La plupart des 18 passagers et membres d’équipage du « Bateau de la Fraternité », arraisonné en mer par les pirates de la marine israélienne alors qu’il se dirigeait vers Gaza, ont été expulsés d’Israël où ils avaient été emmenés en otages, a-t-on appris vendredi.
C’est jeudi matin que le navire, parti de Tripoli (Liban) et après avoir fait une escale à Larnaca (Chypre), a été attaqué par la marine de guerre dans les eaux territoriales égyptiennes, à proximité des eaux de la bande de Gaza.
Le bateau a ensuite été contraint de se diriger vers le port israélien d’Ashdod. A terre, les passagers, dont plusieurs avaient été frappés par la soldatesque israélienne montée à bord –comme en a témoigné, dans un reportage saisissant, la courageuse journaliste Sallam Khader de la chaîne Al-Jazeera- ont alors été arrêtés pour … « séjour irrégulier en Israël ! » (ceci n’est pas une blague).
Vendredi matin, selon les informations recueillies tant par des medias israéliens qu’arabes, les 18 otages ont été libérés et expulsés vers des destinations diverses.
Ainsi, 10 des participants à la mission, militants du Comité libanais d’assistance à Gaza, journalistes et membres d’équipage, ont été transférés par Israël à la Force des Nations-Unies pour le Liban (FINUL), au poste-frontière israélo-libanais de Naqoura.
Le patriarche de l’Eglise grecque-catholique Mgr Hilarion Capucci, vieux militant de la cause palestinienne, âgé aujourd’hui de 88 ans et vivant en exil depuis son bannissement par Israël dans les années 1970 a, lui, été conduit sur le plateau du Golan (territoire syrien occupé par Israël depuis 1967), et est passé ensuite en Syrie.
Quatre autres passagers et membres d’équipage auraient de leur côté été placés de force dans un avion en direction de Londres, selon le quotidien Yediot Aharonot. La militante irlandaise du Free Gaza Movement, Teresa, ferait partie de ce groupe.
On était cependant encore sans nouvelles, vendredi à la mi-journée, des trois dernières personnes prises en otage par l’Etat terroriste.
Quant au bateau, qui transporte quelque 60 tonnes d’aide matérielle (médicaments, nourriture, produits divers pour enfants, …) il était apparemment toujours aux mains de la piraterie d’Etat dans le port d’Ashdod.
Le Magen David Adom (Croix-Rouge israélienne) s’est pour sa part livré à une odieuse opération de propagande. Il a accepté le prélèvement, sur le bateau d’aide, de 1.100 poches de sang réfrigérées, dont la conservation requiert le maintien de la chaîne de froid (à 20° C), et s’est fait une petite publicité « humanitaire », en convoyant ces poches de sang jusqu’à l’entrée de la bande de Gaza, au terminal d’Erez.
CAPJPO-EuroPalestine
