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Pendant les négociations : escalade des tortures contre les prisonniers en grève de la faim !

Pendant qu’ils « négocient » et parlent même de libérer certains prisonniers, ils s’en donnent à coeur joie pour martyriser ceux qui sont actuellement détenus et en particulier les douze Palestiniens et Jordaniens en grève de la faim dans des prisons israéliennes. Mais pas un mot de la part de Mahmoud Abbas à ce sujet, n’est-ce pas ?


Ces douze hommes sont Ayman Hamdan [94 jours], Emad Al-Batran [85 jours], Ayman Tabeesh [69 jours], Mohammad Tabeesh [49 jours], Adel Hareebat [69 jours], Husam Matir [60 jours], Abd Al Majid Khdeirat [30 jours], Abdallah Barghouthi [90 jours], Mohammad Rimawi [90 jours], Munir Mar’ee [90 jours], Alaa Hamad [90 jours] et Hamza Othman [85 jours].

Addameer décrit les punitions visant à briser leur grève :

Privés de visite d’avocats

agressions, humiliations, isolement, interdiction d’écrire à la famille et amendes

Mohammed Tabeesh, qui en est à son 70ème jour de grève de la faim à l’hôpital de la Prison de Ramleh en solidarité avec son frère, le détenu administratif Ayman Tabeesh, a donné des informations selon lesquelles il aurait été attaqué et traité violemment par des geôliers lorsqu’il s’est déclaré en grève de la faim.

prisonnier_accroupi-2.jpgQuand Mohammed a annoncé qu’il ferait la grève de la faim, il a été immédiatement conduit en isolement où on a voulu lui imposer une fouille au corps. Et comme il s’y refusait, le docteur, les infirmiers et les gardes l’ont mis par terre et ont tenté de le déshabiller. Ils l’ont plaqué au sol et l’ont battu violemment aux mains et aux pieds où il conserve des cicatrices jusqu’à aujourd’hui.

Mohammed a été transféré dans différentes prisons, toujours en isolement, et particulièrement dans celle de Jalameh où il s’est retrouvé dans une cellule de 1 mètre sur 2, sans habits et condamné à payer une amende de 450 shekels pour avoir déclenché la grève.

Il a été interdit de visite pendant deux mois, sans avoir le droit d’écrire à sa famille et sous la menace du directeur de la prison comme quoi à la moindre infraction il serait redevable d’une amende de 5000 shekels.

Cellules insalubres, refus de soin, pieds et poings liés

Pendant son isolement, sa cellule de la prison de Jamleh n’avait pas de fenêtre et de l’air gelé y était injecté, ainsi qu’une lumière fluorescente 24 heures sur 24. Pendant tout ce temps, Mohammed n’avait pas droit ni aux couvertures, ni à la lessive, ni au savon ni au shampooing. Aujourd’hui il refuse toujours de prendre des vitamines et ne prend que de l’eau, du sel et du sucre.

Alaa Hammad qui en est a son 90ème jour de grève dit qu’il a été menacé d’être alimenté par la force s’il ne met pas fin à sa grève. Alaa a commencé à prendre des vitamines durant sa grève de la faim mais a souffert aussitôt d’éruptions cutanées jusqu’à ce que le docteur ait changé ses cachets contre des vitamines liquides. Dès son arrivée à l’hôpital de la Prison de Ramleh le 11 juillet dernier, on a refusé de lui donner des vitamines liquides et il a donc cessé de boire l’eau du robinet et de prendre des compléments. Il est également exposé à des fouilles humiliantes deux fois par jour et ses mains et ses pieds sont liés lors des visites d’avocats.

Hamza Othman a perdu 29 kilos depuis qu’il a débuté sa grève de la faim il y a 85 jours. Il décrit les conditions inhumaines des différentes cellules d’isolement et des hôpitaux dans lesquels il a été transféré depuis le début de sa grève. Dès qu’il l’a annoncée, il a été placé dans une cellule répugnante, en ciment, d’1,8 sur 1,8 m. et interdit de toute forme de communication avec sa famille jusqu’au mois de septembre. Il a été également transféré dans différentes prisons plusieurs fois, y compris l’hôpital de la prison de Marash où il a souffert d’éruptions cutanées mais on a refusé de le soigner pour l’obliger à mettre fin à sa grève. D’autre part Hamza subit des examens quotidiens tandis qu’il est pieds et poings liés et quand, en réponse, il a prolongé sa grève, il lui a été interdit d’utiliser les toilettes pendant 12 heures.

Munir Mar’ee, qui en est à son 90ème jour de grève a été lui aussi placé en isolement lorsqu’il a annoncé qu’il ferait grève, puis transféré plusieurs fois de prison en prison jusqu’à ce qu’il soit maintenu dans de petites cellules d’isolement où il a été privé des règles d’hygiène les plus élémentaires. Quand Munir a été transféré à l’hôpital Suroka, il a reçu des insultes de la part du docteur qui s’occupait de lui. Bien qu’il prenne de l’eau, des vitamines, du sel et su sucre, il a perdu 17 kilos et sa santé est gravement compromise.

Insultes et autres tortures sadiques

Les descriptions de ces grévistes de la faim illustrent les conditions qu’endurent ces 12 prisonniers. Le traitement inhumain de ceux qui rejoignent ce mouvement n’est pas nouveau. Des prisonniers ont témoigné que le service pénitentiaire a employé de nombreuses techniques pour briser leur grève de la faim, y compris celle qui consiste à les enfermer avec des criminels, à cuisiner et manger près de leurs cellules, et à les malmener quand ils sont attachés sur leur lit d’hôpital.

La punition des grévistes de la faim est tout à fait dans l’esprit de la nouvelle législation que le Ministère de la Justice israélienne est en train de préparer pour légaliser l’alimentation par la force des prisonniers palestiniens. Celle-ci est sujette à l’approbation de la Cour. Cette nouvelle législation est en complète violation de la Déclaration de l’Association Médicale Mondiale sur Malte qui affirme que « l’alimentation forcée n’est en aucun cas éthiquement acceptable. Même si l’objectif est probant, l’alimentation forcée accompagnée de mauvais traitement, de coercition, d’utilisation de la force, est une forme de déshumanisation et de traitement dégradant ». L’adoption de cette nouvelle loi va institutionnaliser la dégradation des prisonniers palestiniens et les mettre en danger lorsqu’ils luttent pour obtenir leurs droits élémentaires.

L’association Addameer est très inquiète au sujet de la santé et du bien-être de ces 12 grévistes de la faim. Aussi l’association appelle-t-elle la communauté internationale, en la personne du Secrétaire Général des Nations Unies, M. Ban Ki Moon, ainsi que l’Union Européenne et le Comité International de la Croix Rouge pour garantir les droits des prisonniers.

Source : Addameer

(Traduit par Annie et Pedro pour CAPJPO-EuroPalestine)

CAPJPO-EuroPalestine