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L’hypocrisie sordide des affameurs

Des dizaines de millions de femmes, d’hommes et d’enfants menacés de mourir de faim dans le monde : c’est même à la télé. « On va les aider », « On va leur prêter de l’argent », « On va donner plus de subventions à nos agriculteurs pour qu’ils produisent plus et vendent plus au tiers-monde »… Il faut savoir traduire : « On va les aider à s’enfoncer un peu plus dans la misère et la souffrance parce ce que c’est la vocation du système économique actuel ».


C’est terrible de voir toutes ces personnes soi-disant émues, tous ces journalistes soi-disant professionnels nous raconter comment ceux qui étranglent les populations des pays pauvres, vont les sauver de la mort.

Gouvernements occidentaux, FMI, OMC qui, comme larrons en foire, –

– imposent à ces pays qu’ils ont colonisés, dépecés, maintenus dans la dépendance, de ne produire que quelques matières premières dont les pays riches ont besoin

– leur interdisent de développer d’autres ressources, et leur demandent de restreindre les dépenses de santé, d’éducation, de développement, en les menaçant de ne plus leur accorder de prêts

– leur vendent leurs denrées alimentaires et leurs produits manufacturés au prix fort

– et qui leur prêtent de l’argent à des taux d’intérêt tels que ces pays n’auront jamais fini de s’endetter et de rester la chasse gardée des monopoles internationaux

Ce sont eux qui prétendent venir à la rescousse de ces quarante pays touchés par la famine ?

Quelques parlementaires européens ont le courage de lever un coin du voile. Patrick Alexanian, collaborateur du groupe GUE au Parlement Européen, envoie le compte-rendu suivant d’un débat qui s’est tenu hier au parlement Européen.

« La hausse des prix des produits alimentaires et les pénuries alimentaires sont un problème mondial, qui affectent en particulier les pays en voie de développement. Durant un débat entre les députés, la Commission et le Conseil au Parlement européen aujourd’hui, la Vice-présidente du PE Luisa Morgantini (GUE/NGL, Italie) a insisté sur le fait que l’UE « ne peut permettre aux lois du marché et à la spéculation de déterminer les ressources alimentaires ».

Pour la crise alimentaire actuelle, la députée italienne a pointé du doigt non seulement la production du biocarburant ou le changement climatique mais aussi la mondialisation, qui a logé les richesses mondiales dans les mains de quelques uns et des multinationales, « qui ont construit un monde basé sur l’inégalité ».

Mme Morgantini a demandé un moratoire de cinq ans pour la production de biocarburants, plus d’investissements dans l’agriculture et la production alimentaire dans les pays en voie de développement et une enquête sur les subsides européens et les politiques « qui détruisent activement les productions ». Elle a également mis en garde contre les OGM « qui promettent de sauver le monde de la faim mais qui sont dangereux et éphémères. »

Le député grec du GUE/NGL Dimitrios Papadimoulis a parlé d’un « tsunami humanitaire » qui est en train de balayer 40 pays et menace les vies de 100 millions d’êtres humains. S’adressant à la Commission et au Conseil, il a déclaré: « Vous devez faire plus que de citer des faits. Vous devez coordonner et agir au niveau européen, impliquer les Nations Unies, améliorer les politiques agricoles et de biocarburants et arrêter de donner des conseils alors que la situation est dominée par une spéculation sans limites. »

Pour Diamanto Manolakou (GUE/NGL, Grèce), les révoltes récentes suite aux pénuries alimentaires « d’Afrique au Moyen-Orient et de l’Asie du sud est à l’Amérique latine » n’ont qu’un seul slogan: « Nous avons faim! ». Elle a dénoncé « l’oppression violente » face à ces manifestations dans lesquelles des personnes y compris des enfants ont été tués, blessés et des centaines arrêtés. Elle a prévenu que cette violence ne provient pas seulement des pénuries alimentaires ou de la hausse des prix de l’essence, « c’est une réaction populaire face à la barbarie capitaliste » .

CAPJPO-EuroPalestine