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LA DEMOCRATIE ISRAELIENNE BIEN MAL EN POINT

30 octobre – Nos amis de Gush Shalom, pacifistes israéliens opposés à la politique de colonisation de leur gouvernement, nous alertent sur un nouvelle proposition de loi israélienne destinée à renforcer la répression à leur encontre.


Un des membres du Likoud , Zeev Boim, vient en effet de déposer à la Knesset un projet de loi prévoyant une peine d’emprisonnement allant jusqu’à 10 ans contre tout citoyen israélien ayant apporté son concours au Tribunal international de la Haye, chargé d’examiner les crimes de guerre. Parmi les actes considérés comme répréhensibles : toute fourniture d’informations, photos, voire d’opinions à la Cour Internationale de la Haye.

Le projet de loi est de toute évidence dirigé contre une association comme Gush Shalom qui a récemment mis en garde une quinzaine d’officiers de l’armée contre le fait que leurs actes étaient passibles de condamnations par le tribunal de La Haye. Ce qui n’avait pas manqué de susciter l’ire d’Ariel Sharon, lequel avait aussitôt demandé à ce que ces militants pacifistes soient poursuivis en justice. Mais les lois israéliennes n’ayant pas prévu ce cas de figure, le ministre israélien de la justice a demandé que cette lacune soit comblée.

Le nouveau projet de loi permettrait en fait de réprimer également n’importe quelle association de défense des droits de l’Homme recueillant des témoignages et des preuves concernant des violations des droits de l’homme. Il suffirait d’arguer pour cela que de tels témoignages et preuves vont échouer entre les mains des juges de La Haye.

« Ce projet de loi trahit la mémoire des 6 millions de victimes de l’Holocauste », a déclaré Uri Avnery , l’un des responsables de Gush Shalom, lui-même ancien parlementaire. « Après l’Holocauste, les Juifs se sont battus pour obtenir la création d’un tribuanl international en charge des crimes de guerre, et maintenant le gouvernement de Sharon veut le détruire. C’est un aveu on ne peut plus clair qu’il a des choses à cacher ».

Selon les procédures israéliennes, un tel projet de loi ne peut être soumis aux votes de la Knesset que 45 jours après avoir été proposé par un député. Pendant cette période le gouvernement a le temps de décider d’y apporter ou non son soutien. Et Gush Shalom a bien l’intention d’utiliser ce délai pour organiser une vaste campagne de protestation.