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Bienvenue en Palestine : Jocelyne, 71 ans, institutrice retraitée, n’a pas dit son dernier mot…

Et pour commencer, elle a obtenu un article dans son journal régional à Chalon.


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CHALON : Jocelyne Monneret eût aimé atteindre la Palestine. Mais…

Le dimanche 29 avril 2012.

Plusieurs jours après avoir –au même titre que d’autres- essuyé le refus des autorités israéliennes de prendre les airs afin de se rendre en Palestine au nom de la solidarité, Jocelyne Monneret ne décolère toujours pas. Et ce fait, loin de l’abattre, inciterait plutôt l’opiniâtre septuagénaire à persévérer, de façon que cette forme d’injustice ne se réitère pas. Tour d’horizon pour infos-chalon.

Pas de Palestine, mais pas davantage de « motus et bouche cousue »

Elle n’offre pas vraiment le profil d’un terroriste, d’un serial killer, et n’est, jusqu’à preuve du contraire, pas fichée au grand banditisme. Pas encore ! Et pourtant tout, dans sa récente mésaventure, en porte les stigmates. Certes, la San-rémoise ne réfute pas le moins du monde le militantisme qui lui colle à la peau dès lors qu’un, ou des dysfonctionnements, affectent la dignité de l’être humain. Mais de là à devoir être entravée dans ses mouvements et à subir de plein fouet une fin de non-recevoir en ayant les ailes coupées quant à la libre circulation dans les Territoires palestiniens, même si la situation est hypersensible…

Fruit de l’association CAPJPO-EuroPalestine (Coordination des appels pour une paix juste au Proche-Orient) fondée en février 2002, la grande mission internationale « Bienvenue Palestine 2012 » (il y a eu un précédent en juillet 2011 ) instaurée pour en particulier rompre la réclusion palestinienne en Cisjordanie et à Jérusalem Est, n’a pas laissée de marbre la battante de la banlieue chalonnaise. Preuves de l’engagement moral de celle qui n’avait jamais fait quelque chose de particulier pour la contrée en question, les deux réunions auxquelles elle a assisté à Lyon, début mars et le 1er avril, l’amenant à recevoir une invitation en bonne et due forme de la part de l’association Education, le Jeu et l’Enfant sise à Bethléem.

Et puis patatras ! Le bel ordonnancement vacille soudainement sur ses bases. « Nous étions au total un millier, répartis sur plusieurs sites, à avoir pris un billet d’avion pour Tel Aviv le dimanche 15 avril. Il faut aussi savoir que beaucoup de gens ne sont pas venus, mais ont aidé. Sur les soixante-dix personnes qui se sont présentées à l’aéroport de Genève, seules vingt-sept ont pu partir pour Tel Aviv, sur des critères très nébuleux. Elles ont été incarcérées à leur arrivée. Une a réussi à cacher son téléphone portable (il leur était interdit de téléphoner durant leur détention). Une seule personne a été remise d’office dans l’avion, une autre a été battue. Le consul est venu les voir le lundi, il leur a répondu qu’Israël avait le droit.

« A la suite de quoi les « empêcheurs de tourner en rond » ont entamé une grève de la faim, laquelle aura duré un jour et demi pour Jocelyne. Finalement le jeudi soir une partie des captifs auront pu effectuer le voyage retour. Retenue contre son gré sur le sol helvétique, Jocelyne a sa petite idée sur le pourquoi du comment. «Les policiers israéliens ont perquisitionné en amont chez le responsable de l’association palestinienne, et lui ont pris son ordinateur. Concernant la politique d’Israël, elle consiste à empêcher quiconque d’aller en Palestine. Il y a d’ailleurs eu des bavures, comme ces quatre cents personnes qui ne participaient pas du tout à cette mission et qui ont été coincées, avec parmi elles un diplomate avec sa femme, le représentant d’un laboratoire allemand… »

Son amour-propre et son honorabilité en ont pris un coup. « Je ne m’attendais vraiment pas à représenter un danger potentiel, on allait poser la première pierre d’une école. Je suis militante, d’accord, mais je n’ai jamais eu de problèmes, je ne suis pas une terroriste ! Nous étions déterminés, mais nous avons manifesté pacifiquement. On parlait, on argumentait, on n’est pas pour la bagarre ! Il nous semble très important qu’il n’y ait pas d‘apartheid. Il y a beaucoup d’Israëliens qui sont pour une solution pacifique des deux Etats.

« Une manifestation a eu lieu dans un premier temps à l’aéroport de Genève le dimanche matin. On a remis ça à Lyon devant l’Hôtel de ville avec le collectif 69 le lundi, où il y avait une centaine de personnes. Le mardi nous avons mené une action à la préfecture ; on a sorti les tentes, les pancartes dans le hall. Il n’y a pas eu d’audience car le préalable était l’évacuation. Nous avons ensuite fait le siège du commissariat car un jeune y avait été conduit. »

Plus que jamais remontée

Nullement décidée à en rester là, Jocelyne a écrit à l’ambassade d’Israël à Berne, histoire quand même de récolter à tout le moins un minimum d’explications. Elle attend…En tout cas elle n’a pas pactisé avec la résignation. « Ça a confirmé ma détermination à soutenir le droit des Palestiniens dans leur lutte contre le gouvernement israélien et ses méthodes. Il est important de faire savoir au commun des mortels que la Palestine est un camp retranché où il n’y a pas de liberté, à cause de l’attitude dictatoriale du gouvernement israélien. Il agit en toute impunité. «

Quid de l’avenir ? « Je compte bien reparticiper à une mission pour montrer que plus on sera nombreux et plus l’Etat d’Israël aura des difficultés à gérer la situation. J’aimerais également y aller dans d’autres circonstances, car je suis curieuse. »

Michel Poiriault

http://www.infos-chalon.com/article.php?sid=33874&thold=0