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BDS : une banque britannique arrête d’investir dans les colonies juives de Cisjordanie

La banque anglaise BlackRock s’est retirée des projets de Lev Leviev dans les colonies de Cisjordanie. Ce désinvestissement fait suite aux pressions de trois banques norvégiennes qui commercialisent les produits financiers de BlackRock . BlackRock était jusqu’à présent le deuxième plus gros actionnaire d’Africa-Israel, la firme du magnat israélien Lev Leviev, qui a fait sa fortune dans le commerce du diamant.


(par Erik Hagen, du site Norwatch ; traduction Carole Sandrel)

Quand l’ambassade anglaise à Tel Aviv a cherché de nouveaux locaux et s’est vue offrir la possibilité d’occuper un bâtiment propriété de la compagnie d’investissement Africa-Israel Investment, l’ambassadeur a reculé. Pour la bonne raison que cette compagnie est lourdement investie dans les colonies des territoires occupés de Cisjordanie. Le principal propriétaire de Africa-Israël Investment est un magnat israélien du diamant, Lev Leviev.

C’est maintenant la banque anglaise BlackRock qui marche sur les traces de l’ambassadeur.

Cette banque a été un temps le second plus important actionnaire de la compagnie israélienne. Africa Israel Investments est, entre autres choses impliquée dans la construction de la colonie Ma’aleh Adumim . Ces constructions de colonies dans les territoires palestiniens occupés entrent en parfait conflit avec la loi internationale.

C’est Norwatch qui au printemps dernier a révélé les investissements de BlackRock dans cette banque controversée et comment des investisseurs privés de Norvège pouvaient investir dans ce projet au moyen du fonds BlackRock Emerging Europe.

Les parts de ce fonds étaient commercialisées via la compagnie norvégienne d’assurance Storebrand, la banque norvégeo-suédoise Skandiabanken, et les fonds de pension Norwegian Danish-Danica.
Mais après les pressions de ces trois banques, la banque anglaise vient d’annoncer son désinvestissement de la compagnie israélienne. Ce qui a dû intervenir entre juin et août, probablement même à la fin de cette semaine.

« Nous avons reçu confirmation de BlackRock qu’Africa-Israel Investment ne fait plus partie de leur porte-feuille » comme l’a confirmé Johnny Anderson attaché de presse de la Skandiabanken à Norwatch. La confirmation de ce désinvestissement a été adressée à Skandiabanken avant-hier, 18 août.

« La manière dont j’interprète l’e-mail que j’ai reçu, (c’est que) Africa-Israel ne se trouve plus dans aucun des fonds de BlackRock » a déclaré Anderson. L’e-mail de BlackRock à la Skandiabanken a été envoyé après que la banque suédo-norvégienne a approché BlackRock à propos de l’implication controversée d’Israël (dans les territoires occupés). C’est la première fois que Skandiabanken a contacté BlackRock sur ce sujet. De même la banque Danica Pensjon a contacté BlackRock à la fin de la semaine dernière à ce propos, ce qu’a confirmé à Norwatch hier, Geir Wik, Directeur des ventes et du marketing de Danica Pensjon

Rencontre avec la BlackRock

C’est cependant Storebrand qui a été la première banque à initier cette action.

En avril et en mai, quelques semaines après que Norwatch a couvert l’affaire, ils ont rencontré BlackRock au sujet des investissements. « Nous avons souligné notre inquiétude au sujet d’Africa-Israel investment. Pour l’instant leur réponse a été satisfaisante » a écrit à Norwatch, la semaine dernière, Christine Torklep Meisingset, directrice de Sri Investments chez Storebrand Investments.

Le fait que Storebrand était satisfait de sa rencontre avec BlackRock dès avant l’été peut indiquer que la banque anglaise a promis un désengagement ou une mesure similaire.

« Tous les quarts d’heure nous faisons des vérifications sur les fonds extérieurs que Storebrand offre à ses clients, y compris sur le fonds BlackRock. Si un fonds est en contradiction avec notre ligne de conduite et notre éthique nous faisons ce que nous pouvons pour obliger le manager à changer de ligne. Nous lui demandons : a) de contacter la compagnie en question pour lui demander de modifier la composition de son portefeuille, ou b) se désinvestir de la compagnie concernée. Si nos demandes ne rencontrent pas de réponse, nous avons la capacité d’arrêter de proposer le fonds en question à notre clientèle ».

Dès la fin de la semaine dernière Torklep Meisingsert a expliqué qu’il ne savait pas si BlackRock avait soulevé les problèmes avec Africa-Israel Investments.

Banque silencieuse

BlackRock n’est pas très communicatif sur ses investissements. Norwatch a tenté à plusieurs reprises d’obtenir une réponse d’eux sur l’étendue de leurs investissements dans Africa-Israel Investments et leur a demandé si la banque avait été en communication avec le constructeur de la colonie controversée. Le dernier mail que nous avons reçu jeudi dernier venait de Karen Hazelwood, l’attaché de presse de BlackRock. « Nous ne commentons pas les avoirs ni les assurances privées. Je ne peux donc pas vous aider plus dans votre enquête » a déclaré Hazelewood. Cette réponse ambiguë rend très flou le point de savoir si BlackRock à ce stade est encore investi dans Africa-Israel.

On ne sait pas si BlackRock a laissé tomber l’investissement pour des raisons financières ou éthiques.
Selon des informations obtenues par le site Electronic Intifada, BlackRock était, à la mi-juin, le deuxième plus important actionnaire d’Africa-Israel Investments.

Position qu’il avait obtenue après le rachat de Barclays Global Fund Advisors – qui était à l’époque le second plus gros actionnaire d’Africa-Israel Investments. Avant cela, BlackRock déjà était à lui tout seul le septième plus gros actionnaire

La prochaine fois, les Fonds de Pension ?

Le Norwegian Government Pension Fund a aussi investi dans Africa-Israel Investments, et il est lié à la firme Africa-Israel Properties. Cet investissement se monte à un total de 6,6 millions de couronnes norvégiennes (760.000euros). Selon les sommes indiquées par Electronic Intifada, le gouvernement norvégien est ainsi le cinquième plus important actionnaire de la compagnie.

Beaucoup d’organisations et de villages israéliens et palestiniens ont dans le courant de l’été écrit au ministre des Finances norvégien, Kristin Halvorsen, pour lui demander que le gouvernement norvégien vende ses investissements dans les deux compagnies précitées.

Le gouvernement n’a pas encore rendu sa décision.

CAPJPO-EuroPalestine