19 mai – La Campagne Civile Internationale pour la Protection du Peuple Palestinien (CCIPPP) dénonce, dans un communiqué, l’arrestation suivie d’expulsion de deux de ses militants par les autorités israéliennes, qui veulent interdire la présence de tout témoin de leurs exactions.
Communiqué de la Campagne Civile Internationale pour la Protection du Peuple
Palestinien (CCIPPP).
17 mai 2003
ARRESTATION DE DEUX COORDINATEURS FRANÇAIS
PAR L’ARMEE ISRAELIENNE
Nos deux coordinateurs en Palestine :
– ont été arrêtés,
– ont été accusés de complicité avec le terrorisme,
– puis ont été expulsés !
Les autorités israéliennes ont arrêté à Jérusalem, dans l¹après-midi du
lundi 12 mai 2003, les deux coordinateurs de la Campagne Civile
Internationale pour la Protection du Peuple Palestinien (CCIPPP), qui
encadraient depuis déjà plus d¹un mois les Missions Civiles. Les deux
militants ont été soumis à un interrogatoire continu durant 72 heures. Au
cours de cet interrogatoire, nos camarades ont pu bénéficier du conseil de
leur avocate, Maître Lea Tsemel. Il leur a été dit qu¹ils allaient être
accusés de complicité avec des ³actes terroristes² ! Mais à la fin de cette
période de détention, les autorités israéliennes leur ont signifié une
décision d¹expulsion. Il est à noter que passées les 72 heures, les
autorités en question se trouvaient devant l¹obligation légale soit de les
traduire en justice, soit de les relaxer. Elles ont choisi de les expulser,
tout en continuant à les accuser de terrorisme, d¹en informer Interpol et de
diffuser dans la presse locale cette précieuse information !
Ils sont arrivés en France le jeudi 15 mai au soir, ont été entendus par la
police française puis relâchés.
Dans la même semaine, les autorités israéliennes ont refoulé une délégation
de Amnesty International qui souhaitait se rendre à Gaza. Puis elles ont
récidivé en refoulant une délégation de Médecins du Monde, et enfin du Youth
Action for Peace (programme de l’Union Européeenne). Ces trois organisations
sont-elles soupçonnées de complicité avec le terrorisme ?
Israël a décidé d¹interdire toute présence internationale en Palestine,
présence qui ³gêne la liberté d¹action sur le terrain de (son) armée³, comme
l¹a déclaré le chef d¹Etat major israélien. Pour mettre en application cette
décision, les autorités israéliennes passent au meurtre. La preuve est
l¹assassinat, en l¹espace d¹un seul mois, de trois internationaux, un
quatrième ayant été gravement blessés.
Plus de trois mille militants du monde entier se sont rendus en Palestine
durant ces deux dernières années, pour observer, témoigner et intervenir
activement et pacifiquement dans des actions de soutien au peuple
palestinien. Ils avaient été jusque-là épargnés alors que tombaient tous les
jours des Palestiniens sous les balles israéliennes.
Israël soumet les personnes désireuses de se rendre à Gaza à l¹obligation de
signer un formulaire qui dégage les autorités d¹occupation de toute
responsabilité en cas de dommages corporels. Cette décharge est contraire
aux conventions internationales, et les organisations des Droits de l¹homme
la dénoncent comme un véritable permis de tuer. Les services consulaires
européens recommandent à leurs citoyens de refuser de signer.
Le meurtre d¹Internationaux, leur arrestation et expulsion, leur
refoulement, et cette nouvelle mesure à Eretz, annoncent l¹intensification
de l¹offensive meurtrière contre le peuple palestinien. Face à cette
situation, l¹ONU, la Commission européenne et chaque Etat, dont la France,
sont invités à prendre leurs responsabilités et à décider de l¹envoi d¹une
force de protection internationale en Palestine. Tout laxisme à ce sujet
serait synonyme de complicité.