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Des manifestants répondent à la provocation du gouvernement à Vichy

Un groupe de « Désobéissants » a été arrêté hier par la police, et quelque 2500 manifestants se sont déplacés de différentes villes pour protester contre le sommet de la « honte » qui se déroule lundi et mardi à Vichy.


xavier_renou_a_vichy.jpgLes « désobéissants » avaient choisi de venir faire honte aux ministres européens réunis intentionnellement à Vichy par le gouvernment français, en manifestant déguisés en prisonniers de camps de la Seconde guerre mondiale, et en portant des étoiles rouges sur lesquelles figuraient les inscriptions « sans papiers » et « étrangers ».

« Nous dénonçons l’évolution inquiétante des politiques migratoires au niveau européen, qui nous rappellent les prémices des politiques qui ont mené à la déportation à la fin des années 30 », a indiqué Xavier Renou à la presse avant d’être interpellé, en expliquant avoir « choisi de faire le rapport entre le dispositif de la fin des années 30 et les politiques actuelles de l’Europe en matière d’immigration ».

« Rafles, camps, déportation. L’Europe assassine », pouvait-on lire sur la banderole rouge déployée par les manifestants.

Tandis que se multipliaient les contrôles d’identité à la chaîne et les courses poursuites avec la police, des militants anarchistes brandissaient une pancarte « Pétain a oublié ses chiens ».

Les « désobéissants », non interpellés ont ensuite rejoint le collectif rassemblant notamment le Mrap, la CGT, le PS, le Syndicat des avocats de France et le Réseau éducation sans frontières (RESF) qui a défilé à 18 H 30 dans la ville où était mobilisée une douzaine de compagnies de CRS.

Nous publions ci-dessous le communiqué de presse reçu ce jour du député de Seine-Saint-Denis, Patrick Braouezec, à propos de cette conférence européenne sur l’immigration :

« Non content d’avoir tout fait pour que soient adoptés d’une part, la « directive de la honte » en 18 juin dernier par le Parlement européen, et d’autre part, le pacte européen sur l’immigration et l’asile le 16 octobre, le gouvernement français, sur l’invitation du ministre de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire, a choisi Vichy pour la tenue de la 3ème conférence européenne sur l’intégration.

Le ministre a expliqué son choix par sa volonté « de mettre fin à 60 ans d’ostracisme », et parce qu’«il ne faut rien oublier de l’Histoire, sans pour autant faire supporter aux habitants de Vichy le poids du passé ».

Je doute que dans un contexte de stigmatisation de l’étranger et d’accentuation des mesures à l’encontre des migrants résidant ou voulant résider en Europe, il soit judicieux d’ouvrir la porte à de vieux démons en accueillant une conférence internationale sur un sujet aussi sensible que l’intégration des populations étrangères.

Je m’élève, avec les nombreuses organisations solidaires des migrants, contre les politiques xénophobes/discriminatoires et l’Europe forteresse qui impose des quotas et criminalise les sans-papiers au nom de la lutte contre le terrorisme ou du choc des civilisations».

Tant que les questions des migrations seront basées sur des politiques violatrices des libertés privées et publiques, il est vain de penser que ce sommet permettra l’émergence de bonnes pratiques visant à rendre plus acceptable la politique européenne en matière d’immigration.

Rien ne peut rendre acceptable la chasse aux enfants, les séparations forcées, les familles déchirées, la traque des migrants dans la plupart des lieux publics au nom du résultat chiffré. Rien ne peut rendre acceptable les vies arrachées, rien ne rend acceptable les barbelés de Ceuta et Mellila, les centres de rétention, les jeunes errants autour de Calais. Rien.

Je refuse, ainsi que pour de nombreux hommes et femmes, en France, se rejouent l’exclusion et la dénonciation. Le choix de Vichy, en ce qu’il re-convoque les aspects intériorisés de l’histoire de la France, ne me semble nullement un choix judicieux mais relever plus d’une provocation que d’un désir de mettre en place des politiques tenant compte des raisons qui poussent les femmes et les hommes à fuir leur pays. »

CAPJPO-EuroPalestine