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L’armée israélienne enferme des Palestiniens dans une maison, et les bombarde : plus de trente morts

Une nouvelle tuerie en masse de civils palestiniens de la bande de Gaza a été dénoncée vendredi par une agence des Nations-Unies ainsi que par le Comité International de la Croix-Rouge (CICR).


Le crime a été rendu public par l’ONU, qui publie, vendredi 9 janvier, les témoignages des survivants. Pour l’Office de l’organisation pour la coordination humanitaire (OCHA) il s’agit de « l’un des plus graves incidents depuis le début des opérations » israéliennes dans la bande de Gaza.

Les faits se sont produits le dimanche 4 janvier, premier jour des forces terrestres de l’armée israélienne sont entrées dans la bande de Gaza.

« Selon plusieurs témoignages, le 4 janvier, des soldats ont évacué environ 110 Palestiniens vers une seule maison à Zeitoun (dont la moitié était des enfants) en leur ordonnant de rester à l’intérieur », a précisé l’OCHA. « Vingt-quatre heures plus tard, les forces israéliennes ont bombardé à plusieurs reprises cette maison, tuant environ 30 personnes », ajoute le communiqué. « Ce qui ont survécu et ont réussi à le faire ont marché deux kilomètres vers la route de Salaheddine avant d’être transportés vers un hôpital dans des véhicules civils. Trois enfants, le plus jeune étant âgé de cinq mois, sont morts à leur arrivée », a ajouté l’OCHA. Le 5 janvier, des équipes médicales palestiniennes avaient annoncé avoir découvert les cadavres de douze membres d’une même famille dans une maison frappée par des obus israéliens. Le bilan s’était ensuite aggravé à 30 morts après la découverte de nouveaux corps sous les décombres.
« J’AI ENTENDU DES CRIS ET DES PLEURS »
L’organisation de défense des droits de l’homme B’Tselem a recueilli un témoignage corroborant les déclarations de l’ONU mais a affirmé qu’il était très difficile d’avoir une image complète des évènements en raison de problèmes de communications à Gaza et des combats empêchant les déplacements. Meysa Fawzi al-Samouni, 19 ans, une habitante de Zeitoun, a affirmé à B’Tselem que des soldats l’avaient emmenée avec sa fille de neuf mois et environ 30 autres membres de sa famille au domicile d’un autre proche. « Les soldats (…) nous ont ordonné de les accompagner à la maison de Waël al-Samouni, 40 ans. Sa maison est un hangar en béton d’environ 200 mètres carrés (…) On était déjà trente, puis soixante-dix au total. Nous sommes restés jusqu’au lendemain sans eau ni nourriture », a-t-elle raconté. Le Guardian rapportait également mardi le témoignage de Wael al-Samouni, qui recoupe ces informations.

Le lendemain matin, aux alentours de six heures l’armée israélienne a tiré sur des personnes qui tentaient de quitter les lieux pour aller chercher d’autres proches. Quelques instant plus tard, un obus s’abattait sur la maison, selon Meysa al-Samouni. « Quand l’obus s’est abattu, je me suis jetée à terre sur ma fille. C’était plein de fumée et de poussière, j’ai entendu des cris et des pleurs. Quand la fumée s’est dissipée un peu, j’ai regardé autour de moi et j’ai vu 20 à 30 personnes tuées et environ une vingtaine de blessés », a-t-elle ajouté. Meysa Samouni n’a été que légèrement blessée mais elle dit avoir perdu son mari, son beau-père, sa belle-mère et sept personnes de sa famille proche. Sa fille de neuf mois a eu trois doigts sectionnés.

Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), l’armée israélienne a empêché les ambulances d’accéder au quartier de Zeitoun jusqu’à ce qu’ils puissent le faire mercredi à la faveur d’une première suspension temporaire en douze jours des bombardements israéliens. Le CICR a précisé que les ambulanciers avaient porté secours à 18 blessés dans le quartier et récupéré 12 corps dans une des maisons, sans préciser s’il s’agissait de celle que l’armée aurait bombardée. Le CICR a jugé jeudi « intolérable le retard dans l’autorisation d’accès donnée aux services de secours » par Israël et qualifié « l’incident de choquant ».

CAPJPO-EuroPalestine