23 novembre – Plusieurs jeunes refuzniks en prison depuis des mois pour refus de servir dans l’armée israélienne, attendent toujours le verdict du tribunal militaire israélien.
Pour Yoni Ben Artzi, dont le père Matania a pris la parole à la tribune lors du concert du 27 septembre dernier à Paris, un verdict en demi-teinte a le 12 novembre, alors qu’il est détenu depuis 18 mois et que le statut d’objecteur de conscience lui a été refusé.
Le tribunal Militaire de Jaffa a estimé que l »‘on ne pouvait pas mettre en doute la sincérité des convictions pacifistes » de Yoni, mais que par ailleurs il avait désobéi à un ordre légal et qu’il n’était pas du ressort de cette juridiction d’intervenir en tant que cour d’appel par rapport au « Conscience Committee » (comité de l’armée chargé de statuer sur les possibilités d’exemption), d’autant plus que la Cour Suprême avait rejeté l’appel de Yoni.
Mais les trois juges réunis le 12 novembre ont toutefois demandé au « Conscience Committee » de revoir sa copie et se sont adressés au Ministre de la Défense pour que celui-ci prenne en compte de manière plus juste le cas de Yoni. L’Etat « le plus démocratique du Moyen-Orient » est légèrement embarrasé quand le monde entier découvre qu’il ne reconnait pas l’objection de conscience. En attendant, Yoni reste en détention et les médias israéliens gardent le plus grand silence sur son cas
Quant aux 5 autres refuzniks qui viennent également de passer en jugement,le verdict ne sera pas rendu avant plusieurs semaines. De nombreux sympathisants étaient venus soutenir les accusés. La salle était comble et quelque 150 manifestants scandaient des slogans à l’extérieur du tribunal, parmi lesquels « La conscience est en prison, la stupidité au pouvoir », « Allez à Hébron vous battre pour Sharon, et revenez dans un cercueil ». Un poème de Yhonathan Gefen, écrit il y a 20 ans était lu au mégaphone : « Nous célèbrons l’indépendance …sur le dos des autres, Nous nous sentons totalement libres…de les agresser et de déraciner leurs arbres… ».
Toutefois, aucune institution israélienne, pas même l’université hébraïque de Jérusalem où Yoni Ben Artzi étudie et où son père Matania enseigne les mathématiques, n’a élevé la moindre protestation ou apporté un quelconque soutien à ces jeunes refuzniks.
Pour envoyer des messages de soutien aux refuzniks et à leurs parents :
Smadar Nehab
« Anat Matar »
« Reuven Kaminer »
Mais il n’est pas interdit de réagir également auprès de l’ambassade d’Israel en France pour demander la liberation de ces jeunes gens courageux:
Ambassade d’Israël en France
3, rue Rabelais
75008 Paris – France
Tél. : 01 40 76 55 00
Fax : 01 40 76 55 55
E.mail : ambassade@par.mfa.gov.il
Quelques exemples de courriers déjà envoyés par nos lecteurs à l’ambassade d’Israël en France :
Monsieur l’Ambassadeur,
Le 27 septembre dernier, j’ai entendu M. Matania Ben Artzi parler du cas
de son fils Yoni Ben Artzi, emprisonné chez vous depuis plus de 15 mois
pour refus de servir dans l’armée israélienne. Je l’ai aussi écouté lire
le texte écrit par son fils, et j’ai trouvé que Yoni Ben Artzi faisait
preuve de courage et d’une droiture exemplaire en assumant ses
convictions, malgré sa condamnation par le système judiciaire en place.
Il aurait été plus lâche pour lui d’aller participer aux agressions
quotidiennes de ses frères palestiniens, en docile exécutant d’une
politique de l’absurde qu’il réprouve par ailleurs.
C’est pourquoi j’espère que vous appuierez la demande adressée au
« Conscience Committee » et au Ministre de la Défense de lui voir
reconnaître le statut d’objecteur de conscience, seule décision digne
d’un pays démocratique, afin qu’il puisse, ainsi que les autres jeunes
refuzniks qui ont choisi de construire un avenir de paix malgré
l’hostilité de leur propre patrie, être enfin libéré.
Dans l’attente impatiente des efforts dont vous voudrez bien faire
preuve en ce sens, je vous prie d’agréer, Monsieur l’Ambassadeur, mes
salutations les plus démocratiques et pacifistes.
Clotilde
Bonjour,
Je suis surprise d’apprendre qu’un Etat démocratique (je crois que vous représentez un Etat démocratique) ne reconnaît pas le statut d’objecteur de conscience.
Sinon, pourquoi Yoni Ben Artzi serait-il détenu depuis de nombreux mois et pourquoi ce statut lui serait-il refusé?
Si mes informations sont exactes, il ne serait pas seul dans son cas. Je pense à tous ceux que l’on nomme les refuzniks, et notamment à Smadar Nehab, Anat Matar, Reuven Kaminer.
Respectueuses salutations
Christiane Causse
