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Le parlement israélien essaie de trouver des parades au boycott !

Ce mouvement de boycott qui prend de l’ampleur vient d’être qualifié de « menace stratégique » par le gouvernement israélien, qui ne sait plus quoi faire à part pousser des cris d’orfraie à chaque nouvelle avancée du BDS.


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La Knesset se mobilise pour lutter contre l’isolement de l’Etat hébreu. Au-delà des discours, l’ambiance à Jérusalem reflète les inquiétudes croissantes des autorités, écrit Libération

« C’était l’ambiance des grands jours à la Knesset dans les couloirs de la Knesset pendant la «séance d’urgence sur la délégitimisation d’Israël » organisé ce mercredi. Certes, l’exercice ne présentait pas d’enjeu puisqu’aucun vote n’était prévu et que les députés se sont contentés d’exprimer leur avis à la tribune. Mais le fait que ce débat ait eu lieu démontre que le mouvement « Boycott, désinvestissement, sanctions» (BDS), qui était jusqu’à présent considéré comme quantité négligeable par les dirigeants de l’Etat hébreu, passe désormais pour un danger.

«Que veulent les promoteurs du boycott ? Etouffer mon pays en l’isolant du reste du monde. Pour y arriver, ils exercent des pressions continues pour que les artistes refusent de s’y produire, pour que les consommateurs étrangers n’achètent plus les produits israéliens, et pour que les banques coupent leurs relations financières», fulmine Michael Oren, ex-ambassadeur d’Israël aux Etats-Unis et député centriste d’opposition. «Est-ce qu’ils y réussissent ? Partiellement. En tout cas, en quelques années, le BDS s’est pérennisé. Il s’est implanté dans de nombreux pays et il est fort actif sur les campus universitaires anglo-saxons.»

Il y a quelques mois encore, un seul fonctionnaire du ministère israélien des Affaires étrangères suivait les activités du BDS lorsqu’il n’avait rien d’autre à faire. Mais durant le débat à la Knesset, le ministre de la Justice Ayelet Shaked a promis que cela ne se reproduirait plus puisque qu’une nouvelle cellule renforcée ad hoc est en cours de création. En outre, Jérusalem mobilise ses amis. A commencer par l’Américain Sheldon Adelson, le roi des casinos et principal financier du parti républicain, qui a invité ce week-end Haïm Saban, Adam Milstein, et Heather Reisman (trois autres milliardaires pro-israéliens) à discuter des moyens de contrer l’action de BDS. Comment ? En finançant, entre autres, la tournée de conférenciers présentant les arguments de l’Etat hébreu sur les campus «contaminés» par l’idée du boycott.

Depuis une dizaine de jours, la question de «l’isolement croissant» d’Israël, notamment symbolisée par la tentative palestinienne de faire exclure ce pays de la FIFA, est devenue le principal sujet d’intérêt des médias de l’Etat hébreu. Qui en rajoutent en présentant comme une menace voilée de boycott les propos de Barack Obama selon lesquels les Etats-Unis «auront de plus en plus de mal à défendre Israël à l’ONU et dans les autres forums internationaux» si Benyamin Nétanyahou poursuit sa politique actuelle envers les Palestiniens.

Signe de l’inquiétude israélienne, après avoir dénoncé dimanche les «tentatives de délégitimer» son pays, Nétanyahou est revenu sur la question mercredi matin en réponse à l’Union nationale des étudiants britannique qui vient de rejoindre le mouvement de boycott d’Israël. «Ces gens qui passent leur temps à exprimer leur haine de notre démocratie restent muets lorsque Daech massacre, viole, et brûle des gens dans des cages», a-t-il lâché. «Ça nous dit long sur BDS.»

Nissim BEHAR Correspondant à Tel-Aviv

http://www.liberation.fr/monde/2015/06/03/le-parlement-israelien-cherche-la-parade-aux-menaces-de-boycott_1322077

– Reuters écrit de son côté :

Les parlementaires israéliens ont débattu ce mercredi de la campagne de boycott BDS (Boycott, désinvestissement sanctions) qui gagne du terrain dans le monde.

La campagne pour le boycott continue de semer le trouble en Israël. Elle vient d’être déclarée « menace stratégique » par le président israélien Reuven Rivlin, une terminologie habituellement utilisée pour qualifier le Hamas ou la menace nucléaire iranienne.

Cette campagne dite « BDS » (Boycott, désinvestissement, sanctions) gagne du terrain dans les campus américains et britanniques. Mardi, c’est l’Union nationale des étudiants britanniques qui a décidé de la soutenir. A la suite de ce vote, les députés israéliens ont consacré une séance spéciale à cette question ce mercredi, rapporte le Guardian. Lors de ce débat la nouvelle ministre de la Justice Ayelet Shaked (extrême-droite), qui a qualifié la campagne BDS d’antisémitisme, a annoncé la création d’une cellule renforcée chargée de cette question.
Le roi des Casinos Sheldon Adelson mobilisé contre le BDS

Le roi des casinos américain Sheldon Adelson s’est lui aussi mobilisé pour contrer l’épidémie d’appels au boycott des associations universitaires américaines. Il a organisé à Las Vegas un sommet anti-BDS en compagnie d’autres hommes d’affaires pro-israéliens, selon le quotidien israélien The Times of Israel.

Longtemps considéré comme insignifiant par les autorités israéliennes, ce mouvement qui encourage les artistes à renoncer à se produire dans le pays, les consommateurs à ne pas acheter de marchandises israéliennes et les investisseurs à aller placer leur argent ailleurs inquiète désormais les autorités.

Faut-il y voir une nouvelle conséquence de la campagne BDS? Stéphane Richard, le PDG d’Orange a annoncé ce mercredi son intention de mettre un terme à son partenariat avec l’opérateur israélien Partner.

– Le Point souligne pour sa part que le PDG d’Orange « suscite un tollé en Israël »

Stéphane Richard a déclaré que, s’il le pouvait, il déciderait le retrait d’Orange d’Israël. Une petite phrase qui a mis le pays en émoi.

Stéphane Richard a annoncé sa décision de se désengager de son contrat de licence en Israël depuis Le Caire, en Égypte alors que des ONG réclament à la marque française de se retirer pour protester contre la colonisation.

L’opérateur de téléphonie français Orange a annoncé jeudi son désengagement d’Israël à terme, confirmant des intentions qui ont provoqué une levée de boucliers dans ce pays et des accusations de concession aux pressions pro-palestiniennes. Orange, partiellement contrôlé par l’État français, a assuré dans un communiqué que sa décision de cesser « à terme » sa relation avec l’opérateur israélien Partner n’avait aucune motivation politique. Elle relève, a expliqué le groupe, d’une volonté d’avoir la maîtrise totale de sa marque. Il stipule qu’il respectera « strictement les accords existants ». Orange est lié à l’opérateur israélien Partner par un contrat censé expirer en 2025.

Mais, depuis les propos tenus mercredi au Caire par le PDG d’Orange Stéphane Richard, il ne fait aucun doute en Israël qu’Orange cherche à se dissocier de Partner pour des raisons politiques. Partner utilise le nom et l’image d’Orange. Il fournit ses services en Israël, mais aussi dans les colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupées, qui sont jugées illégales par la communauté internationale.

« J’appelle le gouvernement français à publiquement rejeter les déclarations et les agissements malheureux d’une compagnie dont il est en partie propriétaire », a dit le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu cité par ses services dans un communiqué.

M. Netanyahu a accusé Orange de participer à un « drame absurde » : celui dans lequel une démocratie « respectueuse des droits de l’homme » et soumise aux menaces sécuritaires, c’est-à-dire Israël, est confrontée « aux condamnations systématiques et aux tentatives de boycott ». « On ne pardonnera pas ce drame absurde », a-t-il promis.

Avant M. Netanyahu, les Affaires étrangères ont dit attendre des excuses de la part d’Orange. L’ambassadeur israélien à Paris a demandé des explications à l’État français, détenteur de 25 % d’Orange, ont-elles dit.

La polémique n’a cessé d’enfler après les propos du PDG d’Orange mercredi, qui ont immédiatement été considérés comme une nouvelle tentative d’attenter à la légitimité d’Israël, dans un pays dont la classe politique ne parle que de cela depuis quelques jours. « La face noire d’Orange », a titré le quotidien populaire Yedioth Ahronoth, à côté de la photo de M. Richard. « Très en colère », Isaac Benbenisti, appelé à prendre la présidence de Partner le 1er juillet, a accusé Stéphane Richard de céder aux « pressions très importantes des (groupes) pro-palestiniens » et de participer à une grande campagne d’isolement d’Israël dans le monde.

Orange a insisté sur le fait qu’il ne détenait aucune action ni droit de vote dans Partner et n’avait aucune emprise sur lui. Il a dit aussi qu’en dehors de ses relations avec Partner, il n’avait pas d’activité en Israël. En fait, a précisé plus tard son directeur général adjoint Pierre Louette, Orange a toujours un centre de recherche et une filiale dans le pays et ne se désengage donc pas totalement. Orange et Partner sont liés par un contrat de licence permettant à la société israélienne d’utiliser la marque et l’image d’Orange en échange d’une redevance. Le contrat a été signé en 1998, deux ans avant le rachat d’Orange par France Télécom. Début avril, Orange a fait modifier le contrat, jusqu’alors illimité, pour qu’il expire en 2025. Il s’agit du seul contrat de marque au monde entre Orange, présent dans 29 pays, et une entreprise qui n’est pas une filiale. Orange ne veut plus maintenir la présence de sa marque dans un pays où il n’est pas, ou plus, opérateur, a expliqué le groupe.

L’annonce pouvait difficilement tomber dans un contexte plus délicat. Car Israël est confronté à une intensification de la campagne mondiale non gouvernementale de boycottage (BDS) destinée à augmenter la pression économique et politique pour mettre fin à l’occupation des Territoires palestiniens. Ces derniers jours, une succession de faits – décision d’un grand syndicat étudiant britannique de rejoindre BDS, tentative palestinienne de faire suspendre la fédération israélienne de football, inquiétude d’universitaires israéliens d’être mis à l’index par leurs collègues étrangers – ont replacé la question du boycott, des ingérences étrangères et des atteintes supposées à la légitimité d’Israël au coeur d’un vif débat aux forts accents nationalistes. La France réprouve le recours au boycott vis-à-vis d’Israël.

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CAPJPO-EuroPalestine