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Gaza : malnutrition, manque soins et covid sous blocus

La malnutrition est un grave problème à Gaza, souligne une récente étude du Programme Alimentaire Mondial, qui indique que 86% des enfants de moins de 5 ans qui vivent près de la séparation entre Gaza avec Israël n’ont pas un régime alimentaire minimal acceptable. 

Gaza : malnutrition, manque soins et covid, sous blocus

Le Programme Alimentaire Mondial rapporte aussi que 28 % des femmes allaitantes de Gaza ont un taux de fer très bas, en raison de la réduction de la variété de leur nourriture.

Plus de 68% des deux millions d’habitants de Gaza sont considérés comme en insécurité alimentaire par les Nations Unies. L’insécurité alimentaire a été définie comme le fait de ne pas avoir accès ou de ne pas pouvoir s’offrir suffisamment d’aliments nutritifs pour mener une vie active et en bonne santé.

La malnutrition a été l’une des conséquences du blocus aggravé qu’Israël a imposé à Gaza. Des militants des droits de l’homme ont montré comment Israël a établi en 2008 un plan visant à réduire la quantité de nourriture disponible à Gaza.

Les pauvres deviennent plus pauvres

Isra Saleh el-Namey, journaliste de Gaza, donne des exemple de la malnutrition qui sévit de manière de plus en plus inquiétante à Gaza, en même temps que la pauvreté, et l’impossibilité de se soigner.

« Beaucoup de gens ont perdu leurs sources de revenus – comme les chauffeurs qui n’ont plus de passagers et les ouvriers des usines ou autres entreprises qui ont fermé. Tous ceux-là et leurs familles ont un urgent besoin d’aide en ces temps difficiles. ».

Muhammad Abu Amra souffre de diabète et ne peut s’offrir de traitement. Il a besoin de deux injections d’insuline par jour ; chacune coûte plus de 7 $. Il obtient le médicament à crédit. La dette qu’il a dans deux pharmacies ne cesse de grimper. Muhammad et sa famille vivent dans la région de Deir al-Balah au centre de Gaza. Leur maison est en mauvais état, avec des trous dans les murs et au plafond.

La famille Abu Amra reçoit tous les quelques mois un colis de soutien de la part de l’agence de l’ONU pour les réfugiés de Palestine. (Abdallah al-Naamy / The Electronic Intifada)

Durant l’été, la température était insupportable. Ses cinq enfants ont souffert de quantités de piqûres de moustiques.

Muhammad, qui est au chômage, et sa femme Mansoura ont très peu d‘argent pour les courses.« Parfois je dois acquérir des choses très basiques – couches, mouchoirs, sel et sucre – à crédit », a dit Mansoura. Elle est interdite d’un supermarché jusqu’à ce qu’elle paie une note de 200 $.

« La plupart des repas que je prépare pour mes enfants reposent sur les légumes les moins chers que je peux trouver. Nous ne mangeons de la viande rouge ou du poulet qu’une fois tous les six mois. Mes enfants ne boivent pas de lait – Je suis vraiment inquiète que cela nuise à leur santé sur la durée. »

Tous les trois ou quatre mois, la famille Abu Amra reçoit un colis de soutien de l’UNRWA, l’agence de l’ONU pour les réfugiés de Palestine. Il consiste en farine, riz et huile de cuisine. D’après Mansoura, le contenu du colis est généralement épuisé en un mois.

Avec le covid, Israel a aggravé les restrictions

Au moins 50 usines ont fermé à cause de la pandémie et quelque 4.000 emplois ont été perdus à Gaza, d’après la Fédération Générale Palestinienne des Syndicats.

Mahmoud al-Lili gère un stand qui vend des snacks dans le camp de réfugiés de Maghazi. Avant la pandémie, il gagnait au mois 5 $ par jour. Cet homme de 26 ans fait maintenant moins d’1 $. Les affaires se sont effondrées depuis que les autorités de Gaza ont imposé des restrictions plut tôt cette année pour répondre à la pandémie de COVID-19.

Samir al-Sayid a 56 ans et a quantité de problèmes de santé, dont de l’hypertension artérielle. Sa famille de neuf membres partage un logement de deux pièces dans le camp de réfugiés de Bureij. « Je ne travaille pas et je ne peux pas faire face à mes responsabilités envers ma famille », a dit Samir. « Nous dépendons principalement de l’aide humanitaire pour survivre. »

Les colis de soutien de l’UNRWA sont essentiels

« « Lorsque nous recevons le colis, je calcule soigneusement la meilleure façon d’en tirer profit et comment le faire tenir sur la durée », dit Siham, la femme de Samir. « Je ne peux pas acheter de nourriture pour préparer les plats que mes enfants me demandent de préparer. Cuisiner pour ma famille est un perpétuel cauchemar. »

Source : The Electronic Intifada -Traduction : J. Ch. pour l’Agence Media Palestine

LE LANCET SOUS INFLUENCE ISRAÉLIENNE

Malgré les chiffres, les études scientifiques, et la réalité sur place qui n’est pas difficile à constater, on apprend que la prestigieuse revue médicale internationale The Lancet, a retiré de ses publications une lettre de médecins gazaouis, après avoir subi des pressions israéliennes !

En mars dernier, David Mills du Boston’s Children’s Hospital, Bram Wispelwey du Boston’s Brigham and Women’s Hospital, Rania Muhareb fde l’ONG palestinienne Al-Haq, et le Dr. Mads Gilbert de l’ Hôpital Universitaire du Nord de la Norvège, avaient envoyé une lettre au Lancet, dans laquelle ils soulignaient la gravité de la pénurie de médicaments et d’équipement médical à Gaza, en raison du blocus imposé par Israël.

« La pandémie de covid-19 risque de faire des ravages au sein de ces populations qui subissent la pauvreté, l’occupation militaire, la discrimination et une oppression institutionnalisée », écrivaient-ils en demandant à la communauté internationale de « faire cesser cette « violence structurelle infligée aux Palestiniens de Gaza.« 

La lettre intitulée “Violence structurelle à l’époque d’une nouvelle pandémie  » fut dûment publiée le 27 mars…. mais retirée 3 jours plus tard, sans la moindre explication en dehors du commentaire suivant : « Votre lettre a provoqué une grave crise ».

Et les auteurs de la lettre purent constater la levée de boucliers contre le Lancet et son directeur de publication Richard Horton, de la part de scientifiques israéliens qui exigèrent la suppression de la lettre, en menaçant le Lancet de boycott, et en se plaignant de la propagation du « virus de l’antisémitisme ».

Israel avait déjà appelé au boycott du Lancet, qui a duré 5 ans, en raison d’une pétition contre les massacres israéliens de populations civiles à l’été 2014, signée par 20.000 professionnels de santé et publiée par la revue.

Et en plus du boycott, Richard Horton, son épouse et sa fille avaient été les cibles d’attaques personnelles et de harcèlement, Richard Horton étant représenté dans un uniforme nazi.

Faut-il pour autant accepter de censurer une revue scientifique ? Est-ce que tout le monde va se coucher devant de telles méthodes de voyous ?

(Traduit par CAPJPO-EuroPalestine)

Source : The Electronic Intifada

CAPJPO-EuroPalestine