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Cinémas utopia attaqués : Mobilisation à Avignon lundi contre les calomnies sionistes

Les Cinémas UTOPIA sont convoqués au Tribunal correctionnel d’Avignon, lundi 15 février à 14h00 après le dépôt de plainte d’une « Association Culturelle Juive » pour avoir diffusé le film d’Elia Suleiman « le temps qu’il reste » et l’avoir présenté sans fard. Nouveau chantage à l’antisémitisme, nouvelle intimidation, auxquels nous ne cèderons pas. Nous appelons les Avignonais à manifester leur solidarité lundi devant le tribunal.


Communiqué des cinémas UTOPIA :

« Ça vous en bouche un coin ! Voilà Utopia rangé par certains dans la catégorie des affreux antisémites… Ne riez pas, c’est du sérieux, même que nous voilà embarqués dans deux procès : l’un fait ici à Utopia Avignon par l’Association Culturelle Juive des Alpilles (Nous sommes convoqués au Tribunal correctionnel d’Avignon, le lundi 15 février à 14h00), l’autre initié par chacun des Utopia de France et de Navarre à l’encontre du Figaro et du chroniqueur Yann Moix (Ça sera le 23 mars à Paris).

Le texte par qui le scandale arrive :

LE TEMPS QU’IL RESTE

Ecrit et réalisé par Elia SULEIMAN

« Les tragédies de l’histoire sont souvent grotesques. Les Palestiniens vivent depuis 1948 un cauchemar kafkaïen. Alors que musulmans et chrétiens coexistaient pacifiquement en Palestine depuis quelques millénaires avec la minorité juive, les puissances occidentales, en totale méconnaissance de la région, et sous la pression d’une nouvelle idéologie, le sionisme, née en Europe au 19ème siècle, décidèrent implicitement, et ce bien avant la deuxième guerre mondiale comme l’ont montré les nouveaux historiens israéliens, qu’ils seraient expulsés de leur terre pour satisfaire au rêve fou d’un état religieux juif.

Quelques massacres plus tard, perpétrés par les milices juives, c’est chose faite en 1948 avec plus de 700 000 Palestiniens jetés comme des malpropres aux frontières, et ce malgré une résolution de l’ONU exigeant le droit au retour : résolution qui, bien que revalidée près de 100 fois, ne sera jamais respectée par Israël. Au final, un non-sens en guise d’Etat, qui reste aujourd’hui schizophrénique, capable d’envoyer un transsexuel à l’Eurovision tout en choisissant un ministre des Affaires Etrangères dont le racisme ferait passer notre borgne national pour l’abbé Pierre.

Dans la tradition de ses pères spirituels du burlesque, Keaton et Chaplin, qui montrèrent en leur temps l’absurdité de la première Guerre Mondiale, c’est bien ce non-sens que le réalisateur du sublime Intervention Divine, Elia Suleiman, poète-cinéaste arabe israélien longtemps exilé (un de ces 1,3 million de Palestiniens qui purent avoir la nationalité israélienne sans bénéficier totalement des mêmes droits que leurs concitoyens juifs), a décidé de décrire poétiquement en quatre tableaux, tout en racontant l’histoire de sa famille depuis 1948.

La scène d’introduction, où Elia Suleiman, revenant au pays, se retrouve au milieu de nulle part à cause d’ un chauffeur de taxi israélien qui ne reconnait plus son chemin en implorant Dieu « qui l’a abandonné », est infiniment symbolique de cette situation où tous se demandent,

Palestiniens ou Israéliens, pourquoi ils sont dans cette galère sans issue. Et dans ce no man’s land, au milieu d’une nuit d’orage, l’esprit de Suleiman refait l’histoire de son pays et de son père disparu, résistant en 1948 à Nazareth donné pour mort après que les soldats l’aient jeté dans un ravin (mais depuis 2000 ans, c’est une ville où l’on ressuscite plus facilement qu’ailleurs…).

Il revient sur son enfance dans une école juive où la lobotomisation sioniste des élèves filait bon train ; sur les deux intifada… et jusqu’à aujourd’hui. Et chacune des périodes est l’occasion, toujours de manière tendre et burlesque, de montrer le dérisoire de tout, un désespoir tranquille mêlé de cynisme donnant à chaque Palestinien une force incroyable pour surmonter l’humiliation et la violence. Sans trop dévoiler le film, on rit encore à ce voisin aux théories politiques ubuesques qui, à chaque revers des Palestiniens (et ils furent nombreux), tente de s’immoler par le feu, mais ne parvient jamais à craquer l’allumette fatale… Ou, dans un contexte plus récent, Suleiman montre que la principale arme face aux Israëliens est le dédain et l’indifférence, comme quand ce jeune homme arpente la rue de long en large en téléphonant, sans se soucier une seconde du canon d’un tank qui le suit à 180°.

La force de Suleiman est de mêler étroitement émotion et burlesque : ainsi, dans une scène bouleversante, Elia écoute les larmes aux yeux, avec sa mère devenue muette, la magnifique chanteuse égyptienne Oum Kalsoum. Avec un sens du cadre splendidement théâtralisé, et sa dégaine d’échalas égaré omniprésente, Suleiman rappelle infiniment Tati qui comme lui savait, avec une économie quasi-totale de mots et le burlesque des situations, souligner de manière impitoyable la connerie humaine. Ici le clown blanc a une jolie gueule d’Arabe et on en est totalement ravi, et un immense éclat de rire ou la fulgurante beauté d’instants poétiques sont les preuves vivantes d’une âme que jamais la crétinerie assassine d’un Netanyahu ou d’un Lieberman ne pourra abattre. »

ET VOICI LE TEXTE DE YANN MOIX PARU DANS LE FIGARO /

Figaro_Moix.jpg

Pour Grossir ce texte, aller sur le blog des cinémas Utopia :

[http://www.cinemas-utopia.org/U-blog/avignon/index.php?post/2009/12/20/UTOPIA-SUR-LES-BANCS-D-INFAMIE%E2%80%A6
->http://www.cinemas-utopia.org/U-blog/avignon/index.php?post/2009/12/20/UTOPIA-SUR-LES-BANCS-D-INFAMIE%E2%80%A6]

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