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SHARON CHERCHE UNE TROISIEME INTIFADA ?

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« Premier attentat palestinien depuis le retrait de Gaza », annoncent ce jour les médias, sans trop de surprise.
Même s’ils n’ont que très timidement couvert le meurtre des 5 jeunes Palestiniens par des militaires israéliens déguisés en civils arabes, la semaine dernière, ainsi que l’annexion rendue officielle mercredi par le gouvernement israélien d’une bonne partie de Jérusalem Est (120 hectares de terres confisquées avec, en prime, la construction d’un quartier général de la police dans les quartiers palestiniens), peu de gens pouvaient décemment croire que les Palestiniens allaient continuer à endurer sans broncher, les assassinats, les blessés pour avoir protesté contre la construction du Mur qui se poursuit, les enfants raflés, emprisonnés, et les déclarations d’Asriel Sharon sur la poursuite de la colonisation en Cisjordanie, sous prétexte que 8000 colons sur 450 000 avaient fini par décamper des territoires palestiniens (en emportant ou détruisant auparavant les maisons et les oliviers palestiniens sur les terres qu’ils avaient volées).


Mahmoud Abbas a beau parler de processus de paix, alors même que Sharon a dit qu’il ne fallait rien espèrer de plus après le retrait de Gaza, qui est dupe ? Le Monde titre ce week-end : « Tandis que 8 500 Israéliens ont quitté Gaza, 12 000 se sont installés en Cisjordanie, en moins d’un an ». Qui pense qu’un Etat palestinien pourrait exister un jour au rythme ou se développe l’annexion des terres palestiniennes et alors que les habitants de la Bande de Gaza eux mêmes, sont toujours dans l’incapacité de se gouverner, d’avoir une vie normale. Sans accès à leurs frontières, sans port, ni aéroport, sans possibilité de se rendre à Jérusalem ni en Cisjordanie, quel est leur avenir ?

L’ensemble des Israéliens a bien profité pendant des dizaines d’années des terres les plus fertiles et de l’eau exploitées dans la Bande de Gaza. Près de la moitié des fruits et légumes, ainsi que 70 % des produits biologiques vendus en Israël provenaient de la Bande de Gaza. En dehors des prêches « messianiques » des colons sur « leur terre », il faut savoir qu’en bon Etat colonialiste, Israël suce le sang et la moëlle des Palestiniens en permanence. Les considérations « sécuraitaires » n’étant là que pour le dcorum. Car si l’une des plus grandes puissances militaires mondiales a peur d’être annihilée par des Palestiniens sans armée, pourquoi refuse-t-elle systématiquement la présence d’une force de protection internationale sur le tracé de la ligne verte, sur les frontières de juin 1967, comme cela a été proposé à plusieurs reprises ? Et pourquoi aujourd’hui encore, Israël refuse-t-il la proposition d’une force européenne pour contrôler la circulation des personnes et des marchandises entre l’Egypte et Gaza, exigeant que ce transit passe par son territoire ?

Sharon joue un jeu dangereux en misant sur la lassitude des Palestiniens et sur la passivité de la communauté internationale. Il prend en en otages les Palestiniens, la population israélienne et l’ensemble des citoyens du monde auxquels il est demandé de choisir « l’axe du bien » contre les « terroristes », mais l’opinion publique est de moins en moins dupe.

Les médias ont beau taire les exactions d’Israël, la torture qui y est constamment pratiquée sur les prisonniers palestiniens, l’emprisonnement des enfants, les lois racistes votées à tour de bras, les rapports de la Banque Mondiale sur la corruption omniprésente en Israël, ce pays régulièrement présenté comme démocratique et moderne apparaîtra de plus en plus clairement comme reposant sur un système moyenâgeux, inégalitaire et oppressant pour tous ses citoyens, y compris juifs, dès lors qu’ils ne sont pas des fanatiques religieux ou des criminels de guerre.

Et au lieu d’élever des protestations contre le fait que trois colons fanatiques ont été placés en « détention administrative » en Israël pour éviter un nouvel attentat israélien (sans doute pour peu de temps et dans des conditions bien confortables), Amnesty International, ferait mieux de s’intéresser aux Israéliens qui sont emprisonnés parce qu’ils refusent de servir dans leur armée d’occupation. C’est notamment le cas de Shaul Mograbi-Berger, 19 ans, fils du cinéaste Avi Mograbi, incarcéré à la mi-août près de Tel-Aviv, d’Alex Cohn, 18 ans, d Orwa Zeidan et de Wissam Kablan, détenu dans une prison militaire près de Haïfa.
Quant à Yoni Ben-Artzi, qui a déjà subi une peine de près de 2 ans de prison pour la même raison, il est toujours aux prises avec la justice de son beau pays parce qu’on lui demande maintenant d’effectuer un service civil et qu’il ne veut l’accepter que si celui-ci est proposé à l’ensemble des citoyens israéliens, et non aux seuls juifs.

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