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BDS : Dexia obligé de rendre des comptes lors de son AG

A Bruxelles, mercredi dernier, les militants ont manifesté à l’extérieur et à l’intérieur de l’assemblée générale des actionnaires de Dexia, la banque belgo-française qui prétend avoir arrêté de financer les colonies israéliennes. Voir la vidéo et le compte rendu de l’AG où le PDG a eu bien du fil à retordre.


Une vingtaine de militants dotés d’une action DEXIA ont interpellé tour à tour Jean-Luc Dehaene, président du C.A, puis Pierre Mariani, l’administrateur-délégué français, (qui, en plus de ses 1.000.000 € de salaire annuel percevra un total de 800.000 € de bonus pour l’année 2009).

Rappelons que e groupe Dexia a pris l’engagement vis-à-vis de la Commission Européenne, de réduire fortement sa taille et de « sortir des territoires et des activités non stratégiques ».

D’emblée, Dehaene se dit « étonné » d’avoir reçu « beaucoup de courrier » d’actionnaires à propos de l’activié de Dexia en Israël, car – dit-il – « il n’y a rien de nouveau ». Il réaffirme tout d’abord que Dexia-Israël « agit aussi bien au bénéfice des municipalités israéliennes que des municipalités arabes », et précise que celles-ci « s’en félicitent ». On relève quand même qu’alors que si la population arabe et la population juive israélienne représentent grosso-modo chacune 50% de la population de la « Palestine historique », ce que J-L Dehaene appelle « les municipalités arabes » ne bénéficieraient que de moins de 10% des prêts accordés par Dexia-Israël. Pas vraiment de quoi se présenter comme des promoteurs de l’égalité entre les deux populations, donc…

Le président de Dexia poursuit en rappelant que la direction du groupe a « clairement dit depuis septembre 2008, et même en fait depuis juin 2008, qu’aucun nouvel engagement de crédit n’est consenti par rapport aux colonies » israéliennes. « En ce qui concerne les engagements pris dans le passé, il n’est pas commercialement possible d’y mettre fin, et donc nous respectons les engagements pris mais il y a déjà une forte réduction de l’en-cours des prêts : de juin 2008 à ce jour la réduction est de 41% ».

J-L Dehaene confirme qu’il n’y « plus aucun engagement nouveau, et qu’on est donc dans une stratégie d’extinction progressive ».

Le bourgmestre de Viroinval, M. Bruno Buchet, le premier, prend la parole et fait état des informations reçues par la « Plate-forme Palestine occupée – Dexia impliquée » avec l’aide de l’organisation israélienne « Who profits » selon lesquelles Dexia-Israël a encore accordé au moins un prêt, en mai 2009, à une colonie juive.

Réponse de Dehaene : « si vous avez des informations précises, et des preuves, il faut nous les transmettre, ce sera examiné « .

Le bourgmestre de Viroinval – dont la commune, comme une trentaine d’autres à ce jour, a adopté une motion contre la complicité de DEXIA avec la colonisation de la Palestine – s’interroge alors à haute voix sur des mesures de rétorsion que DEXIA semble avoir prises. En effet, dit-il, des associations de sa commune qui se sont adressées à DEXIA pour obtenir un sponsoring culturel ou sportif ne l’ont pas obtenu, et un responsable du service sponsoring leur a indiqué que ce refus s’expliquait par « l’attitude de la commune vis-à-vis des colonies juives ».

Dehaene : « les dépenses de sponsoring ont été très fortement réduites dans le cadre de la politique de compression des dépenses, et le lien que vous établissez avec l’attitude des communes à propos de l’action de Dexia en Israël ne correspond pas à une politique » de Dexia. Evidemment, il n’y a pas de preuve écrite…

Après M. Buchet, plusieurs actionnaires – nos « infiltrés » – se succèdent au micro, tantôt en français, tantôt en néerlandais. Ils reviennent, inlassablement, sur le mensonge apparent : le financement des colonies n’a pas cessé puisque non seulement les contrats anciens se poursuivent mais on a trouvé la trace d’au moins un prêt postérieur à l’assemblée des actionnaires de l’an passé. « Des représentants de l’organisation Who Profits sont présents à Bruxelles, vous pouvez les rencontrer », insistent-ils.

Dehaene : « si le prêt dont vous parlez existe, ce n’est pas conforme aux instructions qui ont été données et je n’en suis pas informé ». Mais il ne semble pas outre mesure désireux de rencontre les gens de Who Profits… « Ils sont là, on peut les faire entrer si vous voulez », propose un de nos « infiltrés ». « Seulement s’ils sont actionnaires », rétorque Dehaene, avec son style inimitable.

Philippe Pourbaix, un des animateurs de la « Plate-forme Dexia » revient encore à la charge, fournit plus de détail sur le fameux prêt, d’un montant de 1,4 million d’Euros, accuse Dehaene de mentir aux actionnaires et d’avoir « une attitude suicidaire sur le plan de la réputation de la banque ». Le président s’énerve un peu, sautille sur son siège, enlève ses lunettes, se passe la main sur les yeux, remet ses lunettes. Il bout. « Fournissez-nous tous les éléments dont vous disposez, nous les examinerons et s’il y a lieu les mesures qui s’imposent seront prises », dit-il pour tenter de couper court.

« Votre attitude sape la confiance des actionnaires, et des clients de la banque, notamment les communes, qui attachent de l’importance aux critères éthiques », insiste le représentant d’une commune flamande. Pour la Xième fois Dehaene répète : Dexia-Israël est dans un « uitdoofscenario » , un scénario d’extinction progressive des financements des colonies.

Mais d’autres essaient encore de le « cuisiner » un peu à propos de Jérusalem-Est, car il a déclaré il y a un an que « c’est un autre problème » que la Cisjordanie, alors qu’aux yeux du monde entier (et de l’ONU et aussi du droit international) c’est bel et bien un territoire palestinien colonisé.

Dehaene s’énerve, s’embrouille devient confus : d’une part il affirme que « pour autant qu'[il] sache » l’arrêt des prêts de Dexia-Israël « c’est Jérusalem-Est compris », puis se reprend, commence une phrase dans laquelle il semble dire que « Jérusalem-Est n’existe pas »… La phrase reste suspendue, inachevée, incompréhensible. En fait, il y a tout lieu de croire que Dexia-Israël se conforme à la position du gouvernement, pour qui Jérusalem « réunifiée » est « la capitale indivisible et éternelle d’Israël ». C’est en ce sens que « Jérusalem-Est n’existe pas » : il n’y a qu’une seule Jérusalem, et ils considèrent qu’elle est à eux… Point final. »

VOIR LA VIDEO :


[http://www.youtube.com/watch?v=2VjDNA0WvBM
->http://www.youtube.com/watch?v=2VjDNA0WvBM]

CAPJPO-EuroPalestine