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Troupes françaises hors d’Afrique !

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Ci-dessous le communiqué de l’AEPS qui dénonce l’intervention impérialiste au Tchad et explique les dessous peu glorieux de la politique française.


COMMUNIQUE

« En ce début février, une nouvelle fois, l’impérialisme français, le gouvernement Sarkozy, sont intervenus militairement pour soutenir le régime du dictateur assassin, corrompu et tortionnaire Idriss Déby, menacé par une offensive coordonnée de plusieurs mouvements d’opposition tchadiens. Sarkozy, Morin, son ministre de la défense, ou Kouchner, ont certes essayé de camoufler leurs traces, jurant leurs grands dieux que l’armée française n’était pas intervenue. Mais en ce domaine comme dans les autres, ils mentent à qui mieux mieux.

L’armée française a non seulement fourni aux forces de Déby de précieux renseignements, mais encore, sous couvert d’évacuation des étrangers, les militaires français ont pris le contrôle de l’aéroport de Ndjamena, assurant ainsi la protection des avions et hélicoptères de l’armée tchadienne qui en décollaient pour mener leurs propres opérations.

Les soldats français, appuyés par des renforts venus du Gabon, ont tiré contre les troupes hostiles au pouvoir tchadien pour préserver le contrôle de l’aéroport, transporté dans leurs avions des mercenaires venus prêter main forte à Déby, lequel a profité de la situation pour arrêter et mettre au secret ses principaux opposants civils. Les chefs de la rébellion (et des journaux français) affirment quant à eux que les troupes françaises ont participé plus directement aux combats, aux côtés de l’armée tchadienne.

La raison de cette nouvelle intervention est simple : le Tchad est, pour l’impérialisme français, une plaque tournante stratégique de tout son dispositif militaire en Afrique (c’est par exemple de là qu’avaient décollé les avions qui détruisirent l’aviation ivoirienne en 2004). 1 500 hommes environ y stationnent à demeure, exerçant leur poids sur toute l’Afrique subsaharienne. Qui plus est, on a découvert ces dernières années d’importants gisements de pétrole au Tchad, et le groupe Total (après en avoir été écarté dans un premier temps) fait partie de ceux qui l’exploitent. Voilà pourquoi dès le 6 février, Hervé Morin s’en allait à Ndjamena pour s’assurer que la situation restait sous l’emprise de Déby, au lendemain du vote par le conseil de sécurité de l’ONU d’une résolution française qui, selon les temes de Sarkozy lui-même «condamne l’action des rebelles, soutient le gouvernement d’Idriss Déby et appelle chaque Etat qui le veut à soutenir par les moyens appropriés le gouvernement légitime du Tchad ». Cette résolution ouvre donc la porte à une intervention non camouflée, Sarkozy martelant pour sa part : « la France fera son devoir » – c’est-à-dire que pour Sarkozy, son devoir est de protéger par la force les régimes croupions, sanguinaires, qui sont au service du capitalisme français en Afrique.

Si le gouvernement français a tenté d’occulter son soutien à Déby, au contraire de la dernière intervention en date, début 2006, quand des mirages avaient bombardé une colonne d’opposants armés, c’est que l’Union Européenne vient de décider, le 28 janvier, l’envoi d’une force de 3 700 personnes, l’Eufor à la frontière du Tchad et du Soudan – près de la province du Darfour. Qu’Idriss Déby appelle maintenant au déploiement rapide de cette force, considérant que « cela nous aurait aidé si l’Eufor avait déjà été installée » en dit long sur ses objectifs. Le drame que vivent les populations du Darfour n’est qu’un prétexte. Il s’agit d’abord pour l’impérialisme français d’associer les autres puissances de l’Union Européenne à une opération de stabilisation de la région à son avantage.

Il s’agit aussi de faire pression sur le régime de Khartoum, jugé insuffisamment docile par Paris ou Washington – d’autant qu’au Soudan aussi se trouvent d’importants gisements de pétrole. La seule explication de l’apparente retenue du gouvernement Sarkozy-Fillon-Kouchner-Morin est la crainte que certains de leurs « alliés » européens n’utilisent l’intervention française pour refuser de s’engager à leurs côtés au sein de l’Eufor, tout particulièrement l’impérialisme allemand, traînant des pieds pour apporter leur concours à l’impérialisme français.

Dans ces circonstances, une fois de plus ressortent les conséquences du traitement qu’inflige l’impérialisme français, sous Sarkozy comme sous Chirac ou Mitterrand, aux pays de son « pré carré » africain, soumis à d’infâmes dictatures armées et soutenues par Paris, victimes du pillage de leurs ressources naturelles, et menacés même aujourd’hui par les développement de la crise financière et la spéculation par une famine généralisée.

En finir avec cette situation exige de mettre à bas la domination impérialiste sur l’Afrique, porter au pouvoir dans ces pays des gouvernements expropriant les grand groupes étrangers pour assurer aux ouvriers, employés, et paysans, le contrôle des ressources naturelles, des gouvernements dénonçant la dette extérieure qui les affame, des gouvernements ouvriers et paysans n’étant liés en rien aux différentes cliques et bandes induites par des décennies de domination impérialiste, qu’elle soit française, anglaise, ou américaine, sur l’Afrique subsaharienne.

Alors que le PS affirme qu’il « soutient les efforts des autorités françaises qui oeuvrent pour la protection et l’évacuation de nos compatriotes », que ni le PCF, ni les directions syndicales n’ont dénoncé l’intervention française, il faut exiger au contraire des directions du mouvement ouvrier, partis et syndicats :
– qu’ils dénoncent l’intervention française au Tchad
– Qu’ils se prononcent, pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, pour le retrait immédiat et inconditionnel des troupes françaises du Tchad, pour « troupes françaises, hors d’Afrique »
– Qu’ils se prononcent en conséquence contre la mise en place de « l’Eufor » à la frontière soudanaise.

En imposant le front unique sur ces objectifs, contre le gouvernement Sarkozy-Fillon, le mouvement ouvrier français contribuerait puissamment à libération des peuples opprimés d’Afrique.  »

Paris, le 8 février 2008

Contact : AEPS – 140, Bd de ménilmontant – 75020 PARIS. Site web: http://socialisme.free.fr

CAPJPO-EuroPalestine

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