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Comment qualifier un Etat qui détruit la scolarité des enfants ?

Dans le monde des millions d’enfants ne disposent pas de moyens d’éducation à cause de la pauvreté, de la misère. Dans un reportage de la série de la BBC « La Faim d’apprendre », Katya Adler rencontre des enfants de Gaza, dont la scolarité est constamment interrompue et compromise, non par par la sécheresse ou par le sous-développement, mais par le terrorisme de l’Etat israélien.


« Tôt le matin au nord de Gaza. Les rues sont remplies d’enfants qui vont à l’école. La plupart portent un sac à dos presque aussi gros qu’eux-mêmes. Tous portent des uniformes parfaitement repassés. C’est une vision parfaitement incongrue quand on les regarde dépasser les tas de décombres et toute cette dévastation, vestiges de l’opération militaire israélienne du début de cette année. Dans la maison de la famille Elyen, Huda, neuf ans, est nerveuse. Sa mère prépare encore des sandwiches. Huda a peur d’être en retard à l’école.

Tandis que les sacs sont bouclés et les cheveux nattés, il n’y a pas beaucoup de place pour les trois enfants d’âge scolaire ici. Les Elyen 0 partagent, une seule pauvre chambre à coucher. Leur maison a été détruite et un de leurs cousins tué lors d’une attaque aérienne israélienne en janvier dernier.

Amer, leur père, est inquiet à l’arrivée de l’hiver. Il me dit qu’il ne peut leur offrir un toit convenable. Il n’a plus de travail depuis trois ans, depuis qu’Israël a imposé de très lourdes restrictions à la traversée des frontières de la bande de Gaza, écrasant l’économie locale déjà bien faible. Amer dit qu’il espère que ses enfants finiront leur scolarité en dépit de la pauvreté ainsi provoquée et de la violence.

Il a dû quitter l’école quand il était très jeune pour aider ses frères et sœurs. Il croit fermement que l’éducation peut ouvrir des portes sur une vie meilleure.

Mais beaucoup d’élèves de Gaza sont moins optimistes. Ils savent que peu importe la qualité de leur éducation, les opportunités se font rares. Le chômage est endémique. S’échapper de Gaza pour trouver une vie meilleure ailleurs est presque impossible, tant la proximité avec Israël et l’Egypte rend les passages de Gaza complètement hermétiques. C’est parfois dû à la violence entre des factions rivales à Gaza mais surtout en raison de l’action militaire d’Israël. Israël dit que c’est la réponse aux roquettes et aux tirs de mortier des militants de Gaza contre les citoyens israéliens.

Ecole Bombardée

Gaza_attaque_ecole_UNWRA.jpgL’école primaire de Juda Elyen a été bombardée pendant la récente opération d’Israël contre Gaza. Le 17 janvier 2009, des obus au phosphore blanc ont atteint l’école élémentaire Beit Lahia. Israël a déclaré qu’il voulait « fournir un écran de fumée pour protéger les soldats israéliens des tireurs palestiniens ».

Mais l’école, tenue par les Nations Unies, était pleine à craquer de familles s’abritant de la guerre. Les Nations Unies font en sorte que les militants n’y opèrent pas.

Deux petits frères de 5 et 7 ans ont été tués, tandis que des femmes et des enfants étaient blessés. Des gens de l’école ont dit qu’il pleuvait littéralement du feu et des salles de classe ont brûlé au point d’ être méconnaissables. Depuis, les salles de classes ont été repeintes, mais les souvenirs qu’ont les enfants de ce jour-là ne peuvent, eux, être effacés.

Gaza_attaque_ecole_ter.jpgMahmoud Zakout, neuf ans, vit près de l’école. Il décrit une scène de chaos, de panique et de destruction. Mahmoud dit qu’il veut une bonne éducation mais qu’il est en colère contre les Israéliens qui ont bombardé les centres d’apprentissage de Gaza. « Nous sommes innocents » proteste-t-il. « Pourquoi nous font-ils cela ? Nous avons le droit d’aller à l’école, exactement comme eux ».

Selon les Nations Unies, au moins 280 écoles et crèches ont été endommagées au cours de la guerre israélienne cette année. Les militaires se sont retirés depuis, mais des opérations militaires sporadiques continuent sur Gaza.

Israël ne laisse entrer à Gaza que des fournitures de base et cela rend la reconstruction pratiquement impossible.

Terrorisés

Les enfants de Gaza restent terrorisés. Beaucoup ont perdu des parents ou des proches au cours des trois semaines d’offensive israélienne. Des milliers de personnes ont été déplacées, certains ont perdu leurs maisons en même temps, et d’innombrables jeunes ont été témoins de scènes violentes et sanglantes.

Selon le ministre de la santé palestinien, 1800 jeunes ont été blessés et 400 ont été tués. L’armée israélienne compte 89 enfants morts. Les associations israéliennes des droits de l’homme donnent des chiffres bien supérieurs : plus de 250. Les enseignants de Gaza soulignent que vivre en zone de guerre affecte gravement le travail scolaire des enfants.

Halla Abya, professeur d’anglais à l’école primaire des Nations Unies de Beit Lahia, indique que bon nombre de ses élèves n’arrivent pas à se concentrer. Elle les décrit comme psychologiquement et socialement détruits.

Les enfants avec lesquels nous parlons à Beit Lahia disent qu’ils souffrent des cauchemars. Huda Elyen nous dit qu’elle rêve de phosphore brûlant et des Israéliens qui reviennent et les bombardent de nouveau. A l’école, elle et ses camarades étudient et jouent, dit-elle, mais ils ne peuvent oublier les jours de guerre. La guerre de janvier n’était pas la première. Il est difficile de trouver quelqu’un à Gaza ou en Israël qui croit que cette guerre sera la dernière.  »

http://news.bbc.co.uk/go/em/fr/-/2/hi/middle_east/8303532.stm

(Traduit par Carole SANDREL

CAPJPO-EuroPalestine