Monsieur Alain Mabanckou, romancier de son état, prend ses lecteurs pour des imbéciles. A tous ceux qui lui ont écrit pour lui demander de ne pas aller se mêler aux criminels de guerre israéliens après les massacres de Gaza, et qui plus est dans une ville, Jérusalem, annexée, M. Mabanckou a envoyé une lettre type bien désolante.
M. Mabanckou, qui est romancier, mais qui ne sait plus distinguer le masculin du féminin — à en juger par les en-têtes de la lettre circulaire dont il s’est fendu– veut « à tout prix » se rendre à Jérusalem le 19 février prochain pour recevoir son prix littéraire des mains des tortionnaires.
Il nous explique qu’il ne veut pas pratiquer « la politique de la chaise vide » et que l’on ne regrettera pas son déplacement, car il fera à cette occasion un beau discours sur les droits de l’Homme, qui fera « avancer » les choses.
Ci-dessous sa prose de haute volée :
—– Message transféré —-
De : Alain Mabanckou
Envoyé le : Lundi, 2 Février 2009, 18h03mn 41s
Objet : Re: prix littéraire en Israel
Cher Madame,
Merci pour votre courrier. La politique de la chaise vide est certes efficace. Je souhaiterais plutôt me prononcer sur place, en Israel, devant le peuple israélien, dire ce que je pense, ce que je ressens de la situation et en appeler à un respect des droits de l’Homme. Je vous prie sincèrement de me juger sur ce que je prononcerai. En refusant d’y aller, personne n’entendra ma voix, et cela ne fera rien avancer.
Bien à vous.
AM
Mazette ! Il va se prononcer « devant le peuple israélien » ! Il saura sans doute trouver les mots pour lui parler des massacres qu’il vient de commettre, pour l’amener à mettre un terme à 60 ans de persécutions, expulsions, annexions, humiliations, pour faire tomber le Mur de la honte et pour faire remettre aux Palestiniens Jérusalem Est, confisquée par ce bon peuple élu ?
Mabanckou (www.alainmabanckou.net) est un homme qui veut absolument aller trinquer, —car c’est ce qu’il fera à la Foire Internationale du livre à Jérusalem– avec des gens qui ont les mains pleines de sang. Son roman « le verre cassé » sera applaudi par les mêmes qui sont rentrés de la bande de Gaza après y avoir lâché leurs bombes au phosphore, à fragmentation, au tungstène et avoir assassiné froidement des femmes et des enfants.
Mais, grand homme de coeur, M. Mabanckou, remettra peut-être l’obole de ce « prix littéraire franco-israélien 2009 » à quelque association humanitaire palestinienne… de la part de ses bourreaux ?
Pauvre Monsieur Mabanckou, tout cela est vraiment bien lamentable, et nous serons désormais nombreux à ne plus avoir la moindre curiosité pour vos écrits.
Mais vos amis israéliens sauront sans doute trouver, eux aussi, les mots, pour vous consoler.
CAPJPO-EuroPalestine