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Pour le Times, Sarkozy ravive « les souvenirs de la Gestapo »

L’affaire de la déchéance de la nationalité française, et celle des Roms, dans le cadre de la politique soi-disant sécuritaire de Sarkozy, suscite des réactions très choquées dans la presse étrangère.


Après le New York Times, l’ONU et El Watan, c’est au tour du quotidien britannique de dénoncer la politique sécuritaire du président français, notamment à l’égard des Roms.

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«  »En expulsant les Roms en masse, Nicolas Sarkozy rappelle les souvenirs de la Gestapo », titrait le Times.

Depuis le lancement de sa politique sécuritaire, Nicolas Sarkozy a mauvaise presse à l’étranger. En témoigne l’article du quotidien The Times paru mardi 17 août sur le témoignage d’une famille de Roms vivant en France depuis six ans.

Ce n’est pas la première fois que la presse étrangère réagit vivement aux déclarations du président de la République sur sa politique de sécurité.

La semaine dernière, les experts du Comité de l’Onu pour l’élimination de la discrimination raciale (Cerd) épinglaient déjà la France sur sa politique envers les étrangers, jugée discriminante. Le comité a par ailleurs noté une « recrudescence notable du racisme et de la xénophobie » dans le pays.

La presse algérienne n’a pas tardé à réagir, fustigeant les déclarations des responsables UMP, qui avaient mis en doute la validité du rapport des Nations Unies au prétexte que certains membres du Comité appartiendraient à des pays ne respectant pas les droits de l’Homme.

« Paris au banc des accusés », écrivait El Watan samedi, estimant que « le climat détestable qui règne dans l’Hexagone ces dernières semaines inquiète la presse internationale mais aussi les institutions ». Ce sont « des représentants de la droite française en cours de lepénisation », affirmait le Quotidien d’Oran.

Outre le démantèlement des camps illégaux de Roms, c’est tout le chapitre sur la déchéance de la nationalité française qui étonnait le 6 août dernier le New York Times, « attisant dangereusement les sentiments anti-immigrés ». Pour le quotidien américain, il ne s’agit là ni plus ni moins que de « calculs politiques à court terme » en faveur de Nicolas Sarkozy.

« Dans un pays qui a longtemps défendu avec orgueil le principe d’égalité de tous les citoyens français, la loi doit être la même pour tous. Cela vaut donc pour le père de Nicolas Sarkozy, d’origine hongroise, tout comme son épouse, italienne naturalisée française », ironisait alors le journal.

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/politique/20100817.OBS8627/pour-le-times-sarkozy-ravive-les-souvenirs-de-la-gestapo.html

En France, les journalistes qui condamnent franchement cette dérive fasciste sont plus rares. Eric Fottorino écrit néanmoins dans l’édition du 18 août du Monde :

« Depuis la « racaille » et le « Kärcher », ces marques de fabrique du sarkozysme, depuis la création du ministère de l’identité nationale et de l’immigration, rapprochement douteux suggérant que la seconde menace la première, le président construit le même mur. Celui des préjugés, des stéréotypes, des ennemis de l’intérieur. Celui de la défiance entre un Eux et un Nous, entre la France des « vrais » Français et la souffrance de tous ceux qui ne volent ni ne tuent, mais portent les stigmates de l’étranger. Le chemin a rarement été aussi court entre l’amour de soi et la haine des autres. La désignation de boucs émissaires n’effacera pourtant jamais la délinquance ni l’affaire Woerth-Bettencourt.

Le résultat est là : les mots ont été choisis comme autant d’armes qui créent la polémique et anesthésient la pensée. Par sa brutalité verbale et physique – on ne parle plus que de démantèlements de camps roms illégaux -, le pouvoir ferme la porte à toute réflexion intelligente. Là où il faudrait proposer, on ne peut que protester. Langage d’exclusion, d’élimination. Refus de remonter à la source des maux. Jeter les gens à la rue, miser sur la répression et réduire les moyens éducatifs : n’est-ce pas la pire manière de combattre la délinquance ?

Cette politique de l’humiliation donne une vision dégradante de l’action publique. La France n’est pas un pays raciste. Mais en activant les pulsions du racisme, l’exécutif bafoue nos principes et nos valeurs. L’article premier de la Constitution, faut-il le rappeler, affirme que la République « assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d’origine, de race ou de religion ».

CAPJPO-EuroPalestine