Header Boycott Israël

Le pillage de la mer Morte : L’exploitation illégale par Israël des ressources naturelles en territoire palestinien.

Un nouveau rapport met en lumière la manière dont la firme israélienne AHAVA pille les ressources palestiniennes en Mer Morte. Destruction et pillage sont souvent les deux mamelles de la colonisation. Pourquoi donc Israël s’en priverait puisque les grandes puissances n’ont rien fait pour l’en empêcher depuis plus de 60 ans, bien au contraire !


ahava_pillage_mer_more.jpgUn nouveau rapport d’Al-Haq, l’organisation palestinienne des droits de l’homme, accuse Israël d’« encourager et faciliter l’exploitation des ressources naturelles palestiniennes et d’aider activement à leur pillage par des acteurs privés », dans la région de la mer Morte, en Cisjordanie occupée.

En subventionnant financièrement la colonie de Mitzpe Shalem et en autorisant l’extraction de la boue de la mer Morte par Ahava Dead Sea Laboratories Ltd., Israël aide ces « premiers responsables du crime de guerre qu’est le pillage », se mettant ainsi « ouvertement en position de violation de ses obligations en tant que puissance occupante dans les TPO (Territoires Palestiniens Occupés) », déclare le document.

Le rapport, qui a déjà attiré l’attention des médias, dont The Guardian, Inter Press Service, et le groupe australien de Fairfax Media, fait suite à une série de victoires dans la campagne Stolen Beauty Campaign (Beauté volée contre Ahava), campagne qui fait partie du mouvement Boycott, Désinvestissement et Santions (BDS).

En été, l’Église méthodiste unie, l’Église presbytérienne américaine et l’Église unie de Canada ont toutes choisi de boycotter les produits « israéliens », et Ahava fut mis en évidence comme principal contrevenant à la conférence de chacune de ces Églises.

En juillet dernier, Abigail Disney, une héritière de Roy E. Disney et partenaire d’affaires de Shamrock Holdings, actionnaire à 18,5 % d’Ahava, dénonça également la société.

Plus tôt, cette année, un distributeur au Japon, ainsi qu’une chaîne de vente au détail en Norvège ont cédé aux pressions de l’opinion publique, et ont retiré Ahava de leurs inventaires.

Ahava a également été confronté à des protestations de la part de scientifiques et cinéastes britanniques, de même que d’universitaires européens, qui ont signé des déclarations s’opposant à toute forme de collaboration avec Ahava de la part du Musée d’histoire naturelle à Londres, des gouvernements et universités européens et de l’Union européenne.

Le rapport d’Al-Haq fait écho à un autre rapport similaire publié en mai par Who Profits, qui faisait remonter la chaîne d’approvisionnement d’Ahava sur les plages occupées de la mer Morte et des bénéfices que la firme versait aux colons illégaux.

Pour les participants à la campagne, les deux publications valent d’être lues. Le rapport d’Al-Haq est particulièrement utile pour le récapitulatif qu’il donne des lois internationales ayant trait à l’occupation, à l’implantation de colonies et au pillage. Voici un extrait du rapport qui propose une brève description d’Ahava en tant que société (avec quelques notes et bien plus d’informations encore sur ce lien) :

« La firme israélienne de cosmétiques Ahava Dead Sea Laboratories Ltd. est installée dans la colonie de « Mitzpe Shalem », sur la rive gauche de la mer Morte, dans les TPO, et elle utilise les ressources naturelles de ce territoire occupé. C’est la seule firme de cosmétiques autorisée par le gouvernement israélien à extraire de la boue dans cette zone et elle propose une gamme infinie de produits manufacturés à partir des minéraux et de la boue extraits de la région de la mer Morte située à proximité de la colonie.

La société, fondée en 1988, ne fabrique pas pour d’autres sociétés ou marchés utilisant d’autres marques et elle possède dans leur totalité trois filiales internationales en Allemagne, au Royaume-Uni et aux États-Unis. En 2007, le revenu annuel d’Ahava était de 142 millions de USD. En 2010, environ 60 pour 100 des revenus d’Ahava provenaient des exportations vers les pays européens et les États-Unis et les 40 pour 100 restants du marché israélien et du tourisme dans la région de la mer Morte.

Parmi les actionnaires d’Ahava, on trouve également Hamashbir Holdings (le fonds d’investissement de B. Gaon Holdings et de la famille Livnat), Shamrock Holdings (le fonds d’investissement de la famille de Roy E. Disney), qui détiennent respectivement 37 et 18,5 pour 100 des actions.

Shamrock Holdings tire profit du Mur de l’annexion et de ses check-points par le biais d’Orad Group, qui fabrique des systèmes électroniques de détection installés dans les clôtures faisant partie du Mur. En outre, la compagnie fournit également des systèmes Siemens de contrôle du trafic pour des routes situées dans les TPO et que seuls les Israéliens peuvent emprunter, et les systèmes CCTV d’Orad Group contrôlent la Vieille Ville dans Jérusalem-est occupée.

Ahava Dead Sea Laboratories Ltd. gère également un centre de visiteurs à des fins de tourisme et de promotion de ses produits à « Mitzpe Shalem ». Ahava engendre en gros cinq fois plus de revenus que les sociétés jordaniennes comparables qui fabriquent et commercialisent des produits de la mer Morte.

Les colonies de « Mitzpe Shalem » et de « Kalia » tirent directement profit de l’exploitation des ressources naturelles palestiniennes et détiennent respectivement 37 et 7,5 pour 100 des actions d’Ahava. Ahava reçoit de nombreux avantages fiscaux du gouvernement israélien, comme la plupart des sociétés situées dans les colonies des TPO, mais les taxes et les sommes payées par la société à Israël ne profitent en aucun cas à la population palestinienne occupée.

Ahava Dead Sea Laboratories Ltd. investit considérablement dans la recherche et le développement sur les effets thérapeutiques des minéraux et de la boue de la mer Morte sur la peau humaine. La firme travaille en collaboration étroite avec de nombreux centres scientifiques israéliens et européens et elles participe à bien des projets de recherche financés par l’UE. En 2011, la firme a reçu 1,13 million d’euros en guise de contribution financière pour sa participation à un certain nombre de projets sponsorisés par le Septième Programme Cadre européen de recherche et de développement (FP7).

Ahava coordonne actuellement le projet « Skin Treat » (traitement de la peau) pour le développement de traitements cutanés et services personnalisés et est également partenaire du projet « NanoReTox » qui étudie les risques des nanoparticules pour l’environnement et leurs effets pour la santé humaine. En outre, Ahava a également rallié le projet « Nanother », dont le principal objectif consiste à développer et caractériser un nouveau système de nanoparticules qui sera utilisé comme agent thérapeutique ou outil de diagnostic pour certains types de cancer. »

Publié sur Mondoweiss, le 3 septembre 2012.

(Traduction de Jean-Marie Flémal pour le site : http://www.pourlapalestine.be)

CAPJPO-EuroPalestine