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En attendant la caravane…

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Notre ami Claude, qui accompagnait la caravane Viva Palestina et qui avait été refoulé à la frontière algérienne, est têtu. Il a fait demi-tour… mais pour se rendre en Egypte, à la frontière de Rafah, afin d’y retrouver le convoi britannique et d’entrer avec lui dans la Bande de Gaza. Récit et photos.


Bonjour,

Hier Lundi à la sortie d’Ismaélia, le bac pour traverser le canal de Suez et arriver dans le Sinai – nord, puis le trajet sur autoroute deux voies jusqu’à Rafah Gate ;

J’avais attendu la caravane 3 longues heures, à 10 km avant Rafah, puis ne la voyant pas venir, j’ai décidé d’aller à la frontière. Rien ne ressemble plus à une frontière fermée qu’une autre frontière fermée et Rafah Gate à Oujda.

Poste frontière silencieux, désertique, le goudron, les barrières, mais j’ai eu la chance de rencontrer un journaliste qui avait des nouvelles de la caravane : celle ci a pris du retard et est encore en Libye et devrait arriver en Egypte jeudi ou vendredi.

Je suis donc allé voir de plus près Rafah City.

Destructions, chantiers de reconstruction, soldats en armes omniprésents, derrière des fortins de fortune. Toutes les rues et ruelles à droite de la voie à moitié détruite qui fait axe de circulation étaient bloquées par des soldats, des barrages de sacs de pierre et de plaques d’acier.

J’en ai déduit que le Rafah – Gaza était par là, et à la première ruelle non bloquée j’ai tourné à droite : 300 mètres plus loin, un mur, le mur « frontière », le mur – prison derrière lequel vivent les Palestiniens de Rafah, Rafah ville coupée en deux par la volonté de la puissance conquérante et colonisatrice qu’est Israël ;

A pied, je me suis approché pour faire des photos. Un soldat me l’a interdit et m’a dit de partir ; j’ai tourné à gauche dans un passage vers deux « hlm », croisé des familles, et j’ai pu prendre des photos du mur et des miradors. Les enfants m’on encerclé, et comme tous les enfants de n’importe quel pays ils ont voulu que je les prenne en photo, ce qui fut fait. On a joué ensemble, on s’est présenté comme on a pu, eux en arabe que je ne comprends pas, et moi en anglais qu’ils ne comprenaient pas. Le retour a l’auto fut joyeux et accompagné.

500 mètres plus loin, des vergers d’orangers, les miradors juste derrière. Stop, entrée dans le verger, photos et bingo, 2 soldats m’ont interpellé, puis conduit au supérieur qui a téléphoné, m’a transmis au supérieur; bref une demie heure plus tard, je me suis retrouvé dans le bureau de la police de l’armée, entouré de plusieurs malabars dont certains criaient très forts.

Deux heures à expliquer la caravane, son but, ses pérégrinations, ma participation, et comme il s’avéra que je n’étais pas un « terroriste » bourré de « weapons » et « d’explosives », j’ai pu repartir avec ma petite clio, entouré de chiens policiers aussi bruyants que certains de leurs maîtres.

« Très dangereux pour vous, Mister Ganne ! Ne revenez pas à Rafah City ! »

Bon, quand on a comme lecture du moment le livre de Naomi Klein, « La stratégie du choc », on se dit : bien, je file je reviendrai plus tard avec la caravane… et retour de nuit à Ismaelia par le « es salam Moubarak bridge », le pont de la paix sur le canal de Suez.

Cl. G.

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CAPJPO-EuroPalestine

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