ARRESTATION DE MASSE = RAFLE
Dans les camps de réfugiés et dans les villes, peu après avoir encerclé puis occupé une zone, les Forces de Défense d’Israël appellent par haut-parleur tous les hommes palestiniens de 15 à 45 ans à se rassembler dans un endroit découvert, souvent la cour d’une école.
Un interrogatoire est alors mené pour effectuer un tri, au terme duquel des centaines demeurent détenus.
HUMILIATIONS – TRAITEMENTS CRUELS
Les hommes ont les yeux bandés, les mains attachés à l’aide de lanières en plastique.
Ces menottes qui portent le nom de AZIKONIM se resserrent sur les poignets des détenus ce qui provoque une douleur intense.
Ils sont contraints de rester accroupis, assis ou à genoux pendant des périodes prolongées, empêchés d’aller aux toilettes, forcés de se soulager sur place, privés de nourriture pendant des heures.
En février 2002, il a été établi que les soldats israéliens inscrivaient un numéro sur le poignet de certains détenus.
TEMOIGNAGES RECUEILLI SPAR AMNESTY INTERNATIONAL
INCURSIONS DE DEBUT MARS 2002 OPERATION « MUR DE PROTECTION » DE FIN MARS 2002
– Rafle du camp de réfugié de Tulkarem
Muhammad ARAFA, 23 ans :
Ils nous ont emmenés à l’école et ils m’ont fait asseoir. Ils nous ont demandé notre nom et ils nous ont séparés en plusieurs groupes. Puis ils nous ont emmenés au bureau de coordination du district vers 21 heures. Ils nous aspergeaient d’eau au lieu de nous donner à boire. Il faisait froid. Il n’y avait pas de toilettes ; ils nous emmenaient dans la rue où on devait se soulager, les mains toujours attachées, et ils ont demandé à un homme de nous aider. On a passé la nuit à cet endroit. Puis ils nous ont attachés les mains par devant et nous ont donné un sandwich et de l’eau, c’était ma première nourriture depuis trente heures. Le lendemain matin, vers 5 ou 6 heures, ils nous ont fait monter dans des autobus pour nous emmener à Kedoumim (…). Personne ne nous a accusé de quoi que ce soit. Nous y sommes restés trois jours, ils ne nous ont pas posé de questions et ne nous ont pas inculpés. Puis ils nous ont bandé les yeux et, une fois arrivés devant la grille, ils ont ôté le bandeau et nous ont dit de partir.
– Rafle du camp Al Ammari de Ramallah
Témoignage de Awni SAID :
Ils ont annoncé par haut-parleur que les hommes de 15 à 45 ans devaient sortir de chez eux, avec ou sans arme, et se diriger vers l’école ; ils ont précisé que ceux qui ne viendraient pas seraient tués. cet appel, qui semblait avoir été enregistré, a été répété à maintes reprises. A l’école, ils nous ont triés. Ils nous ont fouillés et nous ont interrogés, ils ont vérifié nos cartes d’identité et ont pris nos téléphones mobiles. Certains sont restés menottés en permanence. Le premier jour, ils ne nous ont rien donné à manger ; ils nous ont emmenés à Ofer.
– L’OPERATION MUR DE PROTECTION
Elle comprend des arrestations massives, en appelant par haut-parleur ou en effectuant des perquisitions au domicile. Le Procureur Général a annoncé en avril 2002 que l’armée israélienne avait arrêté 5 600 Palestiniens.
Le nombre d’arrestations et de détentions administratives a été tellement important que KETZIOT (ANSAR III) dans le désert du Neguev a été rouvert en avril 2002.
Il a été impossible de connaître le nombre de Palestiniens arrêté par le Shabak.
Lors des rafles, des milliers de Palestiniens sont transférés dans les centres de détention dans les camps de l’armée ou dans les colonies juives. Les Israéliens utilisent d’anciens bâtiments dits Taggart, que les Britanniques ont construits dans les années 1930 à travers la Palestine mandataire, comme l’Etablissement 1391.
RAFLE DE RAFAH – avril 2004
Plus de 300 Palestiniens ont été arrêtés lors de l’opération ARC-EN-CIEL. Fin mai 2004, le gouvernement israélien maintenait toujours en détention plus de 180 Palestiniens, arrêtés au cours de l’invasion de la ville, dans un centre de détention construit par les forces de l’occupation près de la frontière égyptienne. Ces détenus sont interrogés par les forces de l’occupation pour leur arracher des aveux, ils sont frappés et menacés d’exécution, et soumis à des traitements cruels et sauvages. Parmi eux, se trouvent des médecins, des infirmiers, des ambulanciers qui ont été arrêtés au cours de leur travail.
LES PRISONS SECRETES D’ISRAEL
(source: Monde Diplomatique, novembre 2003)
L’Etablissement 1391 n’a jamais fait l’objet d’une inspection indépendante, pas même par la Croix-Rouge, ne figure pas sur les cartes, et a été effacé des photographies aériennes. Personne ne sait combien de personnes y sont incarcérées.
Mais les faits horribles dont ce lieu a été la scène pendant plus d’une décennie commencent à faire surface. Après les arrestations de masse en avril 2002, qui ont amené les établissements de détention israéliens à un point de surpeuplement critique, les détenus Palestiniens ont été envoyés à l’Etablissement 1391.
Un autre bâtiment à Gedera, au sud de Tel-Aviv, aurait aussi été utilisé jusqu’à ce que les opérations soient, semble-t-il, transférées à l’Etablissement 1391 dans les années 1970. Il se peut qu’il y ait eu d’autres cas semblables. Selon un ancien responsable de la Croix- Rouge dont la tâche était de retrouver les prisonniers pendant la première Intifada, de 1987 à 1993, l’organisation humanitaire a appris au début des années 1990 qu’Israël avait incarcéré secrètement des Palestiniens dans un bâtiment d’un centre de détention militaire près de Naplouse, connu sous le nom de Farah.
Dans ces prisons, la torture et la violence sexuelle, viol et sodomisation avec un bâton, est monnaie courante. Les accusations ont été corroborées par les témoignages de soldats ayant servi dans la prison. TN, un interrogateur, déclare : « Je sais qu’il était courant de menacer d’introduire un bâton, l’intention étant de l’introduire si le sujet ne parlait pas. »