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Checkpoints « volants » en Palestine occupée

B’Tselem, l’ONG israélienne de défense des droits de l’homme a produit une serie de rapports sur la manière dont les Palestiniens sont régulièrement agressés par surprise par l’armée israélienne à ces barrages militaires qualifiés de « checkpoints volants ».

Checkpoints "volants" en Palestine occupée
Photo Anne Paq. Activestill

Voici quelques témoignages que « nos » médias se gardent bien de publier.

Témoignage de Mu’tasem Qawasmeh, habitant d’Al Khalil/Hébron :

« Je suis rentré à la maison vers 4 heures du matin. Ma femme et mon fils aîné, Saqer, 4 ans, étaient réveillés et m’attendaient. J’ai étreint Saqer et j’ai éclaté en sanglots. J’étais épuisé et je me sentais impuissant », témoigne Mu’tasem Qawasmeh. 

Vers minuit, le 23 juin 2020, cet habitant d’Al Khalil/Hébron âgé de 24 ans et père de trois enfants, se rendait en voiture au village voisin de Bani Na’im avec deux passagers – ses amis Madin al-Ja’bri , 21 ans, et Zeid Abu Zeinah, 22 ans. 
Lorsqu’ils sont arrivés à l’intersection de la route 60 et de la route 35 (à l’est de l’entrée nord de la ville), des soldats se tenant au bord de la route ont fait signe à Mu’tasem de s’arrêter. Une fois fait, les quatre soldats lui ont ordonné de couper le contact et ont dit aux trois hommes de sortir de la voiture et de se tenir sur l’accotement de la route, lui faisant face. Pendant qu’un soldat les surveillait, les autres fouillaient la voiture. 

« Après que les soldats eurent fini de fouiller la voiture, l’un d’eux, celui qui tenait mon portefeuille, m’a fait signe de m’approcher. Un autre soldat m’a tiré par les cheveux jusqu’à ce que je me trouve devant le soldat. Le premier m’a demandé en hébreu: «Qu’est-ce que c’est»?  J’ai répondu en arabe: « C’est mon portefeuille. »  Le soldat a exigé que je réponde en hébreu et je lui ai dit en arabe que je ne parlais pas hébreu. 

Et puis, tout d’un coup, il m’a donné un coup de pied dans le côté droit du ventre. C’était un coup fort. Cela faisait très mal et je suis presque tombé. J’ai entendu les autres soldats rire. Il a commencé à m’insulter en arabe et en hébreu. J’étais effrayé et confus. Je ne comprenais pas pourquoi le soldat était si violent. 

Soudainement, un autre  s’est approché de moi et m’a mis un coup de genoux du même côté de l’estomac. J’étais plié en deux de douleur, j’ai failli tomber mais j’ai réussi à me tenir debout. Le soldat avec mon portefeuille n’arrêtait pas de m’injurier et les autres riaient et riaient. 
Avant que je n’arrive à comprendre ce qui se passait, il m’a de nouveau donné un coup de pied au même endroit. J’ai crié de douleur et je suis tombé au sol. Le soldat est venu vers moi et a essayé de me relever.  Il m’a dit en arabe : «Pourquoi tu te défends pas ?» 

Je ne pouvais pas me lever, puis les trois soldats ont commencé à me frapper avec la crosse de leur fusil et à me donner des coups de pied dans le dos. J’ai pleuré de douleur tout ce temps ».

Temps pendant lequel ses trois amis tenus en joue contre la voiture, n’avaient pas le droit de se retourner. Quand ils ont essayé de le faire pour voir ce qu’il se passait, le soldat qui les gardait les a poussés avec la crosse de son fusil et les en a empêchés.

Zeid Abu Zeinah a décrit l’agression contre son ami dans un témoignage donné à l’enquêteur de terrain de B’Tselem, Musa Abu Hashhash, le 29 juin 2020: 

« Ils ont fouillé la voiture pendant environ 15 minutes. Puis j’ai vu un des soldats marcher vers Mu’tasem et le tirer par les cheveux vers celui qui tenait le portefeuille. Ensuite, le soldat qui se tenait à côté de nous nous a dit de nous retourner et de regarder la route. Il nous a crié de ne pas bouger. Chaque fois que j’essayais de me retourner pour voir ce qui arrivait à Mu’tasem, il me poussait avec la crosse de son fusil.

À un moment donné, Mu’tasem a commencé à crier de douleur, et j’ai pu entendre des jurons en arabe et en hébreu. J’ai compris que les trois soldats le battaient. Tout était silencieux pendant quelques minutes, puis j’entendais à nouveau Mu’tasem crier. Cela a duré longtemps. Les voitures passaient entre-temps, mais elles ne se sont pas arrêtées.  À un moment donné, j’ai pu jeter un coup d’œil en arrière et j’ai vu Mu’tasem allongé sur le sol.

Après environ une heure, une jeep militaire est arrivée.  Le soldat qui tenait le portefeuille l’a tout de suite jeté par terre et a dit à Qawasmeh et à ses amis de quitter les lieux.  Les amis de Qawasmeh l’ont aidé à s’asseoir dans sa voiture côté passager. Madin al-Ja’bri a conduit jusqu’à l’entrée nord d’Al Khalil/Hébron et a continué directement jusqu’à l’hôpital al-Mezan. 
De là, Qawasmeh a été transféré à l’hôpital al-Ahli, où il a été examiné et radiographié. Les médecins voulaient l’admettre mais il a insisté pour retourner chez lui, à d’eux pas de l’hôpital. »

Mu’tasem Qawasmeh a ajouté dans son témoignage : 

« Je suis rentré à la maison vers 4 heures du matin. Ma femme et mon fils aîné, Saqer, 4 ans, étaient réveillés et m’attendaient. Ma femme a fait de son mieux pour essayer de me calmer, encore et encore. 
Cela fait six jours et j’ai toujours mal partout.  Mes côtes me font mal quand je respire et j’ai encore des hématomes sur le côté droit du corps et sur le dos. Je ne sais toujours pas pourquoi les soldats m’ont attaqué si violemment. Tout ce que je sais, c’est qu’ils n’ont même pas demandé à voir nos pièces d’identité ».

(Traduit par Sarah V. pour CAPJPO-EuroPalestine)

Source : https://www.btselem.org/routine_founded_on_violence/20200820_soldiers_assault_mutasem_qawasmeh_at_checkpoint_near_hebron

CAPJPO-EuroPalestine