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Négationnisme : Israël veut punir la commémoration de la Nakbah

Une proposition de loi a été lancée dimanche en Israël, visant à punir de trois ans de prison les habitants qui osent commémorer l’anniversaire de la destruction de la Palestine, intervenue avec la création de l’Etat d’Israël en mai 1948.


L’Etat d’Israël a été proclamé le 14 mai 1948, après que l’armée juive avait expulsé, ou était en train d’expulser, la majeure partie de la population palestinienne, soit 800.000 personnes environ, dont les villages ont ensuite été méthodiquement rasés par le conquérant.

Depuis lors, la minorité palestinienne d’Israël, tout comme les Palestiniens du monde entier (ceux de Gaza et de Cisjordanie, comme ceux des camps de réfugiés dans les pays voisins, ou encore les exilés plus lointains), commémore la Nakbah, pour rappeler que le « Jour de l’Indépendance » célébré avec force drapeaux et proclamations guerrières par l’Etat d’Israël est aussi celui de la catastrophe nationale du peuple palestinien.

En Israël, les commémorations de la Nakbah prennent notamment la forme de pèlerinages sur les sites des 540 villages palestiniens détruits par Israël après 1948, et dont il ne reste souvent même pas une pierre.

Mais non contents d’avoir perpétré le crime, les héritiers du sionisme veulent maintenant en interdire complètement la mémoire. C’est le sens de la proposition de loi adoptée dimanche par une commission ministérielle, pour passage prochain devant le Parlement.

Le député palestinien israélien Mohammed Barakeh, du parti Hadash, a réagi avec tout à la fois calme et mépris à cette annonce négationniste.

« La commémoration de la Nakbah est une manifestation qui ne représente bien entendu aucune menace existentielle pour Israël. C’est un geste pour rappeler les blessures infligées dans le passé au peuple palestinien, et c’est pourquoi la commémoration continuera, projet de loi ou pas », a-t-il déclaré.

Un autre indice de la radicalisation nationaliste du pays a été annoncé dimanche : un étudiant de la prestigieuse école Technion, nommé Ayal Rosenberg, vient ainsi d’être sanctionné pour avoir refusé de se lever pendant qu’on jouait l’hymne national israélien, la Hatikvah.

La Hatikvah n’est pas le seul hymne national à véhiculer des insanités. Nous en savons quelque chose, ici en France, avec notre Marseillaise et son « sang impur » devant abreuver les sillons du pays. La touche raciste de la Hatikvah, pour sa part, consiste à exiger de tous les citoyens qu’ils fassent « vibrer l’âme juive », y compris s’ils n’ont rien à voir avec cette religion.

C’est pourquoi Ayal Rosenberg a refusé de se prêter à la mascarade. Il a bien raison.

CAPJPO-EuroPalestine