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35.000 bébés palestiniens empêchés de voyager par Israël

« Depuis le gel de la coordination civile entre Israël et l’Autorité palestinienne, les nouveau-nés palestiniens ne sont plus enregistrés sur les registres de l’État hébreu. Empêchant leurs familles de quitter les Territoires occupés, signale le journal La Croix.

35.000 bébés palestiniens empêchés de voyager par Israël

Lourice Totah est née le 11 juin, et le début de sa vie n’aura pas été simple. De ses premières semaines, ses parents, Morgan, américaine, et Saleh, palestinien, propriétaires d’un café à Ramallah, ont tout couché par écrit. Les allers-retours devant l’administration israélienne dans les Territoires palestiniens, les rendez-vous avec l’ambassade américaine pour tenter de sortir du dédale administratif dans lequel la naissance de leur fille les a plongés.

Car comme de nombreuses autres familles dont les enfants sont nés depuis le mois de mai, les Totah se sont heurtés de plein fouet à l’une des conséquences de la fin de la coordination civile et sécuritaire entre l’Autorité palestinienne et Israël, annoncée en février dernier par Mahmoud Abbas, mais effective depuis six mois seulement. Si les bébés reçoivent encore leurs titres d’identité palestiniens, Ramallah ne transfère plus ces informations à Israël, comme c’est normalement la procédure depuis les accords d’Oslo. Les nouveau-nés et leurs familles se retrouvent alors dans l’impossibilité d’obtenir le « permis de voyager », sésame pour quitter les Territoires palestiniens, dont les entrées et sorties sont contrôlées par l’État hébreu.

Sur les 35 000 enfants, au moins, nés depuis mai, il est difficile d’estimer combien se sont retrouvés dans cette situation. Pour tenter d’y voir plus clair, l’ONG israélienne HaMoked de défense des droits des Palestiniens dans les Territoires occupés est récemment devenue le nouvel intermédiaire entre ces familles et Israël. Résultat, des dizaines de demandes lui sont arrivées, laissant le personnel complètement débordé. 

« Seuls 15 dossiers ont été transmis pour l’instant », explique Jessica Montell, directrice exécutive de l’organisation. Depuis, un seul enfant et sa famille ont pu quitter le territoire, une poignée d’autres seraient désormais en mesure de le faire. « C’est de l’occupation bureaucratique, explique Jessica Montell. Lier l’inscription au recueil des naissances et le droit de voyager est une décision purement israélienne. L’administration pourrait très bien enregistrer les nouveau-nés aux frontières. » 

En arrivant au point de passage entre la Cisjordanie et la Jordanie, certaines familles ont dû faire demi-tour, l’armée ne les laissant pas passer à moins de laisser leur nouveau-né sur place. « 

Source : https://www.la-croix.com/JournalV2/nouveau-nes-palestiniens-empeches-quitter-leur-pays-2020-10-19-1101120133

CAPJPO-EuroPalestine