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ATTAQUE CONTRE UN KIBBOUTZ LIBERAL : SON PORTE-PAROLE REFUSE LE DISCOURS DE LA HAINE

11 novembre – Pour la première fois depuis des années, une attaque, selon toutes probabilités perpétrée par un Palestinien, a frappé des civils israéliens à leur domicile à l’intérieur des frontières de 1967, faisant 5 morts dont deux enfants en bas âge fusillés dans leur chambre à coucher. L’assaillant, apparemment seul, a ensuite réussi à prendre la fuite.


Cet attentat a été perpétré contre le kibboutz Metzer, à une cinquantaine de kilomètres au nord de Tel-Aviv, un kibboutz de tradition libérale dans le paysage politique israélien, dont les habitants ont maintenu depuis toujours des relations de respect et de coopération avec leurs voisins palestiniens en Israël et dans la Cisjordanie toute proche, selon les récits de la presse israélienne lundi.

Le kibboutz Metzer, fondé il y a des décennies par un mouvement sioniste se réclamant du socialisme, a ainsi des activités communes avec le village arabe israélien voisin de Meisar, notamment un système d’alimentation en eau, ainsi qu’une équipe de football mixte. Les habitants du kibboutz ont d’autre part protesté ces derniers mois contre la construction du mur israélien de « protection », qui a pour effet de confisquer les terres agricoles d’un village de Cisjordanie occupée.

C’est dire si cet attentat, outre son caractère odieux, est particulièrement contre-productif pour la cause du peuple palestinien, et de sa juste résistance contre l’oppression.

Revendiqué par « les brigades Al-Aqsa » mais unanimement condamné par Yasser Arafat et d’autres porte-paroles de l’Autorité Palestinienne, l’attentat est survenu alors même que sous l’égide d’un représentant de l’Union européenne, des discussions devaient avoir lieu au Caire, avec la présence de représentants de tous les groupes armés palestiniens, pour un éventuel arrêt de toute attaque à l’intérieur des frontières israéliennes de 1967. Comme les actes qui l’ont précédé, il survient dans le contexte général de répression permanente exercée par l’armée israélienne, dont les exactions ne peuvent que susciter chez d’innombrables jeunes Palestiniens une volonté de vengeance, par n’importe quel moyen et sur n’importe quelle cible, pourvu qu’elle soit israélienne.

Pour autant, les responsables du kibboutz, dont les propos sont rapportés lundi dans la presse israélienne, ont tenu à se démarquer des hurlements officiels, notamment ceux du général Shaul Mofaz, qui tient là l’occasion de montrer qu’il est aussi féroce comme ministre de la Défense que dans ses précédentes fonctions de chef d’état-major. Dans les heures suivant l’attentat, la presse bruissait déjà de rumeurs sur les « options de représailles » que Mofaz et sa bande allaient employer, « l’expulsion » de Yasser Arafat étant à nouveau évoquée.

« Nos vivons en paix et dans le respect mutuel avec nos voisins arabes depuis 50 ans, nos enfants jouent ensemble, ils nous ont appris la culture de l’olivier et nous leur avons appris la culture d’autres fruits. Les anciens du village sont venus nous présenter leurs condoléances », a commenté l’un d’eux, Doron Lieber.

Interrogé par la presse sur le « Mur de protection », Doron Lieber a vivement répondu : « la seule ligne que je connaisse, c’est ce qu’on appelle la Ligne Verte, les frontières de 1967 . Et il y a long temps qu’elles auraient dû être reconnues en tant que telles », c’est-à-dire comme frontières séparant deux pays.