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« Simulations » : sous couvert de « protection contre le terrorisme », les criminels de guerre patentés fourbissent leurs armes mortelles.

Les Etats-Unis et Israël préparent l’opinion publique – la leur, et l’opinion mondiale – à de nouvelles attaques contre des pays qui ne seraient pas dans « l’axe du bien ». Inversant les rôles, selon un scénario désormais rôdé, les bourreaux se présentent en victimes, pour faire passer leurs sanglantes invasions. Ci-dessous deux articles relatant leurs inquiétants préparatifs de guerre.


EXERCICES DE GUERRE A AVIANO

MANLIO DINUCCI

Des manifestants bardés d’explosifs se lancent en hurlant contre l’entrée de la base étasunienne d’Aviano (Pordenone, nord-est de l’Italie, NDT), mais sont promptement neutralisés par les forces de sécurité : c’est une des phases de l’opération Taceval (Tactice Evaluation), au cours de laquelle 115 inspecteurs de l’OTAN ont évalué pendant 12 jours le niveau de préparation de plus de 600 soldats et pilotes de l’aviation. Pendant que les forces de sécurité étaient testées dans des simulations d’attaques suicides de « manifestants », les préposés au ravitaillement des avions étaient soumis à des exercices astreignants pour le décollage en succession rapide des chasseurs F-16, chacun avec des munitions adaptées à la mission assignée. En même temps, les pilotes des F-16 étaient engagés dans des batailles aériennes où le rôle des ennemis était tenu par des chasseurs F-16 et des Eurofighter de l’aéronautique italienne. Tout le monde a obtenu d’excellentes notes. Le major John Boson, inspecteur chef du 31ème escadron, a déclaré : « Aviano est la première base des forces aériennes étasuniennes en Europe à recevoir la validation PD&I », qui en atteste l’excellent niveau de préparation, déploiement et intégration. Elle est donc « prête à appuyer la guerre globale à la terreur ».

La base d’Aviano est une des principales bases opératives des Forces aériennes Usa en Europe (Usafe), qui disposent de 42 mille hommes et 220 avions répartis en cinq bases principales (deux en Angleterre, deux en Allemagne et une en Italie), et 80 autres localités. Après la chute du Mur de Berlin, l’Usafe, dont le quartier général est à Ramstein en Allemagne, a été transformée : de force structurée pour se battre dans une guerre à grande échelle en Europe, en « force aérienne d’expédition », projetable aussi bien vers l’est que vers le sud. Dans le cadre d’une telle restructuration stratégique, la base d’Aviano a acquis une importance beaucoup plus grande que celle qu’elle avait pendant la guerre froide.

A Aviano -où le Pentagone possède des bâtiments de 130 mille m2 et en loue 50 mille autres (Department of Defense, Base Structure Report 2006) – est basé le 31st Fighter Wing, l’unique vol de chasseurs bombardiers Usa au sud des Alpes. Il est composé de deux escadrilles de chasseurs F-16 – 510th Fighter Squadron et 555th Fighter Squadron – avec quinze groupes de support. Le personnel comprend plus de 4 mille militaires, plus quelques centaines de salariés civils. Le 31st Fighter Wing possède aussi plusieurs dépôts de munitions, dont le principal est Camp Darby en Toscane (à côté de Pise, NDT), où se trouve le plus grand arsenal de munitions conventionnelles des Forces aériennes Usa en Europe, estimé à environ 21 mille tonnes. La tâche du 31st Fighter Wing est d’opérer dans toute la « zone de responsabilité » du Commandement européen des Etats-Unis, qui comprend non seulement l’Europe mais aussi une partie du Moyen-Orient et de l’Afrique. Comme l’explique le commandant d’Aviano, cela entre dans la « mission » de l’Us Air Force de « défendre les Etats-Unis et leurs intérêts globaux », par la stratégie de l’ « attaque globale » à travers laquelle « la force aérienne peut attaquer n’importe où et à tout instant, rapidement et avec une plus grande précision qu’elle ne l’a fait jusqu’à présent ». L’exercice qui vient d’être effectué montre que la force aérienne déployée à Aviano possède ce que le colonel Kimberley Toney définit comme la « capacité de partir en guerre ». Capacité précieuse aussi pour l’OTAN : pendant une « crise OTAN » (comme la guerre en Yougoslavie)- explique le commandement d’Aviano- les forces opératives du 31st Fighter Wing font partie de la 5ème Force tactique alliée, basée à Vicenza. Et, en juin, la force aérienne basée à Aviano sera le support de la « Force de riposte de l’OTAN », en capacité d’être projetée en cinq jours « pour n’importe quelle mission dans n’importe quelle partie du monde ». La mission du 31st Fighter Wing est en fait aussi de conduire des opérations régionales et d’expédition OTAN, aux ordres du « commandant suprême allié en Europe » (qui est toujours un général étasunien). Dans ces opérations peuvent être utilisées des « munitions conventionnelles et non conventionnelles », c’est-à-dire nucléaires.

On fait ainsi allusion à une autre capacité du 31st Fighter Wing, dont on ne parle pas explicitement dans les communiqués officiels : celle de l’attaque nucléaire. Selon un rapport publié en 2005 par le Natural Resources Defense Council, les Etats-Unis possèdent en Europe 480 bombes nucléaires, dont 90 en Italie : 50 à Aviano et 40 à Ghedi Torre (Brescia). Ce sont des bombes tactiques B-61 en trois versions, dont la puissance va de 45 à 170 kilotonnes (13 fois la bombe de Hiroshima). Les bombes sont gardées dans des hangars spéciaux avec les chasseurs Usa et OTAN prêts pour une attaque nucléaire : parmi ceux-ci, les Tornade italiens armés de bombes nucléaires entreposées à Ghedi Torre, dépendant du 31st Fighter Wing d’Aviano. Capacité illustrée avec éloquence par l’emblème du 510th Fighter Squadron sur lequel, à côté de l’aigle impérial, se trouve le symbole de l’atome avec trois éclairs qui touchent la terre.

Dans les communiqués officiels, on tait aussi d’autres faits dont la base d’Aviano est le centre : la tragédie du Cermis en 1998*, qui provoqua la mort de 20 personnes, qui s’est conclue par l’absolution du pilote étasunien responsable, qu’on a soustrait à la justice italienne ; l’enlèvement en 2003 de l’imam Abou Omar qui, emmené à Aviano par des agents étasuniens et italiens, fut d’abord torturé là avant d’être emmené en Egypte où il subît des sévices encore pires. Qui sait si les inspecteurs de l’OTAN, qui ont évalué le niveau de préparation de la base d’Aviano, ont aussi fait un exercice d’enlèvement.

* En février 1998, un pilote étasunien de la base d’Aviano qui s’amusait à voler à basse altitude, avait tranché le câble d’un téléphérique, dans le Val di Fiemme (Dolomites occidentales) causant la mort des 21 passagers et du conducteur. Jugés aux Etats-Unis, le pilote et ses supérieurs avaient été pratiquement acquittés. Dans les manifestations de l’époque avait été lancé le slogan acronyme : « NATO per uccidere » = Né pour tuer.

Edition de jeudi 22 mars 2007 de il manifesto

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

ISRAEL SE PREPARE A UNE ATTAQUE MASSIVE

De notre envoyé spécial à Ramat Gan, PATRICK SAINT-PAUL.

Publié le 21 mars 2007 Le Figaro.fr

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L’Etat hébreu a entamé mardi un exercice d’une ampleur sans précédent pour tester sa défense et sa capacité de réaction en cas d’attentats et d’attaques de missiles sur tous ses fronts.

IL EST 14 heures. Les sirènes prévenant d’une attaque aérienne se mettent à hurler dans les rues de Ramat Gan, une banlieue située à quelques minutes du centre de Tel-Aviv. Mais personne ne bouge : il s’agit d’une simulation de tirs de roquettes lancées sur les grandes villes israéliennes par la Syrie et le Hezbollah. Derrière la menace d’une nouvelle guerre avec un voisin arabe cet été, se profile une crainte, qui a viré à une véritable obsession nationale : une attaque nucléaire de l’Iran, qui s’est contenté jusqu’à présent de sponsoriser le Hezbollah, la Syrie et plusieurs mouvements armés palestiniens.

Quelques minutes plus tôt, deux terroristes armés de kalachnikovs avaient donné l’assaut à l’entrée du lycée Savion de Ramat Gan. Le premier assaillant est abattu sur le champ par le garde de l’établissement, alors que le second parvient à jeter un sac à dos noir dans le bâtiment. Les élèves courent dans tous les sens en poussant des cris de panique, alors que des explosions retentissent. Une fumée âcre, jaune et blanche, envahit la cour de récréation. Autre cauchemar : une attaque chimique et bactériologique. Les secours arrivent sur place, précédés d’une équipe de décontamination.

Il s’agit là encore d’un exercice, censé préparer Israël à une menace jugée immédiate. « Nous savons que les terroristes peuvent se procurer très facilement des armes chimiques et bactériologiques, et qu’ils n’hésiteront pas à s’en servir tout de suite, affirme Shimon Amora, le chef des sapeurs-pompiers israéliens. L’Iran ne possède pas encore la bombe. L’attaque nucléaire est le danger de l’année prochaine. » La police repousse les fausses familles de victimes et les faux journalistes, sous la direction d’un metteur en scène, qui hurle ses indications dans un mégaphone. Les « victimes » sont évacuées par des sauveteurs revêtus de combinaisons de protection antibactériologique et chimique. Le terroriste capturé, ainsi que les survivants auront droit à une douche de décontamination, installée par les pompiers.

Pour cet exercice d’une ampleur exceptionnelle, la police israélienne a mobilisé 5 000 hommes, soit un quart de ses effectifs, et l’armée 1 000 soldats. Mises en cause pour le manque de préparation à la guerre du Liban et ses conséquences dans le nord du pays, qui a essuyé quelque 4 000 tirs de roquettes cet été, les autorités israéliennes affirment avoir tiré les conclusions des ratés du conflit. « Nous nous préparons à des méga-attaques simultanées, explique Micky Rosenfeld, porte-parole de la police. L’important est que tous les services de la protection civile, l’armée et la police soient préparés à travailler ensemble au niveau national, de façon synchronisée. »

Se tenant à l’extérieur du périmètre de sécurité, les habitants du quartier observent avec intérêt les manoeuvres. « Nous devons nous préparer, parce qu’il y aura une autre guerre. C’est certain. Peut-être cet été, commente Tal Rakia, qui a assisté aux pluies de missiles scuds irakiens en 1991. Israël vit sous la menace constante de ses voisins, qui nous considèrent comme leurs ennemis et qui sont toujours prêts à nous attaquer. Mais la menace qui nous fait le plus peur, c’est l’Iran. »

Dépêché hier sur le terrain pour observer les manoeuvres, le vice-ministre de la Défense, Ephraïm Sneh, affirme qu’Israël se « prépare aussi à l’éventualité d’une attaque nucléaire iranienne. Le président iranien affirme régulièrement vouloir effacer Israël de la carte. Nous prenons cette menace très au sérieux et faisons tout pour nous prémunir », ajoute-t-il. La crainte d’une attaque nucléaire iranienne fait désormais partie du quotidien des Israéliens. Plus un jour ne passe sans qu’elle ne soit évoquée par les médias.

Selon un récent sondage du quotidien Maariv, les deux tiers des Israéliens sont persuadés que l’Iran n’hésitera pas à tirer des ogives nucléaires sur Israël s’il parvient à développer une telle arme. Les services de renseignements israéliens estiment que le régime des ayatollahs pourrait posséder la bombe en 2009.

Conséquence : ne se fiant plus aux services de l’État, de nombreux Israéliens ont pris les devants. Ainsi, plusieurs centaines de familles ont installé des bunkers atomiques dans leurs maisons, depuis cet été. Des milliers de maisons ont aussi été équipées de matériel de protection contre le nucléaire, allant des filtres spéciaux pour les systèmes d’aération au système de décontamination de l’eau. Les entreprises spécialisées fleurissent. Certaines ont multiplié leur chiffre d’affaires par dix depuis la guerre au Liban.

Seuls les plus fortunés peuvent s’offrir une installation complète. Il faut compter entre 100 000 et 500 000 euros, pour la construction d’un abri atomique. Certaines maisons sont équipées d’un bunker comptant plusieurs chambres, pour les parents et les enfants avec douches de décontamination et générateurs, pour alimenter les téléviseurs à écran plat, le système home-cinéma et un réfrigérateur rempli de vivres. Le système de ventilation permet aux occupants de tenir six mois à l’intérieur. L’État hébreu vient aussi de lancer les travaux pour la construction d’un bunker géant sous la Knesset à Jérusalem, qui servira de centre de commandement en cas d’attaque nucléaire. Le projet est évalué à 350 millions d’euros.

Le Figaro.fr

http://www.lefigaro.fr/international/20070321.
WCP000000414_israel_se_prepare_a_une_attaque_massive.html#

CAPJPO-EuroPalestine