18 janvier – Nous reproduisons ci-dessous le courrier adressé par Mireille Court, du Comité de solidarité avec le Peuple Palestinien Paris Est, à Bertrand Delanoë, après les déclarations du Maire de Paris sur la motion votée par Paris 6.
Monsieur le Maire
C’est avec surprise et consternation que nous avons pris connaissance de
votre communiqué du 6 janvier dans lequel vous qualifiez de » choquante » et
de « tragique erreur » la motion approuvée le 16 décembre par le Conseil
d’
administration de l’Université Paris VI.
Outre le fait que vous qualifiez de » boycott » un appel à suspendre l’
accord d’association UE-Israël tant que les clauses de l’accord ne sont pas
respectées par une des parties, votre condamnation morale de la démarche
nous paraît particulièrement maladroite.
Que des universitaires s’inquiètent que leurs collègues des universités
palestiniennes soient dans l’impossibilité d’assurer leur enseignement et d’
effectuer leurs recherches, du fait de la présence de blindés et de soldats
à la porte de leurs établissements, au mépris des résolutions de l’ONU et du
droit international, du refus des visas qui leur permettraient de se
déplacer et d’assister aux colloques et rencontres indispensables à leurs
recherches, cela n’a rien de choquant.
Que des universitaires réagissent à l’impossibilité pour les étudiants
palestiniens, de se rendre à leurs cours et de suivre un cursus normal,
parce qu’ils risquent leur vie tous les jours en tentant d’atteindre l’
université, malgré les barrages, les heures d’attentes aux check-points et
les refus de passage arbitraires, et ce jusqu’à la porte même de l’
université, cela n’a rien de choquant.
Qu’ils apportent ce faisant leur soutien à des dizaines de leurs collègues
des universités israéliennes qui appellent à l’aide, cela n’est pas
choquant.
Qu’ils se solidarisent de la résolution votée par nos élus au Parlement
européen, cela n’est pas choquant.
Qu’ils s’indignent des nombreuses destructions de locaux, matériels et
infrastructures scolaires, souvent financés par l’Union européenne, cela n’
est pas choquant.
Ce qui est choquant pour nous, que nous considérons comme une tragique
erreur, c’est que le maire de notre ville prenne parti publiquement, et ce
de façon complètement unilatérale, c’est qu’aucune référence ne soit faite
dans votre communiqué aux souffrances et à la terreur vécues au quotidien
par des milliers d’écoliers, d’étudiants et d’enseignants palestiniens, ni à
la fermeture des principales universités palestiniennes, en forme de
punition collective contre l’éducation, qui est pourtant le moteur du
dialogue et de la compréhension entre les peuples.
Veuillez agréer, Monsieur le Maire, l’expression de nos salutations
distinguées
Pour le Comité de solidarité avec le peuple palestinien 11e 20e
La présidente,
Mireille Court
