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LES UNIVERSITES ISRAELIENNES FORMENT UN COMITE ANTI-BOYCOTT, AVEC LE MINISTRE D’EXTREME-DROITE NATHAN SHARANSKY

27 novembre – Les présidents d’Universités israéliennes ont décidé jeudi de former un comité de défense contre le boycott international, à l’issue d’une réunion de travail avec le ministre d’extrême-droite chargé de la Diaspora (Juifs vivant en-dehors d’Israël) Nathan Sharansky, rapporte le quotidien Haaretz dans son édition online.


Le mouvement de boycott du monde universitaire israélien, tant qu’Israël violera les droits les plus élémentaires du peuple palestinien, a pour le moment encore une influence sporadique.

Mais, a informé le Professeur Joshua Jortner, de l’Académie des Sciences et Humanités israélienne, ce mouvement est en train de prendre de l’ampleur.

Le Professeur Jortner, poursuit Haaretz, a notamment cité des membres de l’Académie Royale de Norvège, qui préconisent le boycott des universités israéliennes.

La militante anti-colonialiste israélienne Tanya Reinhardt, elle-même favorable à des sanctions contre les institutions universitaires israéliennes qui ne lèvent pas le petit doigt pour s’opposer à l’occupation des territoires palestiniens, a rapporté de son côté un dégoût croissant du monde universitaire international pour la collaboration avec Israël. De moins en moins de chercheurs étrangers ont ainsi envie de donner suite à des invitations à se rendre à des colloques et conférences se tenant sur le sol israélien, a-t-elle dit, citant plusieurs exemples dans sa propre spécialité, la linguistique.

Le Professeur Paul Singer, qui a présidé la Fondation Nationale des Sciences jusqu’en 2002, indique que son institution traite un millier de dossiers de projets de recherche par an. Chaque dossier est envoyé pour évaluation à 7 experts différents, en Israël et surtout à l’étranger. En 2002, 25 de ces experts ont déclaré qu’ils ne voulaient plus collaborer avec la recherche scientifique israélienne. « Numériquement, ce n’est pas grand chose. Sauf qu’on n’avait jamais enregistré de réactions négatives jusqu’à présent », commente-t-il.

Les congrès scientifiques en Israël sont pour leur part en chute libre : 7 seulement en 2002, contre une vingtaine auparavant. La baisse est en outre encore plus prononcée quand on s’intéresse pas seulement au nombre de congrès, mais à leur fréquentation par des congressistes venus de l’étranger.

Malgré le tapis rouge déroulé par les institutions européennes chargées de la recherche, la coopération scientifique euro-israélienne, dans les faits, s’effrite elle aussi, au fur et à mesure de l’étranglement des Palestiniens, et singulièrement de leur pauvre système universitaire, par Israël et son armée.

Selon Marcel Chatton, directeur de l’institut Israd de coopération scientifique israélo-européen, on ne peut pas encore parler « d’épidémie », mais la baisse atteindrait déjà 10%.

Les anti-colonialistes israéliens partisans du boycott ne constituent qu’une infime partie du monde universitaire, et ne sont que quelques dizaines de militants résolus, sur un total de près de 10.000 enseignants et chercheurs des universités israéliennes.

Mais, s’il faut en croire le Haaretz, ces militants, comme Tanya Reinhart ou le Dr Ilan Pappe, auraient quand même une influence effective, bien qu’inattendue : ainsi, selon Menachem Megidor, Professeur à l’Université Hébraïque de Jérusalem et animateur du comité anti-boycott, des donateurs auraient suspendu leurs financements, au motif qu’ils ne voulaient pas que leur argent serve à payer les salaires de gens comme Reinhart ou Pappe !

Le fait que les présidents d’université acceptent le patronage d’un homme comme Sharansky en dit long aussi sur la fable, véhiculée à l’étranger, d’universités israéliennes « havres de paix et de dialogue israélo-palestinien dans un environnement troublé ».

Nathan Sharansky est en effet un ultra de la pire espèce, bien plus virulent encore que son chef de gouvernement Ariel Sharon. Il est publiquement opposé à tout compromis avec les Palestiniens, et partisan irréductible d’une Jérusalem « 100% juive ».