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Le Professeur Christophe Oberlin, en direct de la bande de Gaza

Ci-dessous l’interview du Pr. Christophe Oberlin réalisée par Jacques-Marie Bourget et publiée sur le site de bakchich. Elle confirme l’utilisation de bombes au phosphore et d’armes particulièrement mutilantes par l’armée israélienne.


christophe-3.jpg« Chaque fois qu’une bombe, qu’un missile, épisodique, éclate, dans les minutes qui suivent une kyrielle d’ambulances et de taxis font la queue devant l’hôpital. Des blessés que l’on arrache des brancards émane souvent une forte fumée. Tous les corps de ces victimes sont recouverts d’une couche blanche qui semble signifier, selon les spécialistes, l’usage de bombes au phosphore. Des munitions autorisées par la convention de Genève mais seulement pour un usage hors des zones habitées. Dans le terrible « art de la guerre », ces obus servent à éclairer le terrain ou à masquer la troupe pour la protéger. C’est dire, si c’est bien ce type d’arme qui est en cause ici, qu’il ne doit pas être utilisé à Gaza où la concentration de population est de 4 500 habitants au kilomètre carré.

L’hôpital Nasser, établissement public du camp de Khan Younes à une vingtaine de kilomètres de Rafah, m’a accueilli, avec le docteur Ihab Emran, un chirurgien orthopédiste qui a exercé 7 ans en Angleterre, avec aussi le docteur Christophe Denantes, mon partenaire habituel lors de nos missions à Gaza et le professeur Jacques Béres. Ce mardi nous avons reçu une vingtaine de blessés. Si les blocs opératoires manquent « d’outils » pour permettre des opérations en simultané, tout fonctionne.

Est-il plus utile d’être fossoyeur ou médecin ?

Et il y a ici une équipe de chirurgiens hautement compétente couvrant tous les domaines de la médecine. A l’hôpital, puisque des blessés sont évacués vers l’Egypte, il y a même quelques lits de libre en réanimation. Et c’est cet aspect qui est inquiétant, cette attaque ne fait pas de pardon, elle tue. Tous les hommes et les femmes, les enfants qui arrivent à l’hôpital soit sont déjà morts, soit ils meurent pendant ou après l’opération. Ici, dans cet environnement de catastrophe humanitaire totale, on peut assez vite être découragé avec ce sentiment qui monte avec une question : est-il plus utile ici d’être fossoyeur ou bien médecin. C’est effrayant. »

http://www.bakchich.info/article6434.html

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CAPJPO-EuroPalestine