Le Réseau Education Sans Frontières (RESF) publie le communiqué suivant qui met en garde contre les mauvais coups du gouvernement, qui risquent de se multiplier à l’encontre des « sans-papiers », familles et enfants, en misant sur une moindre mobilisation de la population durantla période d’été. Rappelons que de nombreuses mesures d’expulsion indignes ont été empêchées ces derniers mois grâce à l’action d’enseignants, de voisins…de ces familles. Il est de notre devoir de ne pas laisser déporter en silence les plus démunis, qui vivent souvent en France depuis longtemps et que le patronat a été bien content d’exploiter quand cela l’arrangeait.
Expulsion programmée des jeunes et des familles étrangères accueillies en France : Nous ne laisserons pas faire !
Dans quelques semaines, le 30 juin. Les vacances. Et l’opération « expulsions massives », annoncée, programmée par le ministre de l’Intérieur. Des centaines, peut-être des milliers d’étrangers non régularisés en feront les frais, renvoyés de force vers les pays qu’ils avaient fuis. Dans chaque préfecture, la chasse aux enfants va s’organiser, au gré des décisions cyniques de certains fonctionnaires dociles, au rythme des quotas de reconduites et des listes à remplir.
Au-delà de l’effet d’annonce, de l’opération de stratégie électorale pour laquelle la fin justifie les moyens, il y a la volonté de répandre la peur dans une population, parmi ceux qui vivent déjà l’angoisse du quotidien, au travail ou dans la rue, pour se soigner ou se loger… La volonté de rendre encore plus précaire la vie de ces « clandestins », coupables d’avoir fui la misère ou les conflits, pour vivre, simplement pour vivre – comme nous l’aurions fait, comme l’auraient fait ceux-là mêmes qui les instrumentalisent au service d’une ambition et d’une idéologie.
Déjà le gouvernement cogne à bras raccourcis sur les droits liés à la personne : circulaire des ministres de l’Intérieur et de la Justice du 21 février (relative aux conditions de l’interpellation d’un étranger en situation irrégulière, garde à vue…), projet de loi Sarkozy 2, tous les moyens sont bons:
– les contrôles d’identité sont multipliés dans les endroits publics, au domicile, aux abords et même dans les foyers;
– les sans-papiers peuvent être arrêtés aux guichets des préfectures où ils auront été convoqués pour les piéger, dans des tas d’autres lieux, même à l’hôpital…
– les régularisations vont devenir de plus en plus difficiles, voire impossibles, même après dix ans ou plus de présence en France;
– le regroupement familial est soumis à de telles conditions de ressources et de logement qu’il devient quasiment impossible;
– les mariages mixtes sont systématiquement suspectés comme certaines reconnaissances en paternité;
– la décision est prise d’exclure de la complémentaire CMU des malades étrangers, pour la majorité atteints de pathologies de longue durée, titulaires d’une APS (autorisation provisoire de séjour);
– la promotion d’une immigration « choisie »: sorte d’utilitarisme migratoire perfectionné…
Alors, ces vacances seront dangereuses. Il y aura des rafles, des expulsions. Des cris, des larmes, des séparations, d’infinies souffrances, des blessures, des bavures. Pour « faire du chiffre ». Pour que la parole du ministre ne soit pas totalement discréditée. Pour ramasser les suffrages en brandissant le couple maléfique immigration/insécurité.
A moins qu’on empêche cela.
Parce que, partout dans le pays, indignation et colère stupéfaite quand les gens découvrent des situations qu’ils n’imaginaient simplement pas possibles. Parce qu’ils connaissent – il s’agit de leur élève, du copain de leur enfant, de leur voisin…- celle ou celui qu’on veut arracher à son école, son collège, son lycée. Et ils se mobilisent. Et sauvent.
Déjà, quelques dizaines de milliers de signataires des pétitions du RESF « Nous les prenons sous notre protection! » et du Collectif « Contre l’immigration jetable » contre le projet de loi CESEDA. Un véritable mouvement d’opinion est déclenché contre cette politique inhumaine et liberticide.
Ne laissons pas faire tranquillement le sale boulot de l’expulsion. Tous les enfants de sans-papiers, tous les jeunes scolarisés sans-papiers doivent retrouver leur école à la rentrée de septembre 2006.
Le Réseau Education Sans Frontières vous appelle
A UN RASSEMBLEMENT MERCREDI 31 MAI 2006
A 15 h Place Saint-Michel PARIS
Pour DIRE « NON AUX EXPULSIONS! »
Signer et diffuser les pétitions:
www.educationsansfrontieres.org/article.php3?id_article=24
www.contreimmigrationjetable.org/article.php3?id_article=7
Publié par CAPJPO-EuroPalestine