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Affaire Al Dura : « France 2 déclare la guerre à Israël » (Haaretz)

Scandalisés par les procédés mafieux du gouvernement israélien dans l’affaire Mohamed Al Dura, du nom de cet enfant palestinien abattu par l’armée israélienne dans la bande de Gaza il y a treize ans, France 2 et le correspondant de la chaîne à Jérusalem Charles Enderlin se rebiffent.
« France 2 déclare la guerre à Israël », écrit ainsi le journaliste du Haaretz mercredi soir.


La guerre, vraiment ?

On n’en est pas là. Mais le rapport frauduleux et surréaliste avalisé la semaine dernière par Netanyahou, et concluant que Charles Enderlin, dans son reportage de septembre 2000, avait carrément inventé la mort de l’enfant, a manifestement irrité les dirigreants de la chaîne et leur correspondant.

Le rapport en question était la première intervention officielle du gouvernement israélien dans cette affaire. Au cours des douze années qui viennent de s’écouler depuis la mort de l’enfant le 29 septembre 2000, le gouvernement israélien n’avait en effet jamais remis en cause les conclusions du reportage de Charles Enderlin, à savoir que Mohamed al Dura était selon toute vraisemblance tombé sous des balles tirées par les soldats israéliens.

Au demeurant, alors que pas moins de 1.373 enfants palestiniens ont été tués par l’armée israélienne depuis cette date –selon un rapport de l’organisation israélienne B’Tselem publié cette semaine-, on ne voit pas quel intérêt aurait eu la propagande israélienne, malgré ses recours fréquents et délibérés au mensonge, à « réchauffer » cette affaire-là.

C’était sans compter avec la clique de sionistes français qui, depuis des années, harcèle, menace, et tente d’intimider Charles Enderlin, dans le but d’obtenir son renvoi, soit par France2, soit par les autorités israéliennes.
Peu suspect d’antisionisme, faute de quoi il n’aurait sans doute pas choisi d’émigrer en Israël et d’y effectuer son service militaire, Charles Enderlin a un défaut pire encore aux yeux de cette clique : il publie ce qu’il voit, ce qu’il sait, ce qu’il comprend.

La dite-clique, que recense Charles Enderlin dans son livre consacré à l’affaire « Un enfant est mort », comprend notamment le désormais ex-président du CRIF Richard Prasquier, Alain Finkielkraut, ainsi qu’une série de pseudo-journalistes « enquêteurs » auto-proclamés : Daniel Leconte, Luc Rosenzweig, Denis Jeambar, pour n’en citer que quelques- uns.

On y ajoutera son collègue de France 3 Clément Weill-Raynal, condamné par un tribunal français pour diffamation du père de Mohamed Al Dura, et Philippe Karsenty, « analyste des médias », poursuivi par Charles Enderlin également pour diffamation.

A l’évidence, c’est pour complaire à Karsenty, et exercer une pression sur les magistrats de la Cour de Cassation que le gouvernement israélien a publié son rapport anti-Enderlin le 19 mai. Trois jours plus tard, la Cour d’Appel de Paris devait en effet se prononcer sur cette affaire, avant qu’elle décide de repousser sa décision au 26 juin prochain.

Le problème, c’est que le rapport gouvernemental israélien, entériné par Netanyahou en personne, ne contient strictement aucun élément nouveau, de nature à étayer un tant soit peu la cabale anti-Enderlin.
Surtout, la pseudo-enquête israélienne a été conduite sans qu’à aucun moment, la principale partie mise en cause, Charles Enderlin et sa chaîne, soit invitée à témoigner et à faire valoir son point de vue.

C’est pourquoi les avocats israéliens de France 2 et Enderlin ont adressé mardi une lettre aux deux ministres rapporteurs, Moshe Ya’alon (Défense) et Yuval Steinitz (Renseignement), les sommant de fournir plusieurs informations précises sur l’enquête : composition de la commission, lettre de mission de celle-ci, documents examinés au cours de ce « travail », photographies, identité des personnes interrogées, notamment.

A défaut, une plainte sera déposée.

CAPJPO-EuroPalestine