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Daniel Barenboïm en concert à Ramallah : « Le futur d’Israël dépend de l’état palestinien »

4 août – Le musicien Daniel Barenboïm a reçu un accueil très enthousiaste samedi à Ramallah, lors d’un concert au cours duquel il a délivré un message de réconciliation israélo-palestinienne.


Le célèbre pianiste et chef d’orchestre, critique de longue date de la politique israélienne à l’égard des¨Palestiniens, a joué devant une salle comble et chaleureuse, dans un auditorium de Ramallah, comme lors de sa visite de l’an dernier qui n’avait pas été appréciée par un certain nombre d’Israéliens, rapporte l’agence de presse Associated Press (AP).

« Je comprends que ce n’est pas un concert normal pour vous. Ce n’est pas non plus un concert normal pour moi » a dit Barenboïm à son auditoire.

Barenboïm, 60 ans, Juif né en Argentine et élevé en Israël, a été rappelé trois fois par un public debout applaudissant à tout rompre, composé de quelque 350 Palestiniens et d’un petit nombre de diplomates internationaux.
Il a joué des sonates de Beethoven, et un duo, « La sonate au clair de lune » avec un pianiste palestinien de 26 ans, Salim Abboud, et a interprété un morceau de Brahms avec son fils Michaël, 17 ans.

La juriste Hanan Ashrawi, qui faisait partie du public, a dit que ce concert était un « cadeau au peuple Palestinien »

« Barenboïm nous fait une déclaration de la manière la plus éloquente possible », a dit Ashrawi. « Il établit le dialogue avec le peuple palestinien avec une très grande solidarité et de manière très créative et très humaine. Il touche notre âme ».

Barenboim milite depuis longtemps pour la réconciliation arabo-israélienne, contrariant certains Israéliens avec sa critique sans détour de la politique gouvernementale à l’encontre des Palestiniens.

Lors de la conférence de presse qui a précédé le concert, Barenboïm a déclaré que le futur d’Israël dépendait de la création d’un état Palestinien viable.
« Je crois fermement que pour que perdure le développement du peuple juif et de l’Etat d’Israël il est impératif que soit trouvée une solution juste pour l’indépendance palestinienne », a-t-il déclaré aux journalistes. « Le futur d’Israël, quelque soit sa forme ou configuration, est totalement dépendant de cela ».

En mars 2002 Barenboïm avait dû annuler une formation pour des étudiants palestiniens de Ramallah après que l’armée israélienne lui eut refusé un permis de visite. Il se rendit finalement à Ramallah en septembre dernier, avec une escorte diplomatique allemande, et y donna un concert.
« Je suis persuadé qu’il y a des gens dans le gouvernement israélien qui ne sont pas très heureux de ma présence ici » a-t-il dit samedi. « Mais comme je ne suis pas satisfait de beaucoup de leurs initiatives, nous sommes quittes ».

« Le temps est maintenant venu, non pas de construire des murs, mais de construire des ponts » a-t-il ajouté.

Au cours de cette visite, à l’invitation du Conservatoire national de musique de l’université de Bir Zeit, il a également annoncé des projets concernant un orchestre de jeunes Palestiniens et un nouveau programme musical pour deux écoles palestiniennes.

Dès le début des années 1990, Daniel Barenboim , rappelle AP, avait organisé, en commun avec l’universitaire palestinien Edward Saïd, un atelier pour jeunes musiciens israéliens et arabes dans plusieurs pays comme l’Allemagne, les Etats-Unis et l’Espagne.

(traduit par Carole Sandrel)