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Coronavirus: les prisonniers palestiniens n’ont pas droit à la distanciation physique

C’est la La Cour suprême d’Israël qui vient de statuer que les prisonniers palestiniens n’ont pas droit à cette protection contre le coronavirus. Elle a rejeté une pétition présentée par le centre juridique d’Adalah pour les droits des minorités, qui appelait Israël à mettre en œuvre les directives de protection Covid-19 pour les détenus de la prison de Gilboa, au Nord d’Israël, qui regroupe quelque 450 Palestiniens

Coronavirus: les prisonniers palestiniens n'ont pas droit à la distanciation physique
Manifestation de solidarité avec les prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes devant les bureaux du Haut Commissaire des Nations Unies à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mars 2020

Les juges de la Cour suprême ont accepté l’argument avancé par les autorités de l’État israélien selon lequel les Palestiniens détenus en prison « n’étaient pas différents des membres d’une famille ou de colocataires vivant dans la même maison » !

L’avocat d’Adalah, Myssana Morany, dans un communiqué publié à la suite du jugement, a critiqué le tribunal pour avoir accepté «la fiction présentée par les autorités israéliennes selon laquelle les politiques de distanciation sociale de Covid-19 – essentielles pour tout le monde, y compris les prisonniers israéliens – ne sont pas pertinentes pour les prisonniers palestiniens. ».

Les prisonniers palestiniens continuent donc d’être contraints à entrer quotidiennement en contact avec des gardiens exposés au Covid-19 à l’extérieur des murs de la prison. « [La décision] va à l’encontre des professionnels de la santé et des droits humains du monde entier qui ont appelé à la distanciation sociale dans les prisons, et laisse les Palestiniens détenus par Israël exposés au virus sans possibilité de se protéger », a déclaré Adalah.

En avril dernier, un groupe d’experts des droits de l’homme de l’ONU avait appelé Israël « à ne pas discriminer » des milliers de prisonniers palestiniens confrontés à une exposition à haut risque au coronavirus, demandant au pays de libérer les plus vulnérables d’entre eux.

Il y a plus de 4 520 prisonniers palestiniens, dont 183 enfants, 43 femmes et 700 détenus avec des conditions médicales préexistantes dans les prisons israéliennes, ont ajouté les experts de l’ONU. Dans sa déclaration, l’ONU a souligné qu’Israël avait libéré des centaines de prisonniers israéliens en raison de la pandémie, mais avait refusé de libérer un seul des détenus palestiniens. « Cela indique un traitement discriminatoire envers les prisonniers palestiniens – ce qui constitue une violation du droit international », a déclaré le groupe des Nations Unies.

Dans la seule prison de Gilboa, au moins 30 gardiens de prison et sept détenus ont contracté le coronavirus, tandis que 489 gardiens et 58 prisonniers sont actuellement en quarantaine, selon les informations fournies à la cour par des représentants de l’État israélien.

Alors que la Cour suprême d’Israël a statué que les prisons israéliennes doivent garantir un espace de vie minimum de 4,5 mètres carrés par détenu, les services pénitentiaires israéliens n’ont pas respecté la décision, a déclaré Adalah. Avec six détenus logés dans chaque cellule de 22 mètres carrés, qui comprend trois lits superposés, des toilettes communes et une salle d’eau, les détenus de la prison de Gilboa ne peuvent garder ces distances, fait-on remarquer de même source.

Plus tôt ce mois-ci, le ministère palestinien des Affaires étrangères a lancé une campagne internationale appelant Israël à libérer Kamal Abu Waer, un Palestinien de 46 ans souffrant à la fois de coronavirus et de cancer, qui est détenu à la prison de Gilboa.

Son état de santé s’est dégradé ces derniers mois, suite à un diagnostic de cancer de la gorge. Le président palestinien Mahmoud Abbas a appelé toutes les autorités responsables à mener une « campagne internationale » pour faire pression sur Israël pour qu’il fournisse à Abu Waer un traitement approprié et demande sa libération immédiate.

En vertu du droit international (Convention de Genève), rappelle-t-on, Israël n’a pas le droit de détenir des Palestiniens de la Cisjordanie occupée, de Jérusalem-Est ou de Gaza dans des prisons en Israël, car la loi interdit aux civils – y compris les détenus et les prisonniers – d’être transférés sur le territoire occupé de la puissance occupante. Pourtant, toutes les prisons israéliennes sauf une sont situées à l’intérieur d’Israël.

(Traduit par CAPJPO-EuroPalestine)

Source : Middle East Eye

CAPJPO-EuroPalestine