Header Boycott Israël

Le résistant sud-africain Ronnie Kasrils se joint à la Marche Pour Gaza

Ronnie Kasrils, ancien ministre de l’eau et des forêts en Afrique du Sud membre du mouvement de résistance de l’ANC (African National Congress) durant 30 ans, se joint à la Marche Pour Gaza.


Ronnie_Kasrils.jpg « Les parallèles entre les 50 années de lutte des Palestiniens pour leur propre terre et les décennies de campagnes militaires et civiles du mouvement anti-apartheid pour les droits de la majorité noire sont perçues comme une évidence en Afrique australe, où des guerres de libération mirent fin avec succès au colonialisme et à l’oppression raciale. Cela a pris beaucoup trop de temps ; mais la communauté internationale est encore plus en retard dans ses critiques et ses actes contre Israel qu’elle l’était contre le régime d’apartheid », faisait remarquer Ronnie Kasrils.

« Les sanctions, commente-t-il, ont joué un rôle clé dans le changement des perceptions, à l’intérieur de l’Afrique du Sud et dans le reste du monde, et furent une pièce essentielle pour obtenir un changement de la constitution. Dès 1946, avant sa propre indépendance, le gouvernement indien avait appelé à la rupture de tous les liens avec l’Afrique du Sud ; en 1955 l’évêque Trevor Huddleston appelait au boycott culturel ; en 1959 le Congrès National Africain (ANC) appelait au boycott général ; en 1961, après le massacre de Sharpeville, l’Afrique du Sud fut forcée de quitter le Commonwealth. Au début des années 1960, le Conseil de Sécurité de l’ONU demandait un embargo volontaire sur les armes , et en 1977 l’a voté.

Les boycotts sociaux, sportifs, culturels et académiques furent accueillis avec critique lorsque ils venaient de la base en Europe et aux Usa. Mais au milieu des années 1980, quand il s’est avéré que l’Afrique du Sud pourrait imploser, de très fortes sanctions économiques furent appliquées par d’influents politiciens américains opposés à l’administration Reagan. Un avertissement pour le régime d’apartheid. En 1988, il fut contraint d’entamer d’authentiques négociations.

Il se passera la même chose pour Israel.

Et plusieurs années avant les massacres de Gaza de l’hiver dernier, Ronnie Kasrils écrivait :  » Le déclenchement de la révolte de Peterson et ses amis fut l’éducation au rabais de seconde zone pour les enfants noirs par l’état d’apartheid. En Cisjordanie et à Gaza, l’éducation fait face à une pire situation en étant la cible de destruction, d’interruption, et d’harcèlement de la part des militaires israéliens. Lors de l’année scolaire 2001-02, 216 étudiants ont été tués et 2514 blessés. Des écoles furent endommagés ou occupés, les registres du Ministère de l’Education détruites. L’université Bir Zeit affronte continuellement des couvre-feux, des barrages routiers et une destruction de la route, qui la rend souvent impossible à atteindre pour les étudiants.

A travers 50 ans d’oppression, les Palestiniens ont démontré une détermination , quel que soit le sacrifice,à leur désir d’éducation. A ce jour, les enfants de primaire marchent des heures pour rejoindre l’école par des routes secondaires et des champs pour éviter les checkpoints, et des lieux d’enseignement improvisés se sont montés dans les maisons lorsque le couvre-feu maintient les écoles fermées durant des semaines ou des mois.

La journaliste israélienne Amira Hass a écrit au sujet des colons et des autres qui dévoilent leur objectif derrière toute cette brutalité quand ils diffusent prospectus et affiches par milliers appelant à l’expulsion des arabes et ce d’une manière plutôt brutale, avec le slogan  » eux là-bas, nous ici « . Hass suggère qu’un peuple avec de tels propos, serait décrit en Europe comme fasciste, raciste ou même néo-nazi, et se demande si les universitaires, historiens israéliens et ceux qui soutiennent les mouvements et partis modérés garderont le silence jusqu’à ce que le nettoyage ethnique ait eu lieu. »

Ronnie Kasrils

CAPJPO-EuroPalestine