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Tunisie : Parodie de procès contre les militants du bassin minier de Gafsa

Les lourdes condamnations prononcées en toute illégalité par un tribunal tunisien à l’encontre des 38 dirigeants du mouvement social du bassin minier de Gafsa, n’empêcheront pas les embrassades et accolades entre nos dirigeants et le dictateur Ben Ali, en ce 60ème anniversaire de la déclaration des Droits de l’Homme, tournée en dérision ici comme là-bas.


Le verdict est tombé dans la nuit du 12 décembre, condamnant à des peines de 2 ans à 10 ans de prison ferme des militants syndicaux, dont le seul crime est d’avoir dirigé, participé ou simplement soutenu le mouvement social du bassin minier du Sud-Ouest tunisien, qui réclame le droit au travail et à la vie dans le pays.

Ce mouvement de protestation, qui a été violemment réprimé par la police tunisienne, qui a causé la mort de trois militants et blessé de nombreux autres, dénonçait, rappelle-t-on, le chômage, le coût de la vie, la corruption et le népotisme. Il avait été déclenché en janvier 2008 par le trucage d’un concours d’embauche à la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), premier employeur de la région au taux de chômage très élevé.

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Pour se venger, le régime de Ben Ali vient de condamner plusieurs dizaines de personnes, dont 6 d’entre elles à 10 ans de prison, dans le plus grand mépris des droits de la défense. Le verdict a été rendu par un tribunal de Gafsa, en l’absence de plaidoirie de la défense et d’interrogatoire des prévenus. Le président de la Chambre criminelle a refusé de convoquer les témoins de la défense, de présenter aux accusés les pièces à charge « saisies » par la police et utilisées pour étayer l’accusation, et d’ordonner une expertise médicale qui pourrait prouver la torture à l’encontre des accusés.

Les avocats ont dénoncé le déroulement du procès, qualifié de « simulacre de justice ». « C’est un scandale, les prévenus n’ont pas été interrogés et les avocats n’ont pas plaidé, le verdict a été prononcé à la sauvette au milieu d’une salle remplie de policiers », a déclaré à l’AFP Me Mokhtar Trifi, président de la Ligue de défense des droits de l’Homme.

Selon un autre avocat, Me Chokri Belaid, « les prévenus ont été molestés et évacués de la salle, l’audience à été interrompue pendant plusieurs heures avant une annonce surprise et irrégulière du verdict en pleine nuit ».

Ce tribunal a même condamné par défaut Mohieddine Cherbib, Président de la FTCR, à deux ans de prison ferme, alors qu’il se trouvait à des milliers de km du bassin minier. Son association basée en France a soutenu les luttes des démocratiques en Tunisie !

De même, l’opposant Fahem Boukaddous, correspondant de la chaîne dissidente Al-Hiwar émettant depuis l’Italie, a été condamné, par défaut à six ans de prison.

Le nombre de pays où nous irons faire du tourisme se réduit sensiblement !

CAPJPO-EuroPalestine