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Témoignage de Sarah, étudiante de 23 ans, prête à remettre ça !

« Dimanche 15 avril à 6h départ pour Tel Aviv via Francfort, j’embarque avec bagage en soute. Tout se passe bien. Arrivée vers
8 h à Francfort, j’attends pour embarquer pour le vol Francfort Tel Aviv et je passe les contrôles allemands sans aucun problème.

Décollage à 10h environ et arrivée vers 14h30 à Tel aviv.

Au moment de débarquer, je m’aperçois qu’il y a une dizaine de policiers israéliens en civil qui nous attendent. Je passe ce premier barrage sans problème, peut être grâce à mon grand sourire et ma pensée vers mes amis palestiniens.

Deuxième barrage sur le chemin pour aller récupérer les bagages et passer le contrôle, que je passe avec succès. Décidément, je n’ai pas l’air d’une terroriste. Les descriptions faites par le gouvernement israélien ne doivent pas me correspondre.

Arrivée au guichet de contrôle des passeports, je présente le mien au jeune homme du guichet; il le regarde quelques secondes puis me demande en anglais : « Pourquoi venez vous en Israël ? Je lui réponds que je ne comprends pas l’anglais, mais je lui dis en Français : « je vais à Bethléem ».

– « Ah, Bethléem ? Vous allez faire quoi là bas?

– « j’ ai une invitation pour un projet de construction d’une école ».

Là, ses talents de détective se réveillent. Petit sourire en coin, il demande alors : « Quel est le prénom de ton père ? »

Je lui fais alors remarquer que cette question n’a rien a voir avec mon voyage, mais il me repose la question 3 fois, et passe un coup de fil, puis me demande d’aller dans un bureau. Je rejoins donc ce bureau , on me fait attendre mais on ne me rend pas mon passeport. Après 10 minutes d’attente une femme vient me poser des questions encore en anglais, je lui ré explique que je suis française et que je ne comprends pas l’anglais. Elle me dit d’attendre. Une traductrice arrive et me demande mon âge, ma profession, et pourquoi je veux aller à Bethléem. Je lui montre alors l’invitation, puis elle débite d’un trait :
« Mais c’est quoi cette mission, combien y a-t il de personnes, qui t’a envoyée ? Tu n’es pas une touriste ! Tu n’as rien à faire ici !

Je lui réponds que je souhaite simplement aller à Bethleem pour les aider dans ce projet qui est écrit noir sur blanc dans la lettre, que c’est une visite amicale et que j’irai également visiter Jérusalem . Elle ne me reponds pas et me demande de la suivre dans une autre salle.

En passant je récupère mon bagage sur le tapis. Arrivée dans la salle je vois des Italiennes dans la même situation que moi en train de se faire fouiller. Il y a des journalistes israéliens qui essaient de filmer. Je m’assois et 30 min plus tard, on me prend ma sacoche, on la vide sur un tapis, en me narguant. Une femme me demande de la suivre dans une pièce, d’enlever mon voile, mes chaussures, de me déshabiller presque entièrement. Un bon quart d’heure en tout.

Après quoi, sans avoir eu le choix, je me retrouve dans un avion à destination de Francfort avec un autre participant à la mission, mais avant cela une série de recommandations haineuses et menaçantes me conseillant de ne pas remettre les pieds ici.

Pas effrayée, mais trouvant pitoyable leur comportement d’autistes, je ne cessais de penser aux Palestiniens sous leur botte, humiliés en permanence.

L’hôtesse est venue me consoler dans l’avion, m’a rendu mon passeport et m’a donné mon billet pour Francfort, et celui pour Francfort-Marseille.

Bien que de courte durée, cette expérience m’a convaincue de la volonté de maintenir le peuple palestinien dans l’isolement le plus total.

Et elle ne m’a certainement pas dissuadée de manifester à nouveau ma solidarité, et de continuer à tenter de me rendre en Palestine, jusqu’à ce que le monde bouge, jusqu’à ce que le mot liberté devienne une réalité »

Sarah