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Halte aux violences policières contre les enseignants et les lycéens !

Lors de la manifestation d’hier mardi, qui a réuni à Paris des dizaines de milliers de lycéens et d’enseignants venus protester contre les suppressions de professeurs dans l’enseignement public, la police a à nouveau agressé les manifestants… Mais ce sont ces derniers qui se retouvent au banc des accusés.


Nous relayons donc deux appels à rassemblements pour la journée de demain, jeudi 17 avril :

l’un à 9h devant le Palais de Justice de Paris pour soutenir Rodolphe Juge, enseignant à La Courneuve, arreté pendant la manifestation, dans des conditions qui en disent long sur le sentiment d’impunité qui règne dans la police.

Extrait du quotidien l’Humanité :

« Parti jeudi dernier à la manifestation lycéenne, ce professeur stagiaire s’est retrouvé, contre toute attente, brutalement interpellé par la police, placé en garde à vue et inculpé pour « violence aggravée » et « insulte ». Ce mauvais scénario révolte son entourage. Et risque de briser sa carrière d’enseignant, si par malheur il était condamné.
Syndiqué à la CGT éducation, il partage son temps entre les cours qu’il prend à l’IUFM de Créteil et ceux qu’il donne, en maths-physique, au lycée professionnel Denis-Papin de La Courneuve (Seine-Saint-Denis). Jeudi dernier, après le travail, le jeune homme s’est rendu au défilé parisien, pour réclamer plus de postes, plus de moyens(…).
Le défilé arrive finalement place des Invalides. « Les lycéens étaient calmes, assure le jeune enseignant. Il n’y avait plus aucune tension, lorsque j’ai vu plusieurs policiers en civil, sans brassard, se diriger vers un groupe d’élèves. Je me suis aussitôt rapproché en me disant qu’il fallait qu’un professeur responsable soit là. Mais je me suis rendu compte que ma seule présence les gênait… » Pour le moins. Rodolphe est reçu pour un « casse-toi de là, t’as rien à faire là, laisse-nous faire notre boulot ! » Le jeune homme ne se dégonfle pas. « J’ai le droit d’être là, c’est une manifestation autorisée. » Le ton passe à la menace : « On t’a repéré, t’as dix secondes pour dégager… » Rodolphe ne dégage pas. Des policiers l’encerclent alors par-derrière. Un premier le ceinture, un second le tient par le col. Il ne résiste pas.
Son sac est vidé à terre, on le palpe brutalement. « Tu fais moins le malin ? » lui lâche un policier. « Vous ne pouvez que contrôler mon identité, répond Rodolphe, car je n’ai rien à me reprocher. » Suffisait de demander… Selon le jeune homme, un des policiers aurait alors regardé l’un de ses collègues, faussement interrogateur : « Tu l’as vu jeter un caillou sur la police, non ? » « Oui », répond l’autre. « C’est là que j’ai commencé à comprendre que cela sentait le roussi… », dit aujourd’hui Rodolphe Juge.
Direction le commissariat du 7e arrondissement. Il est 16 h 20, l’enseignant refuse de signer sa mise en garde à vue pour « violence aggravée » et « insulte ». « L’officier de police judiciaire m’a dit « pas de problème », il a pris ma carte d’identité et a signé à l’endroit où je devais le faire ! », assure Rodolphe Juge. Après une nuit en cellule, il sera finalement déféré le lendemain, à 11 heures, au palais de justice de Paris. La procureure refusera de le juger en comparution immédiate et renverra l’affaire au 17 avril.
L’intense mobilisation autour de son cas n’y est sûrement pas pour rien. Dès qu’ils ont appris son arrestation, l’ensemble de ses collègues sont montés au front, sans hésiter. Mais aussi sa hiérarchie, du proviseur du lycée Denis-Papin jusqu’à certains inspecteurs académiques.
 »

http://www.humanite.fr/2008-04-08_Societe_-On-t-a-repere-t-as-dix-

Rassemblement à l’appel du comité de soutien Jeudi 17 Avril 18 h 00 devant le lycée Darius Milhaud à Kremlin-Bicêtre (Val de Marne)

Communiqué :

Nous demandons la levée des poursuites judiciaires contre les lycéens arrêtés : les chefs d’inculpations reposent sur des accusations policières démenties par tous les témoignages.

Nous condamnons le recours à la violence des forces de l’ordre : insultes, coups et usage d’équipements de plus en plus dangereux comme les flash balls.

Nous exigeons le retrait du fichage ADN pour tous ces jeunes lycééns mineurs : ils ont subi des prélèvements d’empreintes génétiques pendant leur garde à vue sous la menace d’aggravation des peines, alors que leurs parents n’étaient pas prévenus.

Nous demandons la constitution d’une commission d’enquête chargée de rétablir les faits et de déterminer toutes les responsabilités de cette répression du mouvement lycéen, en relation avec le comité de soutien.

Nous demandons le respect du droit à se réunir et à manifester pour tous les élèves. « 

CAPJPO-EuroPalestine