Un restaurant connu de Jérusalem ne va plus employer de serveuses le jeudi soir à la demande des étudiants d’une école religieuse juive qui aiment le fréquenter, et qui ne sauraient côtoyer des femmes pendant leur dîner ! L’association « Be Free Israel » appelle au boycott du restaurant.
Le propriétaire, raconte Haaretz, a cédé sous la menace de se voir retirer le label casher délivré par les autorités religieuses.
Haim Safrin, qui sert des spécialités d’Europe de l’Est, se plaint que l’organisme privé qui garantit les certificats délivrés par le rabbinat lui mettrait le couteau sous la gorge. Ce qui apparemment n’est pas inhabituel.
La nourriture elle-même ne semble pas le seul critère retenu pour obtenir ou garder ce certificat, quasiment indispensable à Jérusalem, l’affiliation religieuse ou spirituelle de propriétaires, la clientèle qu’ils accueillent, étant de plus en plus mis en cause par ces organismes.
Be Free Israel, un groupe qui revendique la liberté religieuse et le pluralisme, a appelé au boycott du restaurant, et annonce une manifestation devant celui-ci.
Le propriétaire cherche à trouver un « compromis », face à ses interlocuteurs qui lui demandaient de licencier toutes les serveuses. Faisant valoir qu’il a aussi une clientèle féminine, il a finalement accepté de se priver des serveuses le jeudi uniquement, ces messieurs de l’école religieuse affectionnant particulièrement ce soir-là.
Il proclame qu’il a réussi à préserver l’emploi permanent d’un seul serveur arabe, et que c’est déjà bien !
«Parfois, Baruch Marzel et Itamar Ben-Gvir débarquent, dit Safrin, faisant référence à deux personnalités d’extrême droite et ils me lancent « débarrassez nous de cet Arabe, pourquoi employez-vous des Arabes ? ».
Il souligne qu’il n’a pas cédé sur ce point.
(Traduit par Carole SANDREL)
Source :
http://www.haaretz.com/print-edition/news/jerusalem-eatery-cuts-back-on-female-help-to-meet-kashrut-restraints-1.418330
CAPJPO-EuroPalestine
