Le peuple est là et il est loin d’avoir dit son dernier mot tant en Egypte où les manifestations se poursuivent, qu’en Tunisie où l’émir du Qatar vient de se faire « accueillir » aux cris de : « Ni l’Amérique ni Qatar, le peuple tunisien est libre ! »
– Le blog de Sylvie Nony, enseignante au Caire :
« C’est vrai, il fait très froid cet hiver. Enfin tout est relatif, mais dans la journée, le thermomètre peine à tutoyer les quinze degrés, et dès le soir venu, les pulls et les doudounes, les réchauds et les vins chauds s’imposent.
Mais l’hiver dont les médias français parlent c’est celui qui se serait abattu, après un printemps qu’ils n’avaient pas vu venir, et un été qui n’est jamais arrivé. Là, ils en sont sûrs, tous leurs thermomètres le disent : les pays arabes rentrent dans l’ère glaciaire et Moncef Marzouki doit rendre des comptes : qu’a-t-il fait depuis 30 jours et 30 nuits qu’il a le pouvoir ? Non mais des fois, c’est pas un autocrate en puissance qui va berner nos fins limiers politiques !
Outre que l’ère glaciaire précédente n’a pas fait beaucoup frissonner certains des donneurs de leçon de démocratie d’aujourd’hui, on est en droit de se demander quelles lunettes chaussent-ils pour aborder un phénomène aussi inédit ? Certes, de nos jours, Nadine Morano en un tweet peut en déclencher mille autres qui, même critiques, ont l’heureux avantage de faire parler de sa personne, pourtant assez inintéressante. Certes, en quelques secondes, des ordinateurs de banques mondiales peuvent échanger des dizaines de milliers de contrats et provoquer, comme en mai 2010, une chute historique du Dow Jones.
Mais changer un pays, changer un ordre social, est-ce que cela ne mérite pas quelques mois, ou quelques années de patience… dans l’impatience ? Les mentalités évoluent-elles à la vitesse d’un clic ?
Toujours dans le froid, mais qui plus est sans tambour ni trompette pour éviter que la maréchaussée n’arrive la première (ce qui fait que je n’ai pu encore y assister), les jeunes de la révolution, notamment ceux du 6 avril organisent des rencontres dans les quartiers populaires : un vidéo-projecteur, un mur, un mégaphone et une projection militante démarre sur les exactions de l’armée de ces derniers mois, sur l’injustice sociale persistante, puis un débat s’ensuit sur la nécessité de poursuivre la révolution.
– En Tunisie
Des milliers de Tunisiens ont accueilli samedi dernier l’Emir du Qatar aux cris de : « Ni l’Amérique ni Qatar, le peuple tunisien est libre ! », ou encore
« Travail, liberté, dignité ! » .
Les manifestants, dont bon nombre de partisans du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT), ont retrouvé un « Dégage ! » bien senti à l’égard d’un gouvernement qatari accusé d’ingérence.
Venu assister aux commémorations du premier anniversaire de la révolution tunisienne, Hamad Ben khalifa Al Thani a pu constater que la transition démocratique en Tunisie a bien lieu.
CAPJPO-EuroPalestine