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Boycott d’Israel : médias, ministres et autres valets français tentent de sauver les meubles

Israêl refuse toute enquête internationale sur son assaut de la flotille de la Liberté dans les eaux internationales. Israël refuse que l’Union européenne inspecte les bateaux humanitaires avant leur départ pour Gaza. Mais Israël pousse des cris d’orfraie face à l’amplification du boycott citoyen qui grandit dans le monde entier. Ses valets de pied tentent vainement de venir à la rescousse.


Frédéric Mitterrand, notre ministre de la culture (avec un tout petit « c ») vient de monter au créneau face à la décision des cinémas UTOPIA de déprogrammer un film israélien, juste après l’attaque sauvage du Marmara. Il exprime sa « déception » et agite, des menaces à peine voilées en évoquant le fait que ce réseau de cinémas « est fortement et constamment soutenu par les pouvoirs publics », rapporte l’AFP.

Il emboite ainsi le pas au CRIF, qui s’indigne contre « la chasse aux sorcières » dans une envolée à la gloire de la liberté, qui vaut son pesant de cacahuètes, de la part de ces geôliers patentés :

« Films israéliens interdits ou censurés ! Livres saisis demain ou retirés aujourd’hui ? Revues censurées, pièces enlevées ? Ballets déprogrammés ! On assiste à la pression toujours plus accentuée d’une idéologie réactionnaire de force contre quelque chose qui meurt béatement, avec couronnes et fleurs de rhétorique, dans une tombe: LA LIBERTÉ ! » »

Si, si. ce n’est pas une blague, c’est sur :
[http://fr.news.yahoo.com/2/20100610/tcu-film-israelien-deprogramme-desapprob-0b4785e.html
->http://fr.news.yahoo.com/2/20100610/tcu-film-israelien-deprogramme-desapprob-0b4785e.html]

Notre journal de révérence préféré n’est pas en reste, qui s’écrie, la main sur le coeur : « Ne boycottons pas les artistes israéliens » :

[http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/06/09/ne-boycottons-pas-les-artistes-israeliens_1370026_3232.html#xtor=AL-32280340
->http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/06/09/ne-boycottons-pas-les-artistes-israeliens_1370026_3232.html#xtor=AL-32280340]

Au parlement israélien, on s’affole. Vingt-cinq députés de l’Etat le plus démocratique du M.O. viennent de déposer un projet de loi permettant de réprimer tout acte ou proposition de boycott contre Israel, ainsi que tous les Israéliens donnant des informations de nature à permettre le boycott d’israël.

Sont particulièrement visées, par de lourdes amendes, des associations israéliennes, telles que la Coalition des femmes pour la Paix, New Profile, et le Boycott de l’Intérieur.

Pour les non-Israéliens qui préconisent de boycotter Israël : interdiction de pénétrer dans le pays pendant un minimum de 10 ans (et quand ils disent « le pays », comprenez territoires palestiniens inclus — tout ce qui est à toi, est aussi à moi !).

L’Autorité Palestinienne se trouve également visée par une mesure de rétorsion, désormais classique de la part d’Israël : la non restitution des sommes dues aux Palestiniens.

Il faut dire, comme le souligne le journal suisse Le Temps, dans son édition de jeudi, que le boycott des criminels de guerre a pris une nouvelle dimension avec le massacre prémédité des volontaires internationaux.

« Plusieurs concerts ont été annulés à Tel-Aviv, un film israélien a été
déprogrammé en France… Le petit festival folklorique de Montrejeau, en Haute-Garonne, vient de renoncer à la venue d’une troupe israélienne.
Un nombre croissant d’artistes appelle à un isolement culturel de l’Etat hébreu suite au raid contre la «Flottille de la liberté» (…).

Ils n’iront pas en Israël. Les Pixies, Gorillaz ou encore Santana ont
décidé d’annuler des concerts suite au raid de Tsahal sur la flottille
de militants pro-palestiniens en route vers Gaza. L’écrivain suédois
Henning Mankell, embarqué sur l’un des bateaux et arrêté par l’armée
israélienne le 31 mai, songe à ne plus être vendu dans ce pays.
«J’apprends que je vais être expulsé. L’homme qui m’annonce cela ajoute
qu’il apprécie mes livres. J’envisage de m’arranger pour ne plus jamais
être traduit en hébreu. C’est une pensée qui n’a pas encore atteint son
fond», raconte-il dans Libération.

L’idée d’un «boycott culturel» avait déjà été évoquée après l’offensive
«Plomb durci» lancée fin 2008 à Gaza. Le cinéaste suisse Fernand Melgar,
par exemple, avait alors décliné une invitation au Festival
international du documentaire de Tel-Aviv. L’embargo semble aujourd’hui
gagner en ampleur. «Il arrive un moment où l’on ne peut plus se taire,
l’indignation doit se manifester, note Patrick Troudet, directeur du
cinéma Utopia de Bordeaux. On réagit avec nos moyens. Des dockers
sud-africains ont refusé de décharger des cargos israéliens; nous avons
décidé de reporter la sortie de ce film à plus tard. La culture est
forcément un acte engagé.»

«Le boycott n’est pas injuste», estime Eyal Sivan.

«Enfin, déclare le cinéaste israélien, les gens de culture en Europe et ailleurs se sont décidés à passer à l’action pour suppléer à l’inertie de leurs gouvernements. Ils envoient ainsi un signal aux Israéliens: «Vous ne pouvez pas continuer à soutenir les actes criminels de vos dirigeants et bénéficier en même temps d’une vie normale». En ce sens, ces actions ne sont pas seulement pro-palestiniennes mais aussi pro-israéliennes. Le boycott serait injuste? Je ne le crois pas car une majorité écrasante de la population soutient la politique de notre gouvernement. Qui profite des
expropriations des Palestiniens? Qui jouit d’un niveau de vie vingt fois
plus élevé que celui des habitants de la bande de Gaza? Comment Béjart
peut-il danser à Tel-Aviv alors que les gens qui vivent à 25 kilomètres
de là ne peuvent même pas assister à ses spectacles? Moi-même, je refuse
de participer aux événements soutenus par l’Etat israélien. En tant
qu’artiste, j’ai le devoir de faire passer un message.»

Le choeur des hypocrites, qui mettent en garde contre « l’amalgame entre culture et politique », a sans doute oublié que pour l’Afrique du Sud de l’apartheid, le boycott sous toutes ses formes a finalement été jugé très « moral ».

CAPJPO-EuroPalestine