Le magnat Bill Gates, fondateur de Microsoft et homme le plus riche du monde, s’est enfin décidé à vendre les actions qu’il détenait au capital de la société de « sécurité » G4S, connue pour sa collaboration avec l’armée et le système pénitentiaire israélien.
Le quotidien britannique The Daily Telegraph a ainsi rapporté vendredi que Gates avait liquidé l’essentiel des 3% du capital de G4S qu’il détenait, ce qui représenterait une cession de l’ordre de 170 millions de dollars (120 millions d’euros).
L’investissement de Gates était d’autant plus honteux qu’il avait été souscrit à travers le fonds caritatif du magnat, la Bill & Melinda Gates Foundation.
L’association palestinienne Addameer, ainsi que de nombreux groupes dans le monde participant à la campagne BDS (Boycott – Désinvestissement – Sanctions) avaient lancé en avril dernier un appel solennel à Gates.
Appel apparemment entendu, donc, et c’est tant mieux.
L’association israélienne Who Profits, spécialisée dans la recherche sur les firmes qui profitent de l’occupation des territoires palestiniens, a établi que G4S, un groupe anglo-danois, a signé en 2007 un contrat avec l’administration pénitentiaire israélienne concernant notamment les prisons d’Ofer, Ketziot et Meggido, où sont détenus de nombreux prisonniers politiques palestiniens.
La prison d’Ofer, en Cisjordanie occupée, où G4S sévit (entre autres)
« Nous sommes heureux de constater que les pressions exercées sur la Fondation Gates, pour qu’elle mette fin à son investissement dans G4S, ont commencé à porter leurs fruits. Il faut maintenant que la Fondation liquide intégralement ses positions dans cette firme, et prenne l’engagement public de ne pas investir dans des entreprises qui tirent profit de l’occupation militaire israélienne », a déclaré dans un communiqué Rafif Zyadah, de la campagne BDS.
(Manifestation contre G4S, à Londres)
Le renoncement de Gates intervient alors que la situation des prisonniers n’a jamais été aussi dramatique.
Plusieurs centaines d’entre eux sont entrés en grève de la faim, et l’occupant israélien en a transféré une quarantaine dans des hôpitaux.
CAPJPO-EuroPalestine
