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La démolition de Rafah

Jenny Linnel, une volontaire britannique d’ISM à Rafah, dit après l’intensification des attaques israéliennes à Rafah : « Peu de temps après minuit le 6 janvier, les missiles ont commencé à pleuvoir sur Rafah au cours de l’un des raids aériens les plus violents depuis que les actuelles atrocités ont commencé. Des sorties continuelles ont pilonné la ville du sud de Gaza pendant plus de 12 heures. Beaucoup de maisons ont été détruites ou sévèrement endommagées, spécialement dans les quartiers le long de la frontière avec l’Egypte. »


Selon Fida Qishta, habitante de Rafah et militante d’ISM :

« Des flyers sont tombés des avions sur les quartiers de Rafah ordonnant aux gens de quitter leurs maisons dans les secteurs allant de la frontière tout le long jusqu’à la rue de la Mer, la rue principale qui traverse le cœur de Rafah, parallèle à la frontière. Cette zone fait des centaines de mètres de profondeur et abrite des milliers de maisons. La plupart de ces secteurs sont des camps de réfugiés, où les habitants sont en train de devenir des réfugiés une fois encore, certains pour la troisième ou quatrième fois à la suite des démolitions de masse des maisons en 2003 et 2004 par les bulldozers D-9 militaires israéliens.

On a dit aux gens de quitter leurs maisons, mais même s’ils les quittent, ils sont attaqués. On n’est nulle part en sécurité dans la Bande de Gaza. Où iront ces familles ? Elles ont peur de chercher refuge dans les écoles locales de l’UNRWA à la suite des massacres d’hier à Jabaliya. Elles ont peur de conduire n’importe où et d’être tuées sur la route comme la famille Sinwar. Elles sont temporairement hébergées dans le reste de la population de Rafah -amis, voisins, parents. »

Jenny ajoute :

« Nous avons un ami à Ybna, directement sur la frontière, qui refuse de quitter sa maison. Nous avons parlé à une femme à Al Barazil qui a une famille de 12 personnes et qui ne sait simplement pas où aller, et à une autre femme à Block J qui est littéralement à la rue ce soir. Son père a dans les 90 ans. La maison de famille où sont les volontaires d’ISM est de l’autre côté du centre ville et est devenue un refuge pour trois autres familles ce soir. La maison est remplie de gens qui discutent et de beaucoup d’enfants. Les Palestiniens ont un talent acquis depuis longtemps pour « faire avec », mais il n’y a pas d’échappatoire à un profond sentiment d’incertitude. »

Se référant aux centaines de maisons qui ont été démolies à Rafah le long de la frontière égyptienne en 2002, le précédent commandant israélien du sud OC, Yom Tov Samiah, a prétendu dans une interview à la Voix d’Israël le 16 janvier 2002 que « ces maisons devaient être démolies et évacuées depuis longtemps, parce que la frontière de Rafah n’est pas une frontière naturelle, elle ne peut pas être défendue… Trois cents mètres de la Bande le long des deux côtés de la frontière doivent être évacués… Trois cents mètres, peu importe combien de maisons, un point c’est tout. »

Les six cents mètres de la zone tampon auxquels le précédent commandant du sud OC des Forces d’occupation se référait il y a sept ans semblent être le but d’Israël dans la dernière vague de démolitions.

Le coordinateur média d’ISM, Adam Taylor, a déclaré :

« Israël veut une zone tampon à Rafah en vue d’assiéger Gaza plus efficacement. Les tunnels qui courent sous la frontière avec l’Egypte sont devenus la ligne de sauvetage de Gaza pendant le siège prolongé d’Israël et a servi d’unique source pour les produits de base tels que le fuel et les médicaments qui n’étaient pas autorisés dans la Bande de Gaza. La récente destruction à grande échelle de la propriété privée du peuple occupé de Rafah n’est pas une nécessité militaire. Un crime de guerre est en train d’être commis en vue d’en renforcer un autre – la punition collective. »

Source : http://www.palsolidarity.org/main/2009/01/07/the-demolition-of-rafah/

Traduction : MM pour ISM

CAPJPO-EuroPalestine