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Le vieux truc de Netanyahou : une bonne guerre pour résoudre ses problèmes

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Naim Mousa*, analyse dans Mondoweiss les raisons sous-jacentes à l’intensification des tensions entre Israël et le Hezbollah après les combats qui ont éclaté ces derniers jours à la frontière israélo-libanaise.

« Le moment des tensions entre Israël et le Hezbollah n’aurait pas pu arriver à un meilleur moment pour Netanyahou, et ce n’est pas une coïncidence. En effet, selon l’accord actuel, entre Gantz et Netanyahou, ce dernier restera Premier ministre pendant 18 mois, Gantz le remplaçant après la fin de son mandat (dans l’intervalle, Gantz est premier ministre suppléant et ministre de la Défense).

Le vieux truc de Netanyahou : une bonne guerre pour résoudre ses problèmes

Cependant, Netanyahou, cherchant à éviter des poursuites pénales pour corruption, fait tout son possible pour rester au pouvoir sans opposition, afin de faire adopter une loi lui accordant l’immunité – une notion que Gantz refuse d’approuver.

Au cours des derniers mois, Netanyahou et Gantz sont en désaccord sur pratiquement toutes les décisions et politiques gouvernementales, Netanyahou s’assurant que de tels désaccords sont exprimés très publiquement afin de provoquer une rupture entre le « Parti de la résilience israélienne » de Gantz et le reste de la coalition. Netanyahou espère obtenir une victoire décisive en cas de nouvelles élections – et sans parti d’opposition viable pour lui faire face, cela semble être un scénario très probable. En outre, un sondage d’il y a à peine un mois a indiqué que Netanyahou pourrait être en bonne voie pour remporter l’une des plus grandes victoires électorales de l’histoire d’Israël, son parti le Likoud gagnant 40 sièges.

Cependant, la popularité de Netanyahu a considérablement diminué au cours du mois dernier. Les conséquences économiques du coronavirus ont exaspéré le public israélien. Israël est maintenant au milieu d’une deuxième vague presque certaine du coronavirus, le nombre de nouveaux cas quotidiens atteignant près de 2000 par jour au cours du mois dernier et le taux de chômage a quasiment doublé. En conséquence, ces dernières semaines, des milliers d’Israéliens ont manifesté à travers le pays dans les villes et devant la résidence de Netanyahou, appelant à sa démission.

Les accusations de corruption et le procès imminent contre lui ont également alimenté les manifestants. À présent, des sondages récents montrent que la popularité de Netanyahou et du Likoud a chuté, ne remportant que 31 à 32 sièges. Une telle baisse permet au passage au parti Yesh Atid de Yair Lapid et au parti d’extrême droite Yamina, dirigé par Naftali Bennet et Ayelet Shaked, de gagner en popularité

Ce qui a amené Netanyahou à se tourner vers la solution « guerre ».Comme il l’a déjà fait dans pratiquement toutes les élections auxquelles il s’est présenté, l’arme la plus efficace de Netanyahu pour gagner une élection et rester au pouvoir est d’inciter contre un ennemi – généralement le Hamas ou l’Iran – et d’utiliser la peur et le racisme pour justifier la nécessité pour lui de rester au pouvoir.

Cependant, les cibles habituelles d’incitation à la peur – le Hamas, les Palestiniens dans les territoires occupés et à Gaza et, récemment, les citoyens palestiniens d’Israël – n’ont pas marché comme il l’espérait. Au contraire, ses agressions de l’an dernier à Gaza et en Cisjordanie semblent plutôt avoir aider les Palestiniens d’israël à remporter une victoire décisive aux élections.

Du coup, Netanyahu a changé, et a intensifié l’agression israélienne en Syrie, dans l’espoir de rallier le peuple israélien autour de la « menace iranienne ». Cela n’a pas fonctionné non plus.

Netanyahu est donc passé à un ennemi avec lequel il n’a pas joué depuis un moment – le Hezbollah. Mais es invasions et incursions au Liban dans les années 1980 et 2006, où l’armée israélienne a subi de lourdes pertes et s’est enlisée amènent Netanyahou à prendre des précautions.

Il tente de provoquer le Hezbollah d’une manière insidieuse. Un confit lui permettrait de déclarer l’état d’urgence, lui accordant des pouvoirs étendus et l’immunité de poursuites. Netanyahou a déclaré l’état d’urgence à de nombreuses reprises auparavant chaque fois que les tensions montaient avec le Hamas ou le Hezbollah, comme lors de la guerre de Gaza en 2014. Déclarer l’état d’urgence est crucial pour lui car cela lui permettrait d’éviter son procès imminent. Il doit comparaître devant le tribunal pour la dernière audience préliminaire de son procès pour corruption début décembre.

Utilisant ses pouvoirs d’urgence, il peut également chercher à démanteler la coalition et à forcer Israël à un nouveau tour d’élections. Dans ce cas, il pourrait utiliser la menace du Hezbollah pour attiser le racisme et la peur parmi la population israélienne, et espère ainsiremporter une victoire décisive qui le maintiendrait au pouvoir sans opposition pendant de nombreuses années à venir.

*Naim Mousa, Palestinien citoyen d’Israël, vit à New Yord où il dirige l’association « les Amis de Mossawa, ». Il est également chercheur dans le département de la Pr. palestino-américaine Noura Erakat, qui exerce à l’Université de Rutgers, New Brunswick.

(Traduit par CAPJPO-EuroPalestine)

Source : Mondoweiss

CAPJPO-EuroPalestine)

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