Header Boycott Israël

« Israël : le déshonneur de la mémoire », par Carole SANDREL

Carole Sandrel, militante de CAPJPO-EuroPalestine, fait partie de ces personnes qui refusent, depuis toujours, l’instrumentalisation du génocide des juifs par l’Etat d’Israël. Ses deux parents n’étant pas revenus des camps d’extermination après la seconde guerre mondiale, elle récuse le droit à Israël de porter la mémoire des siens.


« Israël s’étant auto proclamé dépositaire exclusif de la mémoire des miens (et de quelques autres) massacrés par les nazis, il était implicite que ce rôle lui donnait quelques droits, Israël en use et en abuse, mais plus que tout, lui imposait un devoir sacré : par respect pour cette mémoire de feu, de sang, de drames, et de larmes, Israël devait travailler sans relâche à la Paix dans le monde. Et plus particulièrement à la paix dans ses propres frontières et à l’extérieur. Mais justement, Israël n’a pas de frontières, parce qu’il n’a jamais reconnu ses frontières internationalement reconnues.

Il préfére vampiriser via, ses colonies et sa muraille prétendument de « sécurité », les territoires palestiniens, mettant une partie de son armée au service des colons et de leurs exactions, il préfère nourrir sa sale guerre contre les palestiniens, qui lorsqu’ils résistent sont immédiatement étiquetés terroristes, (comme ceux des miens, qui, en d’autres temps et au sortir de la Résistance n’en reçurent pas moins la médaille de Guerre et celle la Résistance), et s’engraisser des milliards de dollars chaque année que lui rapporte sa très florissante industrie militaire (radars, drones, missiles anti-tanks…etc).

Protégés au fil des décennies par l’Occident soulagé et complice, et par le sanglant manteau de Noé de la « Shoah », les massacrés d’hier sont devenus les massacreurs d’aujourd’hui, déshonorant la mémoire dont ils se disaient porteurs, et dont ils se sont de facto destitués : ils ne sont plus que des massacreurs comme les autres. Sans excuses.

Aujourd’hui c’est de Nakba dont il s’agit. Une Nakba qui s’éternise depuis 60 ans. Et non de Shoah. D’ailleurs, le mot shoah ne fait pas partie de mon vocabulaire. Mot étranger, il n’évoque, a priori, rien de particulier pour un français. Moi je parle de génocide. Ce qui a le mérite de la clarté immédiate. Shoah ou Génocide, Israël a trahi les valeurs que je tiens pour essentielles : à commencer par le respect d’autrui au nom du respect qu’on se doit à soi-même.

Ce n’est pas, et ce ne peut plus être, à Israël de porter la mémoire des miens. C’est à la France seule, à ce pays qui était le leur, qui reste le mien et que j’aime, que doit revenir l’honneur de porter haut, partout dans le monde, cette mémoire là, qui fait partie de sa mémoire historique, mais de la porter pour la défense de la liberté et des droits de l’homme, pour lesquels, avant Drancy et Auschwitz, mon père et ma mère se sont battus de toutes leurs forces et de toute leur âme. »

Carole SANDREL

CAPJPO-EuroPalestine