Header Boycott Israël

Comment les bombardements israéliens ont empoisonné la terre de Gaza

Des chercheurs italiens ont présenté jeudi à Rome, dans le cadre d’une vidéo-conférence en direct avec Gaza, les terribles conséquences environnementales des nouvelles armes utilisées par l’armée israélienne lors des massacres de l’an dernier. A noter que le même jour, le criminel de guerre Shimon Peres, père de l’arme nucléaire israélienne, pérorait, au sommet de Copenhague, sur la nécessité de « ne pas mélanger l’environnement et la politique » ! Compte-rendu, Sergio Cararo, Forum Palestina, traduction CAPJPO-Europalestine)


Il y a désormais dans le sol et l’environnement de la bande de Gaza des résidus de substances cancérogènes et mutagènes, en quantité infiniment supérieures à la normale attendue, et dont les effets sont dévastateurs, tant pour la population actuelle que pour les générations futures.

Tel est le résultat d’une enquête effectuée sur le terrain par des chercheurs italiens, dans les cratères laissés par les bombardements israéliens.

Les données ont été présentées jeudi matin à Rome, dans le cadre d’une liaison par vidéo-conférence avec la bande de Gaza. Sont intervenus la professeure Paola Manduca, de l’Université de Gènes, Mario Barbieri, du Conseil National de la Recherche (CNR), et Maurizio Barbieri, de l’université romaine « La Sapienza ».

Leurs prélèvements sur le terrain ont été effectués tant en 2006 qu’après l’opération dite « Plomb durci » de décembre 2008-janvier 2009.

L’étude s’est faite par comparaison des deux séries de prélèvements. Les résultats en sont implacables.

Dans les trous de bombes analysés à Beit Hanoun, Djabalyah et Tufah, les experts italiens ont trouvé des résidus de tungstène en concentration 20 à 42 fois supérieure à la moyenne attendue, tandis que pour le mercure, l’excès est de 8 à 16 fois la concentration attendue. S’agissant du molybdène, une substance dont la toxicité pour les spermatozoïdes et la spermatogénèse est avérée, on le retrouve en quantités jusqu’à 3.000 fois plus élevées que la norme. Idem pour le cobalt et le cadmium, produits à potentiel cancérogène et mutagène, dont les taux sont multipliés par 5 et 7 respectivement, ainsi que pour le nickel et le manganèse, dans des proportions moindres.

“Notre étude, a expliqué Paola Manduca, professeure de génétique et porte-parole du New Weapons Research Group, démontre une présence anormale d’éléments toxiques dans le sol. Il faut intervenir immédiatement pour limiter les conséquences de ces contaminations sur les personnes, les animaux, et les cultures. Nous voudrions que les enquêtes, conduites à ce jour par la commission Goldstone sous mandat des Nations-Unies, étendent leur champ d’intervention et prennent en considération les conséquences sur l’environnement de l’utilisation des divers types de bombes, et leurs retombées, dans le temps, sur les populations.
Les données peuvent être recueillies rapidement, selon des modalités que la communauté scientifique est à même de définir et mettre en œuvre ».

Participaient à la conférence, en vidéo depuis Gaza, le ministre de la Santé palestinien, le Pr Samir Rafiki, spécialiste de l’environnement, ainsi que le vice-ministre de la Santé Nissam Khalaf, et plusieurs chercheurs scientifiques et médecins. A Gaza, des grands médias, comme les chaînes Al Jazeera et la BBC, étaient présents. Mais à Rome, seuls des journalistes des médias alternatifs ont fait le déplacement.

Un an après les bombardements israéliens et le massacre de plus de 1.400 Palestiniens de la bande de Gaza, les crimes de guerre israéliens bénéficient encore de fortes complicités en Italie. Raison de plus pour briser le blocus matériel, politique et médiatique infligé depuis trop longtemps au peuple palestinien. C’est ce à quoi va s’employer la Gaza Freedom March qui verra affluer d’ici quelques jours, des centaines et des centaines de volontaires du monde entier.
(Signé Sergio Cararo, Forum Palestina)

CAPJPO-EuroPalestine