groupe a donné une interview à M. Enderlin, correspondant de France2 à Jérusalem.
(Interview diffusée Mercredi 23 à 13 sur France2)

Mercredi matin 4 jeeps de l’armée sont venues annoncer l’interdiction totale de la cueillette (pour la sécurité des palestiniens.(sic)) mais après discussion avec le maire ils ont été d’accord pour laisser lacueillette se faire, mais dans les champs les plus éloignés des colonies. A cet instant il y avait beaucoup de média dans le village, y compris des radios et télés israéliennes. Cela ressemblait plus à un show médiatique de l’armée qu’à autre chose.
La cueillette a été interrompue quand la zone définie par l’armée a été dépassée par une des familles.
Dans l’après midi de mercredi, 7 autres familles ont à nouveau réintégré leurs maisons. Ce qui porte le nombre total de familles à 15 ce mercredi soir, contre zéro dimanche.
Hind souhaite souligner ces éléments :
* Dans ce village, les colons avaient pris l’habitude de venir semer la terreur tous les samedis, saccageant le village, et menaçant lapopulation avec des armes
* L’unique source d’eau potable est régulièrement polluée par les colons
* Après s’être plaint de cette pollution, le maire a été battu par les colons.
* Les enfants sont traumatisés ; en général les villageois sont terrorisés
* La présence d’internationaux rassure les villageois qui restent, et l’espoir est de maintenir une présence internationale jusqu’à ce que l’armée israélienne assure une de ces missions : protéger les populations civiles (cf convention de Genève)

Le troisième groupe, à la demande de Yasser (responsable local de l’association PARC), est allé dimanche soir à Beit Furik pour permettre la cueillette, impossible jusque là étant donné les tirs venant de la colonie de « Tal Hayim
Yitmar » située au dessus du village.
4 internationaux ont participé à la cueillette lundi, mardi et mercredi (7h30 – 13h)et, alors qu’à leur arrivée le dimanche soir il y avait encore des tirs, tout s’est bien passé (aucun tir), et la cueillette est enfin possible.
Bernard note tout de même qu’ils entendent régulièrement des tirs dans les alentours, et qu’une forte explosion a eu lieu ce mercredi matin.
Les villageois sont très satisfaits de la présence des internationaux, car ils leur permettent de récolter les olives, sans risque d’être blessés ou tués.
Cet après midi, le groupe s’est rendu à Naplouze et a recueilli le témoignage d’un père de famille dont la maison venait d’être détruite la nuit même par l’armée. Il semble que l’armée soupçonne cette maison d’avoir accueilli un martyr (information non vérifié).

Marc Prunier